Dans un communiqué, l’organisation de plaidoyer Mighty Earth, a distribué des bons et mauvais points aux chocolatiers en fonction de leur implication dans la production du chocolat durable.
Les fêtes de Pâques sont une période de grande consommation de chocolat dans les pays développés. A cette occasion, l’organisation de plaidoyer Mighty Earth a publié le mercredi 18 avril 2019 un guide d’achat du chocolat durable qui évalue les politiques environnementales et les pratiques de 57 chocolatiers.
Selon un communiqué dont copie nous est parvenue, cette Ong classe l’entreprise française Sucre et Denrées (Suden) parmi les mauvais élèves. Mighty Earth a décerné à Sucden la palme du « Rotten Egg » (œuf pourri) pour ses mauvais résultats dans toutes les catégories évaluées par l’organisation. D’après l’auteur du communiqué, Etelle Higonnet, directrice de campagne pour Mighty Earth, Sucden s’est montrée la plus réticente au changement.
La société a refusé en bloc de dialoguer avec la société civile, de mettre en place la traçabilité de son cacao, de garantir un cacao sans déforestation et d’orienter sa production vers des pratiques plus durables comme l’agroforesterie, accuse-t-elle.
Cette entreprise — qui contrôle entre 15 et 20 % du sucre mondial — refuse de garantir un revenu minimum de subsistance aux cultivateurs qui la fournissent en cacao. Elle n’a pas non plus réussi à éliminer le travail des enfants ni l’esclavage de sa chaîne d’approvisionnement, fait savoir Etelle Higonnet.
« En substance, Sucden accepte ou ferme les yeux sur la déforestation, le désastre écologique d’une monoculture polluante, l’esclavage, le travail des enfants, et l’extrême pauvreté des cultivateurs, poursuit Etelle Higonnet. Si une entreprise mérite qu’on lui décerne un “Rotten egg”, c’est bien Sucden», martèle la directrice de campagne de Mighty Earth.
Dans cette grisaille, Lindt, l’un des dix premiers fabricants de chocolat au monde, a reçu le prix du « Good Egg » (bon œuf) 2019. Cette année, Lindt a non seulement rejoint l’Initiative cacao et forêts (ICF), mais elle a devancé les normes de l’industrie. Son « Plan d’action agroforesterie et zéro déforestation » comprend des mesures draconiennes de transparence, comme la divulgation de sa chaîne d’approvisionnement qui liste les fournisseurs et les sites où la société s’approvisionne, se satisfait Etelle Higonnet.
Au cours des deux dernières années, ce chocolatier a adopté pour une politique zéro déforestation à l’échelle mondiale, indiqué une traçabilité complète de chaque fève, défini la restauration des forêts et la mise en place d’une culture en agroforesterie avec un minimum de 30 % d’arbres d’ombrage.
Dans cette optique, le chocolatier suisse s’est illustré par son approche haut stock de carbone.
Selon le communiqué, cette méthode qui distingue la forêt des terres dégradées permet une mise en œuvre optimale des engagements pris par les entreprises pour lutter contre la déforestation, tout en garantissant les droits et les moyens de subsistance des populations locales.
Nomel Essis