La confédération syndicale Plateforme Nationale s’apprête à célébrer la fête du travail 2025. À 48 heures de l’événement, l’InfoExpress a rencontré Diabaté Germain, président du comité d’organisation, par ailleurs, secrétaire national du Snaps-ci (Syndicat National des Professeurs du Secondaire de Côte d’Ivoire), qui dévoile dans cet entretien les enjeux du rassemblement, les principales revendications et les messages forts que portera la confédération
Quelles seront les grandes particularités de cette 7ᵉ édition de la fête du travail organisée par la plateforme par rapport aux années précédentes ?
Les particularités sont que l’accent sera mis sur deux événements lors de cette célébration. Nous allons rendre hommage à nos anciens, c’est-à-dire aux retraités, et nous allons également marquer les 10 ans de la confédération, qui seront officiellement célébrés en octobre, mais que nous annoncerons dès cette fête du 1ᵉʳ mai. Ce sont donc deux événements majeurs qui seront incorporés à cette 7ᵉ édition.
Combien de participants attendez-vous pour cette célébration ?
Nous avons prévu de mobiliser plus de 1.000 personnes. Cela permettra de montrer véritablement la capacité de mobilisation de notre confédération.
Pourquoi une telle mobilisation cette année ? Est-ce lié au contexte de la récente grève des enseignants ?
La Confédération Syndicale Plateforme Nationale a sa propre manière de fonctionner. Nous avons toujours obtenu des résultats sans attendre un contexte de grève pour célébrer nos réussites. Cette mobilisation vise surtout à montrer que la Plateforme n’est plus cantonnée au secteur public : depuis plusieurs années, nous sommes aussi présents dans le privé. Il s’agit de prouver à la nation que cette plateforme, parfois ignorée malgré sa reconnaissance officielle, est une véritable force de mobilisation représentative au niveau national. Il faut compter sur nous.
Quels seront les messages clés que vous souhaitez transmettre lors de cette manifestation ?
L’accent sera mis sur la reconnaissance de la Plateforme. Cette année, nous voulons faire une démonstration de force pour dire que trop, c’est trop. Et cette démonstration ne se limitera pas à Abidjan : sur tout le territoire national, nos camarades se mobiliseront pour participer activement à la fête du 1ᵉʳ mai.
Il est important de noter que, partout en Côte d’Ivoire, notre centrale est conviée aux festivités, sauf à Abidjan, et ce, depuis sept ans. Cette situation est incompréhensible. C’est pourquoi, cette année, nous exigeons d’être reconnus pleinement. Nous voulons prouver que notre structure n’est pas simplement figurative, mais qu’elle contribue à la paix sociale que connaît aujourd’hui notre pays.
En parlant de paix sociale, récemment, la grève des enseignants a perturbé la fonction publique. Des messages forts seront-ils adressés à ce secteur lors de la célébration ?
Oui, il y aura des messages forts. Il faut rappeler que pendant la récente grève, c’est surtout le ministère de l’Éducation nationale qui a été touché.
Au sein de l’IS-MENA, nous sommes bien représentés : l’adjoint immédiat du porte-parole, Alain Charles, est aussi président de la Plateforme Secteur Éducation-Formation, qui regroupe près de 17 syndicats. Nous avons donc pris une part active dans cette lutte pour l’obtention de la prime d’incitation.
De plus, nous sommes dans une période marquée par des suspensions et des ponctions injustifiées. Beaucoup de nos camarades sont mécontents, car un accord verbal avait été trouvé pour suspendre la grève en échange de la fin des ponctions et des sanctions. Mais aujourd’hui encore, des ponctions sont appliquées, et des suspensions prononcées.
Autre point d’injustice : l’arrestation de notre camarade Dugari. À ce jour, aucune explication claire n’a été donnée. Si les chefs d’accusation évoqués étaient fondés, Dugari serait déjà libéré, comme d’autres arrêtés dans les mêmes conditions. Nous demandons donc sa libération immédiate pour pouvoir avancer sereinement.
Le lieu de la manifestation sera-t-elle toujours aux Deux-Plateaux ?
Ce sera toujours aux Deux-Plateaux. Le rassemblement se fera à l’ENA, puis nous marcherons avant de revenir sur notre espace habituel, devenu un lieu traditionnel pour notre fête du 1ᵉʳ mai.
Cependant, nous affirmons que ce sera la dernière fois que nous nous limiterons aux Deux-Plateaux. Après cette édition, nous irons également là où les autres centrales sont conviées.
Quel message souhaitez-vous adresser à vos camarades ?
Nous appelons non seulement les syndicalistes, mais aussi les sympathisants et toutes les personnes de bonne volonté à participer massivement à cette cérémonie. Le 1ᵉʳ mai, le rassemblement se fera à l’ENA. Ensuite, nous emprunterons notre tronçon habituel avec la fanfare et autres animations. Au niveau du carrefour Mendiants, il y aura les discours officiels sur l’espace prévu à cet effet, ainsi que des artistes et des invités surprises, dont d’importantes personnalités venues de l’étranger, pour rehausser l’éclat de la fête.
Entretien réalisé par Fulbert Yao