Après une présence au mois de février dernier pour le lancement des travaux de défrichement des parcelles pour la campagne 2023, où les populations avaient été informées sur la possibilité pour elles d’être bénéficiaires du projet soja et où il avait été demandé à tous ceux qui souhaiteraient faire la culture du soja de s’inscrire, une délégation du ministère d’État, ministère de l’agriculture et du développement rural effectue depuis le 11 Juin 2023, une mission à Koro et Touba dans la région du Bafing et à Odienné dans le Kabadougou.
L’objectif de cette mission qui prend fin le lundi 26 Juin prochain, est de s’entretenir avec les personnes ayant formulé les candidatures pour être bénéficiaires du projet. « Nous avons réceptionné les dossiers de candidature. Et donc nous sommes là dans le cadre des entretiens pour voir qui sont ceux qui peuvent véritablement faire la culture du soja », indique Konan Kouamé sous-directeur à la direction de l’évaluation des projets et superviseur du projet soja. Il poursuit pour donner les critères sur lesquels porte l’entretien. « Chaque candidat vient et nous nous entretenons avec lui. À la suite de cet entretien, des notes lui sont attribuées notamment sur la motivation, l’aptitude, la disponibilité à mener les activités d’une campagne agricole car nous voulons des personnes qui souhaitent faire de la culture du soja leur principale activité, l’expérience dans la culture du soja et le lieu de résidence » a-t-il expliqué.
Indiquant que les populations adhèrent pleinement au projet vu l’engouement et leur forte mobilisation dans les différentes villes. L’année 2023, décrétée par le Président de la République « année de la jeunesse », une part belle sera faite aux jeunes dans l’attribution des parcelles. Conscients de l’importance de ce projet, de nombreux jeunes souhaitent bénéficier du projet comme c’est le cas pour Dosso Namory qui a quitté l’aventure incertaine à Abidjan pour retourner à la terre. « Je suis rentré d’Abidjan suite à l’appel des parents du village me disant qu’il y a une opportunité. Vu que je n’ai pas de diplôme et encore que les choses étaient compliquées pour moi à Abidjan, j’ai décidé de venir faire la culture du soja. Je pense que ça peut m’arranger car ma production d’un hectare de l’année dernière m’a permis de régler mes problèmes », témoigne Dosso Namory. Pour sa part, Gouessé Marie-Josée, âgée d’environ 30 ans, salue le retour effectif du projet soja qui a fait les beaux jours de la capitale du Bafing par le passé. « C’est une bonne chose pour nous les jeunes. Le projet soja a fait beaucoup de biens aux populations jusqu’à son interruption à la faveur de crise de 2002. C’est donc très heureuse et enthousiaste que j’accueille le projet car c’est une occasion pour nous jeunes d’être autonomes mais aussi et surtout de nous apprendre de nouvelles expériences », estime Marie-Josée.
Notons que dans l’optique d’atteindre ses objectifs, le gouvernement a augmenté les superficies à cultiver pour cette campagne 2023 passant de 1100 en 2022 à 3600 hectares dont 1600 à Odienné et 2000 à Touba et Koro.
Le projet soja permettra non seulement de créer une économie agricole intégrée, génératrice de revenus équitablement partagée entre les différents acteurs de la chaîne des valeurs, mais aussi et surtout de réduire l’exode rural et d’améliorer la qualité de vie des populations.
Cheick Bakayoko