Les Etats unis d’Amérique se présentent volontiers comme un pays engagé dans la lutte contre la propagation de la COVID-19 en Afrique. Dr Kenneth Stanley, coordinateur mondial spécial de l’USAID pour le paludisme et leader du groupe de travail sur la COVID-19, et Christopher Runyan, coordinateur spécial de l’USAID, bureau pour l’Afrique, ont affiché la détermination des USA à lutter contre la pandémie au cours d’une conférence virtuelle organisée le 4 juin 2020.
« Grâce à la générosité du peuple américain et à l’action de notre gouvernement, nous continuons à assumer un rôle de leader mondial en partenariat avec vous, sur l’ensemble du continent africain, face à la pandémie de COVID-19. Nous avons à ce jour mobilisé plus d’un milliard de dollars au profit de la réponse mondiale à la COVID et ne doutez pas que nous continuerons de veiller à ce que le financement et les efforts scientifiques sur ce front restent un élément central et coordonné de la réponse du gouvernement américain », a affirmé Dr Staley. Puis d’ajouter : « Depuis le début de l’épidémie, le département d’État et l’USAID ont fourni près de 400 millions de dollars à l’ensemble de l’Afrique au titre de l’aide d’urgence sanitaire, humanitaire, économique et au développement visant spécifiquement à aider les gouvernements, les organisations internationales et les ONG à lutter contre la pandémie de COVID-19 ». Pour Christopher Runyan, les États-Unis ont mobilisé plus de 60 milliards de dollars au cours des 20 dernières années au service de la santé publique sur le continent africain – de loin la contribution la plus importante de celles de tous les pays donateurs. « Nous avons formé plus de 285 000 professionnels de la santé et établi des partenariats avec les ministères de la santé, les hôpitaux et les dispensaires de villages de tout le continent. Ne serait-ce qu’au cours de l’exercice 2019, l’USAID et le département d’État ont fourni une aide de 8,3 milliards de dollars à 47 pays et à huit programmes régionaux en Afrique subsaharienne », a-t-il affirmé. Le coordinateur spécial de l’USAID, bureau pour l’Afrique s’est dit préoccupé par le fait que certains régimes africains se servent de la COVID-19 pour restreindre davantage l’espace démocratique et la liberté des médias. « On constate des tendances inquiétantes telles que par exemple l’annulation ou le report d’élections, la répression ciblée des groupes de population clés et l’augmentation de la violence sexiste et criminelle. Par ailleurs, des extrémistes violents cherchent à profiter de la situation sanitaire pour recruter et mettre à l’épreuve les faibles capacités des gouvernements africains mobilisées par la riposte à la pandémie », a-t-il regretté.
Nomel Essis