Faire le bilan de l’expérimentation de l’enseignement bilingue (langues nationales-Français) en Côte d’Ivoire et ouvrir des perspectives. Tel est l’objectif d’un atelier de trois jours démarré ce lundi 25 avril 2022 autour du thème « améliorer la qualité de l’éducation par l’enseignement bilingue, état des lieux et actions pour l’avenir »
La cérémonie officielle présidée par la ministre de l’éducation nationale et l’alphabétisation Mariatou Koné, a eu lieu au CNMS Cocody. L’atelier se poursuivra du 26 au 27 avril 2022 à l’hôtel Suprême de Grand-Bassam.
Dans son discours d’ouverture, Mariatou Koné a fait le point de la mise en œuvre de ce projet en Côte d’Ivoire.
Elle a indiqué que l’enseignement bilingue est expérimenté dans 37 écoles dont 22 pour le projet école intégrée (PEI) et 15 pour l’initiative Élan Afrique Côte d’Ivoire , avec 10 langues représentatives des quatre groupes linguistiques. Agni, Akye, Abidji, Baoulé, sénoufo, Koulango, Yacouba, Toura, dioula et, Bete, souhaitant que le pays poursuive cet élan au nom de la Culture.
Elle a remercié les partenaires techniques et financiers, les acteurs du système éducatif…dont le dévouement en un tel projet ont permis de tracer les premiers sillons d’une école bilingue, langue nationale Français, dans la dynamique d’un enseignement qui prend son encrage dans son propre environnement socioculturel.
Aussi, la ministre a assuré que malgré les apparences, le bilinguisme est la source d’un inestimable Trésor parce que les « enfants ont un rapport avec le monde qui s’enrichi de la diversité de nos repères linguistique et culturelle. »
« Nos particularités linguistiques contribuent à l’essor du français. En lui imprimant les motifs de notre histoire et notre vision du monde. Nous n’occulterons pas ce que les linguistiques et autres pédagogues sont unanimes à reconnaître. A savoir que la langue française en tant que langue d’apprentissage scolaire peut constituer un facteur inhibiteur notamment pour les enfants des zones rurales ou ceux ci n’ont pas de contact régulier avec celle-ci ou n’ont de contact quand ils accèdent à l’école primaire. Pourtant a déjà structuré la personnalité de base de l’enfant. C’est pourquoi, il serait absolument inopérant de construire une stratégie pédagogique qui ne s’appuie pas sur les acquis socioculturel de l’apprenant a travers l’utilisation du médium qu’est sa langue maternelle.
L’introduction des langues maternelles dans l’éducation de base, est une belle initiative dont nous nous félicitons. », a déclaré Mariatou Koné.
Le professeur d’anthropologie a salué par ailleurs les organisations qui ont contribué à la mise en œuvre de l’enseignement bilingue en Afrique et particulièrement dans en Côte d’Ivoire.
Mariatou a traduit l’engagement et la détermination « pour l’initiative à propos des langues nationales parce que l’enfant ivoirien peut et doit avoir les pieds dans la traduction et la tête dans le modernisme.
Elle a assuré que le Président de la république Alassane Ouattara et le Premier ministre Patrick Achi en font une priorité dans leur action pratique.
Le Directeur du bureau international de l’éducation de l’UNESCO, Ido yao, estime avoir le sentiment que le système éducatif a formé des jeunes acculturés, et ainsi espère, avec l’introduction des langues nationales dans les curricula, faire la promotion de la culture ivoirienne à l’école pour former des ivoiriens encrés dans leur culture avant de s’ouvrir sur le reste du monde. « Il a été démontré que quand un enfant commence l’école avec sa langue maternelle, il a de meilleurs résultats », a-t-il ajouté.
Fulbert Yao