Adopté en 2014, le Code du tourisme ivoirien montre aujourd’hui ses limites. Pour l’adapter à un environnement touristique et hôtelier en pleine expansion, porté par la stratégie « Sublime Côte d’Ivoire », la Direction des Affaires Juridiques et du Contentieux du Ministère du Tourisme et des Loisirs s’est mise au travail. Elle a organisé, du 16 au 18 avril 2025, un séminaire d’évaluation autour du thème : « Forces, faiblesses et propositions de révision », à l’Institut Pédagogique National de l’Enseignement Technique (IPNET) de Cocody.
Dans son discours inaugural prononcé à l’ouverture du séminaire, Dr Fagama Klo, Directeur général de la DGITH et représentant du ministre du Tourisme Siandou Fofana, a posé les bases d’une réflexion juridique, institutionnelle et économique autour de la loi n°2014-139 du 24 mars 2014. Il a insisté sur la nécessité d’une réforme ambitieuse, en phase avec les profondes mutations du secteur.
Selon lui, « il s’agit de repasser en revue l’intégralité du Code du tourisme dans ses grands chapitres, afin qu’il y ait une adéquation avec les nouveaux métiers en plein développement dans le secteur, et que ceux-ci puissent être encadrés. »
Il a également souligné qu’« Il existe de nouveaux services, une nouvelle offre dans le domaine du tourisme, qui doivent être régulés afin que toutes les structures respectent les normes en vigueur, notamment pour éviter la concurrence déloyale. Si les nouvelles activités ne sont pas encadrées par la loi, elles pourraient se développer dans des conditions inéquitables. Voilà l’objectif global : refondre le Code du tourisme en y intégrant, entre autres, la question du foncier d’utilité touristique. Il s’agit aussi de revaloriser les métiers du tourisme. »
« On ne peut pas devenir policier sans passer par l’école de police. Il en va de même pour certains métiers du tourisme, qui devraient être réservés à des professionnels formés dans ce domaine. À ce jour, le Code actuel ne permet pas encore d’encadrer cela, d’où la nécessité de réviser la réglementation. », a-t-il ajouté.
Prenant la parole à son tour, Abdoulaye Diané, Directeur des Affaires Juridiques et du Contentieux et maître d’œuvre du séminaire, a pris l’engagement de traduire les conclusions des échanges en propositions concrètes, en parfaite cohérence avec la vision stratégique du ministère.
Concernant les prochaines étapes du processus législatif, il a précisé qu’une restitution est prévue en novembre. Le texte sera ensuite transmis au Secrétariat général du Gouvernement (SGG) pour observations. Une fois les remarques intégrées, le projet de réforme sera soumis au Conseil du Gouvernement, puis au Conseil des ministres.
S’il admet que l’aboutissement du processus pourrait prendre du temps, il se veut rassurant : « Le plus important est que le chantier est désormais lancé. »
Ce séminaire s’inscrit pleinement dans la dynamique de modernisation et d’internationalisation du secteur, en ligne avec l’ambition du Gouvernement de faire du tourisme un levier majeur de croissance et de rayonnement de la Côte d’Ivoire.
Fulbert Yao