Pierre Koné, maire de la commune de Niakara, était l’invité d’honneur de la 29e édition des journées socioculturelles organisées par l’Association des élèves et étudiants du département de Niakara (ASEEN). Nous avons pu lui arracher quelques mots pour nos lecteurs. Entretien.
Bonsoir monsieur le maire. Quelles sont vos impressions devant tant de jeunes réunis ici pour ces festivités ?
Alors, mes impressions sont très bonnes. Je voudrais d’abord dire merci à Dieu qui a permis que cette rencontre puisse se tenir entre jeunes du département de Niakara pour les partis de la souveraineté de Niakara. Alors, vous savez, quand vous avez une jeunesse unie, nous l’âge que nous avons atteint, cela nous rassure. C’est pourquoi je voudrais encourager les jeunes, leur demander de continuer de faire ce qu’ils sont en train de faire parce que nous, nous sommes partis de là pour être là où nous sommes. Et avec ces activités qui sont en train d’être menées, on est rassuré que notre avenir est aussi meilleur.
Vous avez parlé cohésion entre les jeunes, mais vous avez également évoqué la cohésion entre les cadres de tous ces villages du département. Qu’est-ce que vous voulez dire exactement ?
Vous savez, peut-être que ce n’est pas ce que j’ai dit, c’est que je ressens. Tout à l’heure, je le disais en lançant ce match-là (rencontre opposant l’équipe de l’Aseen à celle de Sépikaha, Ndlr), tous les cadres se reconnaissent. Vous allez voir, peut-être, en Côte d’Ivoire, un département où les cadres sont unis, où les jeunes se connaissent, et ainsi de suite. C’est un peu rare, mais c’est le fait de l’Aseen, le fait de l’organisation, de la mise en place de l’Aseen. Donc, c’est tout à fait normal qu’il y ait cette cohésion, cette unité, cette fraternité, et qui peut nous permettre de parvenir au développement.
Qu’est-ce que vous prévoyez pour ces jeunes ?
Je suis d’abord très fier, très heureux. Ce que je pourrais faire, c’est de contribuer, en tant que cadre de Niakara, en tant qu’élu de Niakara, comme tout bon élu, là, à faire de sorte que les populations soient unies. Donc, nous allons nous battre, et continuer d’encourager les jeunes, d’encourager les cadres à se mettre ensemble. Parce que nous tirons tous profit de la mise en place de l’Aseen depuis les années 80, et qui fait qu’aujourd’hui, tous les cadres se connaissent. Ça a été une belle initiative et on prie Dieu pour que cela se pérennise davantage.
Les résultats scolaires précédents dans le département de Niakara n’ont pas été du tout bons. Qu’est-ce que vous prévoyez dans ce sens ?
Alors, je sais que les résultats n’étaient pas bons. Mais ce que je vais vous dire, c’est une confidence que je vous fais. J’étais quelque part dans l’ancienne sous-préfecture de Niakara, j’ai rencontré des cadres qui ont compris cela et qui ont organisé des cours de vacances pour corriger cela. Nous-mêmes, à Niakara, on a fait venir une bibliothèque ambulante, c’est-à-dire un bibliobus. Les enfants viennent, ils fréquentent tout ça. Donc, en place, nous mettons des organisations pour que l’avenir soit meilleur. Et je souhaite que ça soit meilleur. Et si on a pu le réussir, c’est parce que chacun de nous a pu être conscient de cela. Cette prise de conscience est le fait d’une unité que nous constituons aujourd’hui.
On assiste à un taux assez élevé de déscolarisation dans le département du fait du phénomène de l’orpaillage. Est-ce qu’on peut s’attendre à des actions pouvant éradiquer ce fléau ?
Alors, moi je voudrais parler d’abord de l’empaillage illégal. Dieu nous a donné le sol, le sous-sol pour notre survie. Donc, le sol et le sous-sol sont des potentialités. Il faut respecter le don de Dieu. Mais si chacun se lève pour venir exploiter le sol sans les règles de l’art, ce n’est pas normal. Non seulement nous allons combattre l’orpaillage illégal, mais nous allons nous organiser pour que nos populations se formalisent à cela, qu’ils apprennent à le faire et dans les règles de l’art pour ne pas polluer l’eau, pour ne pas détruire le sol, ainsi de suite.
Justement, nous sommes à quelques lueurs de la rentrée scolaire. Quel message est-ce que vous avez à leur dire ?
Je voudrais dire merci à l’ensemble de ces jeunes qui sont réunis ici d’avoir compris cela. Merci pour cette unité, merci pour cette cohésion. A travers la cohésion, il faut aller ensemble. Quand tu ne sais pas, tu peux apprendre à côté de l’autre. On dit le pouvoir, c’est le partage. Ce que je ne sais pas, je peux l’apprendre à côté de vous. Mais quand je m’isole, je ne peux pas. Alors, je lance l’appel à cette unité d’abord. Qu’ils comprennent qu’on a besoin d’eux. Qu’ils comprennent qu’on est ensemble. Et si nous sommes ensemble, on peut aller loin. Et qu’ils comprennent que l’avenir de ce département leur appartient. Nous sommes leurs aînés. Si nous sommes à côté d’eux, c’est l’appel qu’on pourrait leur lancer et faire en sorte qu’ils prennent conscience de la dépravation, pour qu’un jour, ils deviennent de vrais responsables pour cette région, pour ce département.
Entretien réalisé par Alexis Ouattara, à Folofonkaha