Ce lundi octobre 2021, le Ministre ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité, Vagondo Diomandé, représentant le Premier Ministre Patrick Achi, a ouvert une rencontre de Concertation sur la paix, la sécurité et le développement dans les zones frontalières de l’espace UEMOA, à Korhogo (nord).
Cette réunion portait sur « le développement des initiatives transfrontalières pour la prévention et la gestion des conflits liés à la gouvernance des ressources naturelles dans un contexte de changement climatique ».
Tout en estimant que la Côte d’Ivoire a pris l’ampleur de cette problématique, en structurant notamment une politique des frontières par la création de la Commission nationale des frontières (Cnf), le ministre Vagondo a indiqué que la paix, la sécurité et le développement constituent le triptyque de la situation transfrontalière.
Le représentant du Premier ministre a appelé à »des réponses durables aux frontières », face »aux menaces sécuritaires qui y prennent racine ». »La vision du gouvernement sur la gestion des frontières s’inscrit dans la franche collaboration de tous les acteurs étatiques, privés et de la société civile, dans une synergie d’actions de toutes les parties prenantes », a-t-il souligné.
Après avoir noté que l’approche globale de la gestion des frontières constitue un moteur de l’intégration des pays, il a invité au recours aux »mécanismes locaux de règlement de conflits » et à »une prise en charge holistique des problèmes liés à la paix, la sécurité et le développement ».
Maman Sidikou, Haut Représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel a, pour sa part, salué cette initiative de renforcement de la coopération sous-régionale. Avant de constater que les zones frontalières sont éloignées des décisions et vivent dans la précarité… » Cette rencontre s’inscrit parfaitement dans la philosophie de l’Union africaine dont la Charte repose sur les principes de la gouvernance locale, la gestion et la résolution des crises… », note-t-il.
Non sans déplorer le fait que les ressources naturelles, les richesses et les communautés soient prises en otage par des réseaux criminels organisés. »Les problèmes de ressources naturelles aux frontières s’accentuent…Il est impératif d’œuvrer à la résolution des conflits. Il faut, pour ce faire, trouver des solutions durables aux conflits entre communautés », conclut-il.
A son tour, Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’UEMOA, se prononçant par visioconférence, a souhaité la mise en place, au niveau central, de politiques pertinentes et au niveau local, l’approche de proximité et d’efficacité pour la résolution des conflits liés à l’exploitation de ressources naturelles. Pour conclure, il préconise la culture des meilleures pratiques : gestion intégrée des frontières, lutte contre la transhumance, l’orpaillage clandestin…, et la promotion des valeurs traditionnelles.
Auparavant, Dr Cissé Moustapha, 4e adjoint au Maire et représentant la municipalité de Korhogo, a relevé l’importance de ce conclave, d’autant plus que »les conflits intercommunautaires aux frontières sont une réalité ».
Prévue du 11 au 13 octobre 2021, cette rencontre est une initiative conjointe de la Commission de l’UEMOA et la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL).Elle est consécutive à celles organisées à Sikasso (Mali) en juillet 2019 pour promouvoir une approche partagée et globale.
Fulbert YAO avec HG