Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, et le Ministère des Ressources Animales et Halieutique ont décidé de renforcer leur mission commune qui est de promouvoir la pêche et l’aquaculture en Côte d’Ivoire.
Cette volonté a été matérialisée ce lundi 05 juin 2023 après midi, par la signature d’un protocole d’accord Cadre de Partenariat entre ces deux ministères.
Le document a été paraphé par les ministres Adama Diawara et Sidi Tiemoko Touré, au cours d’une cérémonie au cabinet du ministère de l’enseignement supérieur à Abidjan Plateau.
L’objectif de cet accord est de fixer le cadre général de collaboration entre le MESRS et le MIRAH en matière de recherche halieutique et de protection des écosystèmes aquatiques.
La mise en œuvre de cet accord portera notamment sur :L’élaboration et/ou la mise en œuvre de projets/programmes de recherche d’intérêt commun aux deux ministères ;Le renforcement des capacités des experts des deux ministères ; les échanges d’informations et de données scientifiques et la valorisation des résultats de recherche acquis en commun.
Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques veut bénéficier de l’expertise des structures sous-tutelles du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, notamment les résultats de recherche des différentes universités et instituts supérieurs et les Centres de recherche, comme le Centre de recherches Océanologiques.
Dans son discours, Adama Diawara s’est félicité du partenariat, remerciant tous ceux qui ont contribué à faire en sorte que cet accord soit une réalité.
Ce accord, permettra, au dire du ministre, à son ministère de relever deux défis majeurs qui se posent à lui à savoir : « l’insuffisance de la valorisation économique des résultats de la recherche » et « l’insuffisance du financement de la recherche »
« Cet accord cadre parfaitement avec la mission principale assignée à la recherche scientifique par le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, à savoir apporter des réponses concrètes aux problèmes de développement qui se posent au pays », a t il souligné.
Par sa part, le ministre Sidi Touré a invité les Directions des Pêches et de l’Aquaculture à s’approprier le présent Protocole d’Accord Cadre pour sa mise en œuvre.
Selon lui, son Ministère est conscient qu’il ne peut pas tout seul relever le défi de la pêche et de l’aquaculture sans s’appuyer sur des partenariats forts. D’où sa décision de solliciter l’appui du ministère de l’enseignement supérieur pour accompagner son département dans l’atteinte de cet objectif, en proposant la signature du présent Accord Cadre de Partenariat.
Le ministre a fait remarquer par ailleurs que le secteur halieutique tient une place de choix dans le domaine économique, social et nutritionnel de la Côte d’Ivoire.
Sidi Touré a rappelé que le poisson est la première source de protéine animale et sa consommation est supérieure à 20kgs/ha/an depuis 2016, en dépit de la faiblesse de la production nationale qui est généralement comprise entre 70 000 et 100 000 tonnes par an pour un besoin annuel de 650.000 t/an soit un écart de 583 946 tonnes de poissons en 2020 qui sont comblés par une importation massive.
La production nationale de la pêche marine, selon lui, est passée de 69.769 Tonnes en 2003 à 42.738 Tonnes en 2020, soit une baisse de 38,75%.
Aussi, la sécurité alimentaire en produits halieutiques en particulier est devenue aujourd’hui un enjeu majeur de souveraineté nationale aux regards des défis régionaux et mondiaux.
Pour répondre efficacement à cette préoccupation lancinante, le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques a soumis au Gouvernement un document de politique, la Politique Nationale pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture (PONADEPA, 2022-2026), adopté en décembre 2021.
La PONADEPA dispose de cinq (5) stratégies dont deux (2) relatives à la pêche et à l’aquaculture qui ont pour ambition de résoudre d’ici 2030 les problématiques de ces secteurs d’activités. Il s’agit de :
– la Stratégie Nationale de Gestion des Pêches (SNGP ;
– et la Stratégie Nationale de Développement de l’Aquaculture (SNDA).
L’articulation de ces deux stratégies doit permettre à la Côte d’Ivoire de produire respectivement 130.000 tonnes pour la pêche et 150.000 tonnes pour l’aquaculture, ce qui permettra de porter la contribution de la production nationale de 18% actuellement à environ 65% des besoins à l’horizon 2026.
Fulbert Yao