Après trois jours de travaux, c’est ce mercredi après midi que le document final de l’EGENA sera adopté et transmis au président Alassane Ouattara.
Si les conclusions sont attendues de tous, les attentes du ministre Mariatou Koné sont plus grandes.
Naturellement, lundi dernier, à l’ouverture des assises, elle n’a pas manqué de les révéler.
Mariatou Koné a dit attendre, en effet, des propositions d’actions fortes à même d’aboutir à des changements profonds du système éducatif.
«Nous devrons ensemble re-imaginer les futures de l’éducation ivoirienne pour offrir à nos enfants des outils pour se réaliser eux-mêmes et hisser la Côte d’Ivoire au niveau des nations dont l’efficacité interne et externe des systèmes éducatifs sont mondialement reconnues», a-t-elle déclaré .
La ministre s’était par ailleurs réjouie que l’organisation de ces assises constitue l’aboutissement d’un travail collectif considérable entrepris depuis le lancement officiel des EGENA, le 19 juillet 2021 au Sofitel l’Hôtel Ivoire, par le Premier Ministre, M. Patrick Jérôme ACHI.
« Ces assises nationales sur l’école, dans leurs objectifs, épousent la vision du programme de société d’une « Côte d’Ivoire Solidaire » centrée sur l’homme, programme du Président de la République, SEM Alassane Ouattara. Il a fait de l’école l’une des priorités du Gouvernement dès son accession à la magistrature suprême. En décrétant la scolarisation obligatoire, il offre la possibilité à tous les enfants de notre pays de bénéficier de leur droit à l’éducation. Cela se traduit par des investissements conséquents en infrastructures scolaires et en ressources humaines. L’engagement du Président de la République montre bien que et je cite : « l’éducation n’est pas une dépense mais plutôt un investissement », avait mentionné, Mariatou Koné.
La ministre avait exprimé sa reconnaissance au chef de l’Etat, au Premier ministre et à toute la communauté éducative ;elle a associé à cette reconnaissance tous ceux et toutes celles qui l’ont précédée aux fonctions qu’elle occupe actuellement et qui ont permis à la Côte d’Ivoire de disposer d’une école résiliente en quête permanente de performance.
Elle a invité les participants à ces assises à avoir à l’esprit que « l’éducation est un droit pour chaque enfant, un devoir de chaque parent, une obligation de toute la communauté » « Il est de notre responsabilité commune d’assurer une éducation de qualité à tous nos enfants, car l’éducation reste le meilleur moyen de préparer et de doter nos enfants des compétences nécessaires pour s’affirmer et s’épanouir dans un monde de plus en plus exigeant et de plus en plus compétitif en matière d’employabilité», avait soutenu Mariatou Koné.
Prof Valy Sidibé : « Il urge de changer qualitativement de mentalités, d’enseigner autrement »
Parmi les interventions enregistrées à l’ouverture des travaux de validation du rapport unique des États Généraux de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, celle du professeur Valy Sidibé, président du comité scientifique de l’Egena, aura marquée les esprits. Il a indiqué que les résultats sont assortis de propositions concrètes, pragmatiques et de recommandations pertinentes, seront améliorés et consolidés par les doctes du Comité Scientifique, pour un système éducatif de qualité, performant et durable.
Aussi, il a souligné que toutes les Commissions Thématiques se sont « attelées, sans économie d’énergie aucune, à décrypter minutieusement les forces et les faiblesses du système éducatif ivoirien, en y mettant au centre de leurs débats, le Maître, l’Apprenant, la Gouvernance, les intrants pédagogiques, les milieux environnementaux et sociau . « Elles proposent, selon un mode opératoire et une méthodologie préétablie, à partir des diagnostics clairement posés, les remèdes curatifs du système éducatif ivoirien énoncés dans leurs rapports. », a-t-il déclaré.
Le commissaire général des EGENA a annoncé que les acteurs sont convaincus que convaincus, qu’on ne produira jamais de grands intellectuels de la trempe des Harris Fôtê Memel, Barthélémy Kotchy, Wodié Francis, Samba Diarra, Séri Bailly, Saliou Touré, Jasqueline Oble 1ère Femme agrégée de Droit, Guidy Wandja 1ère femme Professeur Titulaire de Mathématiques, Henriette Dagri Diabaté 1ère femme Professeur Titulaire d’Histoire, Boni Tanella 1ère femme Professeur Titulaire de philosophie, avec des écoles-casernes aux effectifs pléthoriques, mal entretenues, avec des enseignants démotivés jusqu’à la moelle épinière, prêchant dans le vide, devant des enfants sans repère, sans livre ni cahier, déboussolés, déracinés, au demeurant vindicatifs, souvent imperméables aux savoirs, violents et prêts à tout.
Pour lui, « Il urge de changer qualitativement de mentalités, d’enseigner autrement en innovant les stratégies d’alphabétisation, de formation initiale et continue des maîtres, enracinées dans nos cultures et ouvertes sur le monde»
Il a insisté sur le fait que toutes les Commissions Thématiques pensent, espèrent que les travaux d’une telle densité scientifique, fruit d’une mutualisation crédible des compétences et des réflexions pointues, améliorées par les doctes du Comité Scientifique, ne seront pas rangés dans des tiroirs ».
Son souhait est que chacun en ce qui le concerne fasse sa part de sacrifice.
Fulbert Yao