Encore une fois, nous venons d’assister impuissants à une crise entre les populations qui s’est soldée par près d’une dizaine de morts et une centaine de blessés à Béoumi dans le centre du pays.
Contrairement aux allégations du Pdci, les rapports ont indiqué que ce sont des fusils de chasse et des armes blanches qui ont été utilisés lors des affrontements. Pendant encore combien de temps, les Ivoiriens vont continuer – pour un oui ou un non – à s’entre-tuer après de banales rixes entre deux individus.
Malheureusement, ils sont nombreux les politiques qui s’en délectent. Leurs communiqués donnent le sentiment qu’ils sont heureux d’assister à ces affrontements intercommunautaires qui s’achèvent par des pertes en vies humaines. Dans leurs déclarations, c’est de façon sélective qu’ils disent « yako » aux victimes. La cerise sur le gâteau est qu’ils n’offrent presque jamais aucune piste de solutions pour ramener le calme. Ils ne proposent aucun service dans le cadre des actions à mener pour ramener la sérénité et l’entente entre les belligérants.
Ils n’ont que le pouvoir politique dans leur viseur. Le pouvoir est responsable de tout. Deux ménagères se battent dans le pays profond, on voit la main du pouvoir. Un apprenti ‘’gbagka’’ et un conducteur de moto se battent, le commanditaire, c’est le pouvoir.
Etre opposant, ce n’est pas charger à tout moment les dirigeants du pays sans aucun discernement. On peut souvent apprécier sainement des situations et faire des propositions pour le bien-être des populations qu’on veut diriger demain. Qui ne se souvient pas du président Ouattara, opposant, en train de dédouaner le régime Gbagbo lorsqu’il faisait face au mécontentement des populations relativement à l’augmentation du prix des produits pétroliers. Ce genre de posture est impensable avec les opposants au régime Ouattara. Même lorsqu’il signe une ordonnance pour libérer des opposants, c’est très difficilement que ceux qui recouvrent la liberté disent simplement merci.
Etre opposant, c’est aussi dire la vérité et non maquiller les faits pour les grossir en vue d’en tirer, par cynisme, des dividendes politiques. Quand le Pdci énonce que les tueries de Béoumi ont été opérées avec des armes de guerre, c’est une insinuation qui laisse entrevoir que des militaires ont participé au massacre. Non, si des militaires armés étaient impliqués on ne parlerait pas de 10 morts mais d’une véritable hécatombe.
Il faut savoir raison garder. Tous les Ivoiriens déplorent cette situation préoccupante qui tend à ressembler à une série brésilienne qui, par épisode, endeuille les régions du pays. C’est à chacun d’apporter sa pierre pour pacifier les esprits. La situation devient extrêmement grave.
Chacun devrait réfléchir pour apporter sa contribution. A la veille des échéances électorales de 2020, les organisations de la société civile, les vraies, devraient se mobiliser et aller à la rencontre des populations pour leur enseigner pourquoi que la vie humaine est sacrée. Un seul mort de plus est un mort de trop. Qu’on arrête de banaliser la mort dans ce pays.