La Belgique a décidé de présenter la candidature de son compatriote, Pr Jean-Pascal Van Ypersele, au poste de Président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Cent quatre-vingt-quinze (195) pays de l’Organisation des Nations Unies et membres du GIEC auront à élire le futur président du Groupe d’experts à l’occasion de la réunion plénière qui se tiendra du 24 au 28 juillet 2023 à Nairobi, au Kenya.
Dans le cadre de cette candidature, le professeur titulaire de climatologie et de développement durable à l’université catholique de Louvain a effectué, du 16 au 17 mai, une mission sur les bords de la lagune Ebrié. Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue, ce mercredi 17 mai 2023 à Abidjan, à la résidence de S.E.M Michael Wimmer, Ambassadeur du Royaume de Belgique, le co-auteur du rapport mondial sur le développement durable de 2019 a sollicité l’appui de la Côte d’Ivoire pour la candidature de la Belgique au poste de président du GIEC.
Lors des échanges avec les journalistes, l’ancien président du Giec de 2008 à 2015 s’est prononcé sur les solutions à prendre en compte face à la vulnérabilité de l’agriculture familiale au changement climatique. Il a encouragé les autorités à vulgariser l’information climatique. Un axe important, dira-t-il, pour favoriser la résilience. En effet, les conséquences du changement climatique sur l’agriculture sont majeures en termes de hausse des températures, de variabilité de la pluviométrie, de rallongement des périodes de sécheresse, etc. « Si les agriculteurs peuvent être informés, grâce aux systèmes d’alerte précoces, le plutôt possible de ce qu’il peut arriver en termes de distribution de pluies de moment où la pluie ou la sécheresse arrive, cela permettra de ne pas perdre sa semence. Sur cette question d’alerte précoce l’organisation météorologique mondiale travaille intensément en collaboration avec les services météos du monde entier », a-t-il affirmé. Et de poursuivre : « L’autre aspect important est la manière dont l’information est diffusée. Même si un Etat détient des informations climatiques et météorologiques de qualité, si elles ne sont pas vulgarisées, ces informations ne vont pas être directement utiles aux agriculteurs, qui eux sur le terrain se demandent s’il faut semer ou pas ».
Fort de son expérience de 40 ans de recherche à propos des différentes dimensions de la question du changement climatique, le physicien et modélisateur du climat en mission en Côte d’Ivoire, a rencontré les autorités en vue d’être à l’écoute des préoccupations, des espoirs du pays et de la région sur le changement climatique. En compétition face à trois autres candidats originaires du Brésil, de l’Afrique du Sud et de la Grande Bretagne, le Pr Jean-Pascal Van Ypersele est engagé à œuvrer à la présidence du GIEC conformément à l’agenda 2030 des Nations Unies prônant une justice climatique et une transition juste. Le Pr Jean-Pascal Van Ypersele souhaite « mettre ses atouts à la tête de l’Organisation afin d’être le 2è climatologue à présider la destinée du GIEC après son fondateur, le professeur météorologiste suédois, Bert Bolin, et le président francophone œuvrant pour une diversité linguistique dans la recherche au niveau du Groupe ».
Isaac Krouman