La Chine vient de réussir un « Grand bon » dans la conquête de l’espace. Les trois Taïkonautes de la mission Shenzhou-16 ont décollé avec succès ce mardi 30 mai 2023 décollé à bord d’une fusée Longue-Marche 2F à 09h31 locales (3h31 en France) du centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest). Le lancement a été un « succès total » et les « astronautes sont en bonne forme », s’est satisfait Zou Lipeng, directeur du centre de lancement.
La particularité de ce vol habité est la présence parmi le trio d’un civil, Gui Haichao, un professeur à l’Université d’aéronautique et d’astronautique de Pékin. Agé de 36 ans, il sera « principalement responsable de la gestion en orbite des charges utiles » consacrées à des expériences en sciences spatiales, a déclaré lundi 29 mai 2023 en conférence de presse Lin Xiqiang, porte-parole de l’Agence chinoise des vols spatiaux habités.
Leur séjour dans Tiangong, « Palais céleste », doit durer six mois. Ils y retrouveront leurs trois collègues de la mission précédente, Shenzhou-15, qui vont redescendre sur terre d’ici quelques jours après avoir passé six mois dans l’espace.
Le succès de cette mission spatiale apparait comme une victoire pour la Chine qui tente de rattraper son retard sur ses concurrents américains, russe et européen. La Chine n’a envoyé son premier humain dans l’espace qu’en 2003 – soit très longtemps après les Soviétiques et les Américains en 1961.
La Chine a en partie été poussée à construire sa propre station en raison du refus des États-Unis de l’autoriser à participer à l’ISS. Une loi américaine interdit quasiment toute collaboration entre autorités spatiales américaines et chinoises. Contrairement à ses concurrents, le géant asiatique affiche sa volonté de mener des coopérations internationales autour de Tiangong, notamment pour la réalisation d’expériences. « Je suis extrêmement impatient et désireux de voir des taïkonautes étrangers participer à des missions dans la station spatiale chinoise », a également indiqué lors d’une conférence de presse Lin Xiqiang, le porte-parole et directeur adjoint de la CMSA.
À plus long terme, il a également réaffirmé la volonté du pays « de réaliser avant 2030 le premier atterrissage d’un Chinois sur la Lune » afin notamment d’y mener des « observations scientifiques ». Ce défi est à la portée de la Chine si l’on s’en tient aux prouesses réalisées dans la conquête spatiale en moins de 20 ans. Il faut ajouter à cela la farouche détermination du président Xi Jinping qui n’hésite à injecter des milliards de dollars dans cette conquête de l’espace. La station spatiale Tiangong (« Palais céleste ») est pleinement opérationnelle depuis fin 2022. En 2019, un engin chinois s’est posé sur la face cachée de la Lune. Puis, en 2021, la Chine a fait arriver un petit robot à la surface de Mars. Elle prévoit d’envoyer un premier équipage en direction de la Lune d’ici à 2029. « Notre objectif est de réaliser la première mission habitée sur la Lune avant 2030. Nous sommes en train de planifier la constitution de notre équipe d’astronautes », a expliqué Huang Weifen, directrice technique du programme spatial chinois. Ces propos rappellent ceux prononcés par le président américain John Kennedy en 1961.
Nomel Essis