Il y a des liens forts qu’on tisse autour du ballon rond et qui finissent par aller bien au-delà. C’est le cas des champions d’Afrique des cadets de 2013. Ces héros ne se sont plus jamais quittés après ce sacre inoubliable.
Entre une saison harassante et des vacances millimetrées, ils trouvent toujours le temps de se rencontrer. En réalité, les Champions d’Afrique des cadets de 2013 et tous ceux qui font partie de la matrice prometteuse de Kamara Ibrahim ne se sont jamais quittés. Malgré les exigences du haut niveau et les contraintes familiales, Franck Kessié, Habib Maiga, Angban Victorien, Ahissan, Jimoh Chérif et bien d’autres ont pris l’engagement de rester proches les uns des autres. Ce groupe constellé de stars et de joueurs à progression relative attache du prix à cette belle amitié rendue possible par Kamara Ibrahim. Par son flair, le technicien ivoirien a vite décelé le talent et les potentialités de ces gamins qui ont non seulement écrit leur histoire dans les annales du football ivoirien mais surtout continuent d’en être la fierté. Le mardi 15 juin, ces professionnels Ivoiriens se sont donné rendez-vous dans un restaurant chic du côté de Bingerville pour papoter, rigoler et revisiter les moments forts et inoubliables de leur parcours respectifs. Autour d’un copieux buffet, ces gamins devenus aujourd’hui des hommes, se sont enrichis mutuellement, en termes d’idées et d’expérience vécues chacun de son côté. Entre deux bouchées de riz, Franck Kessié visiblement heureux de retrouver ses amis, prend plaisir à chahuter certains d’entre eux. Très apprécié par ses pairs pour son sens de l’humour, la star du Milan AC raconte régulièrement des blagues qui font éclater de rire l’ensemble des joueurs attablés. Mais il ne perd pas de vue le sens premier de cette rencontre. Après une gorgée d’eau, la panthère de Zebizekou prend un air sérieux pour nous expliquer l’importance de cette rencontre. «Nous avons remporté la Coupe d’Afrique des cadets cela fait 8 ans. Chacun de nous a emprunté son chemin. Nous avons gardé le contact à travers un groupe whatsApp. Mais se voir physiquement est très bon. C’est dans ce sens que nous avons organisé ce repas. Il est important pour nous de resserrer les liens». L’ancien joueur du Stella Club d’Adjamé et ses amis créent ainsi un cadre d’échanges basée sur une amitié forte. Le partage d’expériences et l’entraide qu’ils prônent vont davantage solidifier ce groupe. Habib Maiga, tout aussi heureux de revoir tous les visages ne dit pas autre chose. Pour le joueur de Metz se retrouver est très important. » Ça fait chaud au cœur de retrouver la famille. On a galeré ensemble. On a vécu des moments ensemble. Partager un repas est très important. Nous comptons perpétuer cela», ajoute-t-il. Entre le repas et ces échanges, les téléphones de ces professionnels ne cessent de crepiter. Ils sont tous tès sollicités. Kessié Franck trouve le temps de faire rapidement un texto avant de poursuivre la discussion. Il met cette fois l’accent sur la motivation et l’espoir qui devront toujours guider tous ses amis qui n’ont pas encore connu la carrière escomptée. Son rêve le plus ardent est de voir tous ses amis dans les plus grands championnats européens. Pour lui rien n’est impossible. Dans cette belle ambiance, ces Champions d’Afrique n’oublient pas cependant le rappel à Dieu de l’un des leurs, notamment Willy Braciano. Il leur manque terriblement. Et ils ne s’en cachent pas. «La disparition de Willy a été un coup dur. C’est une grosse perte. C’était un joueur talentueux. C’est la volonté de Dieu. Nous allons toujours prier pour le repos de son âme», a traduit l’ex capitaine des Éléphanteaux cadets, le visage grave. Mais la rencontre du jour a plus intérêt à être festive que triste. Les repas continuent d’être servis. La table ne desemplit pas. C’est la fête. Ce sont des retrouvailles. Angban Victorien, Diallo Chester, El Hadj Dante se marrent et se donnent des tapes amicales sur les épaules.
Kamara plus qu’un coach
«Les enfants de Kamara». Ce nom qui leur est attribué ne les a jamais gênés. Bien au contraire ils en sont fiers. Franck Kessié et ses anciens coéquipiers chez les Eléphanteaux cadets ont tissé un lien fort avec Kamara Ibrahim devenu pour eux un père et un guide. Le technicien ivoirien est toujours resté proche de ses hommes. Aujourd’hui la relation va au delà du football. «Coach Kamara nous a beaucoup encouragé dans cette initiative. Il tient à ce qu’on se rencontre régulièrement. Il a souhaité que nous soyons solidaires les uns et les autres. C’est notre père. Nous avons gardé le contact avec lui. Dieu le bénisse abondamment », indique Habib, fier d’être passé entre les mains du technicien ivoirien. « J’échange régulièrement avec lui. Après chacun de mes matchs je debrief avec lui. On aime bien qu’on nous appelle les enfants de Kamara. C’est une fierté pour nous. Il n’y a que lui qui avait cru en nous », ajoute Franck Kessié. Diabagate Cheick, Diarrassouba Abdoul, Tanoh Narcisse, Bakayoko Moussa et tous les autres n’ont pas coupé le contact avec celui qui est plus qu’un coach pour eux. En gros, les retrouvailles du mardi ont été un formidable moment pour tous ces garçons de resserrer davantage les liens. Ils ne comptent pas s’arrêter là.
Moïse N’Guessan
Lég : Les Champions d’Afrique des cadets de 2013 sont restés un groupe soudé.