En Côte d’Ivoire, du fait du changement des habitudes de lecture de nombre d’Ivoiriens, la situation tourne en effet au désastre dans le secteur de la presse imprimée. L’impression des journaux est en réduction constante et subséquemment, les chiffres de vente eux-aussi sont en chute libre. La fragilité des entreprises de presse précarise inévitablement les journalistes qu’elles emploient.
Une situation que déplore Jean Claude Coulibaly, le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire.
Dans un discours prononcé à l’occasion de la 29 e journée mondiale de la liberté de la presse, il a invité les journalistes à saisir l’opportunité de l’avènement de l’Internet et s’y adapter.
« Le métier d’informer lui ne changeant pas. Seule ont évolué l’habitude de consommation de l’information et surtout la vitesse à laquelle le consommateur entend désormais qu’il soit servi. Alors donnons de la vitesse à la circulation de l’information que nous donnons à lire ou à écouter. », a-t-il conseillé.
Coulibaly a en outre encouragé les medias à «réinventer l’écriture journalistique pour l’adapter à la consommation rapide des internautes qui sont assaillis d’informations venant de tous horizons. En particulier des réseaux sociaux.
« Il ne s’agit certes pas de violer les règles de bases de l’écriture journalistique, mais simplement de la mettre au goût du jour. Il nous faudra également repenser le modèle économique et le mode de fonctionnement de nos entreprises de presse », a-t-il souligné.
A sa suite, la présidente du CNDH Namizata Sangaré a salué l’initiative de cette célébration et rappelé l’appui constant du CNDH à l’UNJCI à travers le Prix Ebony-CNDH pour la promotion des Droits de l’Homme et le mécanisme Points focaux Médias pour les Droits de l’Homme.
Elle a souhaité que cette célébration et les initiatives qui suivront, permettent d’examiner les pratiques éditoriales, les modèles économiques, les outils et techniques dans les entreprises de presse qui protègent et promeuvent au mieux les Droits de l’Homme.
Pour sa part, l’ambassadeur des Usa en Côte d’Ivoire, Richard Bell a salué les progrès réalisés par la Côte d’Ivoire, qui est passée de 101e pays au classement de Reporters Sans Frontières en 2014, au rang de 37e sur 180 pays en 2022.
il a fait savoir que de nos jours, l’internet et les réseaux sociaux font partie intégrante des modes de communication, qui ont énormément augmenté l’accès aux informations de tout genre.
Le revers de la médaille, selon lui, « c’est qu’il est malheureusement plus facile que jamais de propager des informations fausses – souvent délibérément fausses »
c’est pourquoi, dira -t-il « les Etats-Unis sont convaincus que le meilleur moyen de contrer les informations fausses c’est avec des informations fiables – il faut plus de transparence, pas moins.
il propose pour cela trois mesures à savoir Premièrement, identifier la source. Deuxièmement : se méfier des sources qui attisent la colère, le ressentiment, la peur. Et troisièmement, se rappeler qu’en toute chose, la signification dépend du contexte.
Jean Martial Adou, directeur de cabinet du ministre de la communication a invité tout un chacun, à agir de concert avec le gouvernement, «pour protéger les journalistes des amateurs qui veulent s’imposer à la société et se substituer au noble métier de journaliste».
Notons que depuis le lundi 2 mai 2022 et ce jusqu’au 5 mai, l’UNESCO, le partenaire privilégié des médias organise, en collaboration avec le gouvernement de la République de l’Uruguay, la Conférence annuelle de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse à Punta Del Este, autour de ce thème. Il s’agira pour les participants à cette grande conférence de réfléchir « sur l’impact de l’ère numérique sur la liberté d’expression, la sécurité des journalistes, l’accès à l’information et à la vie privée ».
Fulbert Yao