Bilan contre bilan, c’est ainsi que Wouadja Essay, ancien délégué départemental du Pdci-Rda, aujourd’hui cadre du Rhdp, entrevoit les élections d’octobre 2020. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le premier vice-président du conseil régional de l’Indenié-Djuablin, revient sur les actions de développement entreprises par le pouvoir Rhdp.
Ancien délégué départemental du Pdci-Rda, vous êtes aujourd’hui membre du Conseil politique du Rhdp. Quelles sont les raisons profondes qui ont motivé ce choix politique ?
C’est vrai, j’ai été au Pdci Rda pendant de longues années. Mais ce qu’il faut rappeler, c’est que parallèlement et au dessus même du Pdci, il y avait un autre organe. C’est-à-dire la coordination du Rhdp. J’ai été coordonnateur régional associé du Rhdp près d’une dizaine d’années et coordonateur départemental de Bettié. Le Rhdp est une maison qui a été bâtie par les présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Une maison où il fait bon vivre parce qu’au final, le Rhdp c’est la vision de développement et de paix prônée par le président Alassane Ouattara. C’est cette vision que je défends aujourd’hui. Et c’est l’esprit du père fondateur, le président Houphouët-Boigny. Je considère que je n’ai pas viré au Rhdp. Je demeurre dans la maison, c’est le Pdci-Rda qui s’est retiré du Rhdp.
Parlant des cadres du Pdci qui ont viré au Rhdp, le doyen Adam Yéboua a caricaturé en disant qu’ils sont allés au restaurant. Ils reviendront lorsqu’ilsauront fini de manger. Quel commentaire faites-vous de cette sortie ?
Je n’ai pas voulu commenter cette déclaration du doyen. Mais je vais en dire un mot. Voyez-vous, quand un enfant quitte pour un moment la maison familiale pour aller manger dans la cour voisine, cela veut dire que cet enfant se sent mal à l’aise chez lui ou qu’il est mal nourri. Pour être plus sérieux, je suis économiste de formation. Je me soucie donc du dévelopement et du bien-être de la population. Alassane Ouattara, le président du Rhdp, lui-même économiste, défend cette vision. Je suis natif de Bettié. Quand je comptabilise toutes les infrastructures qui ont été réalisées au profit de Bettié en neuf ans, c’est dix fois plus que ce que nous avons eu pendant les 50 premières années de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, Bettié a un pont grâce au Président Alassane Ouattara. Bettié est pratiquement électrifié à 100%. Nous avons de nombreux acquis qui sont palpables. Le bilan est clair et net.
Vos détracteurs soutiennent que les cadres du Pdci qui ont viré au Rhdp n’ont pas l’onction de la base. Est-ce votre cas ?
Je suis un homme politique bien connu chez moi. J’ai été adjoint au maire pendant dix ans, maire pendant 17 ans. Aujourd’hui, quand vous partez à Bettié, la plupart des infrastructures, dont les centres de santé, lycées , écoles maternelles, le Trésor, etc. ont été construites pendant que j’étais aux affaires. J’ai été député au Parlement pendant cinq ans, député au Parlement de la Cedeao pendant cinq ans. Aujourd’hui, je suis premier vice-présdient du conseil régional de l’Indénié-Djuablin. Un tel personnage, on ne peut pas dire qu’il s’en va seul. Ce n’est pas possible. D’ailleurs, je ne vais pas comme je l’ai dit. Je reste dans la maison du Rhdp. Et j’y suis avec tous les militants avec lesquels j’ai travaillé depuis une vingtaine d’années.
L’indénié-Djuablin est considéré comme le bastion du Pdci-Rda. Comment comptez-y vous prendre pour changer la donne au profit du Rhdp ?
Il faut ramener tous ceux qui tiennent ces propos aux élections régionales de 2018. Le président Abinan Kouakou Pascal, dont j’étais le Directeur de campagne, était un candidat du Rhdp. Nous avons gagné les élections face à un candidat du Pdci. Cela veut dire que cette affirmation n’a pas de valeur. Nous sommes bien organisés au Rhdp. Nous avons les cadres compétents autour du président du conseil régional, le ministre Abinan. Nous avons la jeunesse avec nous, nous avons les femmes. Et avec la nomination du personnel politique que nous attendons dans les jours prochains, nous allons quadriller la région. Pour moi, le bilan du Présdient Alassane Ouattara constitue, en lui seul, toute une stratégie de victoire. C’est ce que nous allons exploiter pour les prochaines élections.
Justement à 14 mois de ces élections, comment se déclinera cette stratégie sur le terrain pour que la victoire soit de votre côté ?
La stratégie est simple. D’abord le bilan du Président Alassane Ouattara que nous allons nous atteler à expliqer à nos parents. Parce que les enjeux sont là. Je dirais que les élections de 2020 seront les plus faciles. Pourquoi ? Parce que ce sera bilan contre bilan. Nous avons la chance de constater que tous ces acteurs politiques qui prétendent au pouvoir en 2020 ont déjà géré la Côte d’Ivoire. Nous avons vu la gestion du président Bédié de 1993 jusqu’au coup d’Etat de 1999. Nous avons vu la gestion de Gbagbo, de 2001 jusqu’en 2010. Nous voyons la gestion du Président Alassane Ouattara depuis 2010 jusqu’aujourd’hui. Avec toutes ces infrastructures réalisées sur toute l’étendue du territoire ainsi que celles qui sont en cours de réalisation (le 4ème pont et bientôt le 5è pont). S’agissant de la région de l’Indénié-Djuablin, la route Adzopé-Agnibilékro a été totalement réhabilitée. Aujourd’hui, au lieu de 4 heures, nous mettons, à peine, 2 heures pour arriver à Abengourou. Il y a l’université qui s’annonce. Le démarrage de ce projet n’est pas loin. Il y a également le pont sur la Comoé à Bettié. Il y a trois semaines, le Président de la République a promis le bitumage du tronçon Yakassé jusqu’à Bettié. Je vous ai parlé de l’électrification dans notre région. Nous avons donc un bilan qui est net et qui va faire la différence. Nous avons le personnel politique et les cadres qu’il faut. Nous avons la compétence et l’expérience politique. Je ne peux qu’être confiant pour les élections de 2020 dans notre région.
