Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour des faits commis à Tombouctou entre 2012 et 2013, sera jugé par la Cour pénale internationale (CPI) à partir du 14 juillet 2020, apprend-on dans un communiqué de la Cour publié le 6 janvier 2020.
« En outre, la Chambre a décidé que la présentation des éléments de preuve de l’Accusation dans cette affaire débutera le 25 août 2020. Ces dates ont été fixées par la Chambre après avoir noté les observations respectives de l’accusation et de la défense, ainsi qu’en vue du temps nécessaire à la divulgation des éléments de preuves et autre documents », ajoute la note.
Il est aussi reproché à l’accusé d’avoir participé à la destruction des sites protégés de Tombouctou, mais également d’être responsable de crimes sexuels et d’actes de torture commis à Tombouctou, au nord du Mali. Cette ville du nord du pays est passée sous le joug des jihadistes en 2012 « dans le contexte d’une attaque généralisée et systématique commis par [d]es groupes armés contre la population civile de Tombouctou et de sa région », selon la Cour.
Agé de 43 ans, Al Hassan, est un touareg membre de la tribu des Kel Ansar. Il aurait appartenu au groupe jihadiste « Ansar Eddine », qui a fait régner la Charia à Tombouctou entre avril 2012 et janvier 2013 aux côtés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il aurait participé à l’exécution de décisions menant à la destruction des mausolées et à la politique de mariages forcés conclus entre des combattants et des femmes de Tombouctou.
Le mandat d’arrêt à l’encontre d’Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud a été délivré le 27 mars 2018 et a été remis à la CPI le 31 mars 2018 par les autorités maliennes en exécution d’un mandat d’arrêt délivré par la Cour après son arrestation par les forces françaises Barkhane.
L’audience de confirmation des charges a eu lieu du 8 au 17 juillet 2019. Le 30 septembre 2019, la Chambre préliminaire I a rendu une décision confidentielle confirmant les charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité portées à l’encontre de M. Al Hassan et a renvoyé l’affaire en procès.
Nomel Essis