Le gouvernement exploite toutes les pistes pouvant l’aider à résorber la problématique du chômage des jeunes. L’insertion de ces jeunes dans l’aviculture, un secteur déjà dynamique et offrant d’énormes opportunités en termes de sécurité alimentaire, semble être une solution.
C’est une réponse de l’Etat à la fois aux problématiques liées à l’insertion des jeunes dans des filières économiques stables et à l’insuffisance de la production nationale en protéines d’origine animale. Le 16 janvier dernier, le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Emploi des Jeunes et du Service Civique, Sidi Tiémoko Touré et le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH), Kobenan Kouassi Adjoumani, lançaient le projet d’insertion socioprofessionnelle de 3300 jeunes dans le secteur avicole sur 5 ans initié conjointement.
La phase pilote de ce projet, visant à améliorer l’employabilité des jeunes et par ricochet accroître la production avicole nationale, est prévue sur une durée d’un an et couvrira 8 régions et un district, notamment le Poro, le Gbêkê, le Gontougo, le Haut-Sassandra, le Sud Comoé, les Grands Ponts, le Kabadougou, le Cavally et le District de Yamoussoukro. En clair, cette phase expérimentale permettra de créer 72 Petites entreprises avicoles (PEA) pour les fermes, 90 Kiosques de vente de produits avicoles (KVA) pour les revendeurs, 9 Centres de gestion agréés (CGA) pour l’encadrement comptable et fiscal et de mettre en place un dispositif d’encadrement avec 20 agents, soit 659 emplois créés.
Pour assurer une bonne coordination du projet, un comité interministériel de contrôle et de suivi du projet sera mis en place. L’Agence Emploi jeunes se chargera d’identifier les jeunes potentiels bénéficiaires et de mettre en place le financement via le fonds d’Appui à l’Insertion des Jeunes. Le secrétariat Technique du Programme d’Appui à la Production Avicole Nationale (PAPAN) structure sous tutelle du MIRAH, quand à lui, procèdera à l’analyse des dossiers, à l’encadrement des jeunes et au suivi des entreprises créées.
Selon Kouassi Sonia, chef de Services programmes spéciaux à la sous-direction de l’auto-emploi au sein de l’Agence emploi jeune, les travaux devant aboutir à la publication d’un communiqué dans les prochaines semaines pour la réception des candidatures via la plateforme (www.emploijeunes.ci), sont en cours. Mais avant les candidats doivent remplir un certain nombre de critères.
« (…) être Ivoiriens âgés de 18 à 40 ans »
« Les potentiels bénéficiaires doivent savoir lire et écrire, être ivoiriens âgés de 18 ans à 40 ans au plus, s’engager à travailler permanemment dans cette affaire et disposer d’une parcelle où la ferme sera construite. Et le critère de zone est obligatoire. C’est-à-dire qu’il faut habiter obligatoirement dans la zone où vous voulez exercer l’activité », indique-t-elle. Après un premier tri en fonction des critères susmentionnés, dira-t-elle, les dossiers sont transmis au PAPAN pour vérification auprès des candidats de l’existence de parcelles et d’autres éléments.
« Puis le PAPAN nous ramène les dossiers. Sur cette base, nous publions la liste définitive des différents bénéficiaires, les dates et lieux de formation. Selon Docteur Koffi Hermann, chef de services Etudes et encadrement des organisations professionnelles au sein du PAPAN, la formation en situation réelle dans des centres pratiques, durera 3 mois. « Pendant ces 3 mois nous avons le temps de constater la volonté manifesté par les potentiels bénéficiaires. Naturellement les plus méritants vont se distinguer. Pendant que vous êtes à la formation, on prépare vos dossiers », indique le docteur en médecine vétérinaire.
Et de préciser : « Les candidats retenus à la fin de la formation bénéficieront dans le cas des PEA d’environ 13 millions Cfa par ferme. Les KVA environ 2 millions F Cfa et CGA 3 millions F Cfa. Ce sont des prêts bancaires remboursables en 5 ans maximum avec les taux les plus bas. Ce sont des emplois qui seront déclarés à la CNPS. Nous encourageons les candidatures féminines ». En somme, le coût total du projet d’insertion socioprofessionnelle de 3300 jeunes dans le secteur avicole est estimé à 6,86 milliards F Cfa. Le financement la phase pilote sera assuré conjointement par l’Agence emploi jeune et le PAPAN à hauteur de 1.184.307.400 F Cfa. Bien avant la mise en œuvre de tout le dispositif du projet, une convention est attendue entre le PAPAN et l’Agence emploi jeunes.
Isaac Kroman