Ce mardi 30 mai 2023 à 9h31 (heure de Beijing), trois astronautes chinois, Jing Haipeng, Zhu Yangzhu et Gui Haichao, vont s’envoler dans l’espace depuis le Centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le nord-ouest de la Chine, a annoncé l’Agence chinoise des vols spatiaux habités (CMSA).
Parmi eux figure pour la première fois un expert civil de l’aéronautique, Gui Haichao, professeur à Beihang, l’université d’aéronautique et d’astronautique de Pékin. Il est aussi ingénieur spécialiste des « charge utiles», Gui Haichao.
Durant cette expédition, le professeur à l’université Beihang, dirigera des expériences scientifiques, a précisé lundi Lin Xiqiang, porte-parole de l’Agence chinoise des vols spatiaux habités. Il procèdera « à des expériences en orbite à grande échelle » pour étudier « de nouveaux phénomènes quantiques, des systèmes spatiaux temps-fréquence de haute précision, la vérification de la relativité générale et l’origine de la vie », a déclaré le porte-parole.
L’astronaute civil ne cache pas sa joie devant cette nouvelle expérience est la réalisation de ses rêves d’enfant. « Le terme d’astronaute a été toujours été pour moi quelque chose à la fois de sacré et de lointain. Quand en 2018, j’ai appris que la Chine allait sélectionner les premiers experts en charge utile, j’ai immédiatement postulé. Et depuis deux ans, je suis un entrainement tous les jours », raconte-t-il.
Après son entrée en orbite, le vaisseau spatial effectuera un rendez-vous et un amarrage rapides automatisés avec le port radial du module central Tianhe de la station spatiale, formant ainsi une combinaison de trois modules et de trois vaisseaux spatiaux, a déclaré M. Lin. L’équipage de Shenzhou-16 restera en orbite pendant environ cinq mois et retournera au site d’atterrissage de Dongfeng, dans la région autonome de Mongolie intérieure, dans le nord de la Chine, en novembre de cette année.
La politique spatiale de la Chine connait un coup d’accélérateur sous le président Xi Jinping qui ambitionne de réaliser « le rêve spatial ». Le géant asiatique investit depuis plusieurs décennies des milliards d’euros dans son programme spatial conduit par l’armée, ce qui lui a permis de combler l’essentiel de son retard face aux Américains et aux Russes.
La Chine a envoyé son premier astronaute dans l’espace en 2003, et sa station spatiale Tiangong (« Palais céleste ») est pleinement opérationnelle depuis fin 2022. En 2019, un engin chinois s’est posé sur la face cachée de la Lune. Puis, en 2021, la Chine a fait arriver un petit robot à la surface de Mars.
L’empire du soleil levant ambitionne d’envoyer un premier équipage en direction de la Lune d’ici 2030 où Pékin souhaite établir une base. « L’objectif principal est de réaliser le premier alunissage (d’un équipage) sur la Lune d’ici 2030 et de procéder à une exploration scientifique lunaire » ainsi qu’à des expériences en matière de technologie, a affirmé le porte-parole Lin Xiqiang.
Pékin ne prévoit pas d’utiliser Tiangong à des fins de coopération avec d’autres pays avec la même ampleur que la Station spatiale internationale (ISS), mais se dit ouvert à d’éventuelles collaborations. La Chine « attend avec impatience et souhaite la participation d’astronautes étrangers aux missions habitées dans la station spatiale du pays », a assuré Lin Xiqiang. Depuis 2011, la Chine est écartée de la Station spatiale internationale, lorsque Washington a interdit à la NASA toute coopération avec Pékin.
Nomel Essis