Un atelier international de Biobanking s’est tenu à Abidjan du 19 au 21 juillet 2022, en présence de la directrice de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire , Prof Dosso Mireille.
Organisé par le Département de Bioéthique et de la valorisation de l’IPCI en collaboration du Comité National d’Éthique des Sciences de la vie de Côte d’Ivoire, cet atelier avait pour objectif d’acquérir les fondamentaux du biobanking et relever le défi de la Bioéthique dans le cadre des bio conservations et des travaux de recherche sur le vivant dans les pays au Sud du Sahara.
Il a réuni les présidents des comités nationaux d’éthique du consortium regroupant la Côte d’Ivoire ( IPCI) la Guinée ( CNERS) , la RCA ( Institut Pasteur de Bangui) , la RDC ( CNERS) , le Sénégal ( CNERS et Institut Pasteur Dakar) et la France ( cellule éthique de l’Institut Pasteur Paris).
Le biobanking est devenu un domaine clé dans la recherche et soulève de nombreux challenges éthiques.
Ainsi, pour le président du comité national d’éthique de la RCA ,Pr. Narcisse KOMAS , il y a dans nos pays respectifs des problèmes de conservation de ressources biologiques et l’organisation de cet atelier va permettre de mieux encadrer les produits et les ressources biologiques.
Il a ajouté par ailleurs qu’il va permettre aussi la mise en place des structures beaucoup plus adaptées sur le plan réglementaire et technique des ressources au niveau de la République Centrafricaine.
« C’est très intéressant ce qui se passe en Côte d’Ivoire, qui abrite le siège de la Biobanque régionale des pays de la CEDEAO, et nous allons nous faire fort avec les informations acquises ici, afin de mieux organiser notre Biobanque et aussi voir avec nos autorités politiques de la mise en place d’une Biobanque régionale des pays de l’Afrique Centrale , » a-t-il souligné.
Le Professeur Félicien Munday, président du Comité d’Ethique de RDC et le Dr Nnanh Djenab Sylla du Comité d’Ethique de la Guinée ont quant eux, exprimé leur entière satisfaction et leurs félicitations au Professeur Mireille Dosso et au Dr Louis Penali, organisateur de cet atelier.
Le coordinateur du Réseau Africain Francophone pour l’éthique de la Recherche en santé , Dr Manel Fall a indiqué que cet atelier rentre dans le cadre des objectifs du réseau .
En effet, le réseau a pour but de favoriser une intégration de la recherche , de soumission des protocoles de recherche notamment en période épidémique dans nos sous régions.
« La formation des comités nationaux d’éthique de biobanking est un élément important car ils examinent les protocoles . Au vu des enjeux des ressources biologiques Internationales , il faudrait que les pays africains se dotent de structure assez solides pour pouvoir garantir la sécurité de leurs échantillons biologiques » a soutenu Dr Manel Fall.
Il a également félicité la Côte d’Ivoire qui a fait un travail extraordinaire avec un énorme investissement.
Dr Fall a expliqué qu’à partir de la Biobanque régionale qui se trouve en Côte d’Ivoire, les autres pays africains doivent mettre en place des biobanques miroirs, c’est-à-dire, la Côte d’Ivoire va centraliser au niveau régional et les autres pays doivent s’approcher de la Côte d’Ivoire pour créer et renforcer ce réseau.
Dans ses propos luminaires, la directrice de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, Pr. Dosso Mireille a dit croire que cette rencontre internationale permettra sûrement d’établir des relations importantes déjà amorcés pendant ces 3 jours entre la Biobanque de l’IPCI et les comités nationaux d »éthique d’Afrique de l’ouest et centrale membres du Réseau Africain Francophone pour l’éthique de la Recherche en santé (RAFES). L’importance de l’éthique dans la pratique du biobanking a en effet été maintes fois soulignée au cours de cet atelier.
« Je reste persuadée que ce partenariat sera riche et durable et contribuera à l’amélioration de la santé de nos populations à travers une recherche soucieuse de l’éthique. J’ai été honorée d’accueillir les présidents et collègues de ces comités africains ainsi que de l’Institut Pasteur de Paris. Je tiens à rendre un hommage particulier à EDCTP de la Commission européenne qui a financé le projet SEA-RAFES sans lequel cet atelier n’aurait pas eu lieu », a-t-elle précisé.
Pour rappel, c’est en marge du sommet mondial des comités nationaux d’éthique et de bioéthique organisé par l’OMS et l’UNESCO en mars 2018 à Dakar, que les comités nationaux d’éthique (CNE) de plusieurs pays se sont réunis et ont créé le Réseau Africain Francophone pour l’éthique de la recherche en santé ( RAFES).
C’est dans ce cadre qu’ils ont répondu à un appel à projet d’EDCTP (filiale de la Commission Européenne en partenariat avec les pays en développement) qui a été financé. Ce projet dénommé SEA-RAFES visait à renforcer les capacités des Comités nationaux d’éthique des pays francophones pour l’évaluation des protocoles de recherche en santé.
Fulbert Yao avec Sercom