Pour rester toujours dans le tempo des élections de 2020, le président du Pdci que vous connaissez très bien tente aujourd’hui un rapprochement avec Laurent Gbagbo, le président du Fpi. Que pensez-vous de ce rapporchement ?
Je ne souhaite pas commenter ce rapprochement parce qu’en fait je n’y crois même pas. Je sais que ce n’est pas la même philosophie politique. Ce n’est pas la même vision et le même esprit. Je ne veux donc pas m’étaler sur ce rapprochement.
Mais certains analystes disent qu’en Côte d‘Ivoire quand deux poids lourds de la scène politique s’unissent, ils ont plus de chance de remporter les élections. Partagez-vous cette analyse ?
Le Rhdp est aujourd’hui le plus grand parti politique de Côte d‘Ivoire. Les cadres brillants et compétents sont au Rhdp. C’est une organsiation bien huilée. Nous allons expliquer aux parents les acquis et la vision du Rhdp. Nous avons une chance inouie d’avoir pour adversaires Bédié et Gbagbo. Ils ont tous deux géré la Côte d’Ivoire. On peut comparer leur bilan à celui du Président Alassane Ouattara. Que le Pdci et le Fpi se mettent ensemble ou pas, ce n’est même pas la priorité du. Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est comment former nos électeurs, inscrire les jeunes sur les listes électorales et comment expliquer les acquis de la gouvernance du Rhdp pour notre région et la Côte d‘Ivoire. J’ai eu la chance de beaucoup voyager. Avant l’arrivée du Président Ouattara au pouvoir, la Côte d‘Ivoire n’avait pas une bonne image à l’extérieur. Aujourd’hui, il a réussi à redonner une image à notre pays. La preuve, les investisseurs viennent de partout : Amérique, Chine, Japon… C’est cela le développement. Donc que Bédié et Gbagbo se mettent ensemble, ce n’est pas la préoccupation première du Rhdp.
Aujourd’hui la recomposition de la Commission électorale indépendante (Cei) est critiquée par l’opposition qui cherche par tous les moyens de jeter le discrédit sur l’organe en charge des élections en Côte d’Ivoire. Comment jugez-vous ce débat ?
Il y a des hommes politiques qui se targuent d’avoir contribué à l’instauratuion de la démocratie dans notre pays. Je pense que l’un des pricinpes les plus fondamentaux, c’est le respect aussi de la démocratie. Et ce respect passe par le respet de nos Institutions. Le Parlement a voté la loi instituant la composition de la Cei. J’ai lu dans la presse, certaines propositions faites par l’opposition. Je tombe des nues. Quand on propose, par exemple, que le président de la Cei soit choisi par appel à candidature, je ne vois pas le sérieux dans cette proposition. Dans tous les cas, des efforts ont été faits par le gouvernement. Je crois savoir que les discussions se poursuivent entre le parti au pouvoir et l’opposition. Le Président Alassane Ouattara l’a dit, les élections de 2020 seront transparentes. Le Président nous l’a assuré. Tous ceux qui veulent se présenter seront candidats. De toutes les façons, ce n’est pas la Cei qui vote. Elle est juste un organe pour réguler les élections. Chaque parti doit s’organser sur le terrain pour donner confiance à ses électeurs.
Dans votre région, les populations attendent beaucoup du chef de l’Etat. Elles se plaignent de n’avoir suffisamment de cadres dans le gouvernement du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Cette critique est-elle fondée à vos yeux ?
C’est une réalité. Le peuple indénien est composé de deux départements : Bettié et Abengourou. Le dernier ministre issu d’Abengourou date d’une dizaine d’années. Bettié n’a jamais eu de ministre. Le département a eu un Directeur général, il y a de cela 30 ans. Au niveau d’Agnibilkro, il y a les ministres Abinan et Siandou Fofana. Mais, effectivement, dans l’Indénié, il y a ce vide qu’il faut combler. Cela peut redonner confiance à nos parents et surtout à nos électeurs qui utilisent cela comme un argument contre le Rhdp.
Vous avez l’occasion de rassurer les populations de l’Indénié…
Je demande à mes parents de faire confiance au Président Alassane Ouattara. Depuis son accession au pouvoir, le chef de l’Etat travaille dans le sens du bien-être de la population et du dévelopement de la Côte d’Ivoire. C’est cela le plus important. Je demande à tous les électeurs et à toute la population de suivre le Rhdp qui marche dans les sillons tracés par le père fondateur, le président Houphouët Boigny. C’est celle vision qu’il faut suivre pour que notre région, à l’instar de la Côte d’Ivoire, émerge.
Entretien réalisé par Jean Roche Kouamé et Isaac Krouman