Après deux mois de grève en début d’année et un mois de suspension suite aux négociations avec le gouvernement, la Coalition des syndicats du secteur éducation-formation (COSEFCI) a décidé de reprendre sa grève à partir du 14 mai. A 24 heures de ce nouveau bras de fer, élèves et parents sont inquiets des répercutions sur l’année scolaire qui tire à sa fin. (Reportage)
Ce lundi, il est 11 h, quand nous arrivons à l’entrée du grand portail du Lycée municipal de Koumassi (au sud d’Abidjan). Ici, les élèves font des allers-retours, parfois dans le vacarme car depuis 10 heures, les cours ont été suspendus. La raison : les enseignants et l’administration sont en concertation en vue de trouver des solutions pour éviter la grève.
De leurs cotés, Cissé Aboubakar et ses amis de la Terminale D, tuent le temps, en échangeant sur la situation de l’ecole ivoirienne, au balcon de leur classe. Ils n’ont qu’une seule crainte : que la non-satisfaction des revendications des grévistes ne débouche sur une éventuelle année blanche.
«Depuis la semaine passée, nous avons appris dans les coulisses qu’une grève aura lieu à partir de demain. En tout cas, nous sommes inquiets, parce que la date de l’examen de fin d’année n’est plus loin », indique Aboubakar, le visage fermé.
« Une nouvelle grève sera difficile pour nous. Car jusque là, il y a certains élèves qui n’ont pas assimilés des sujets. Nous pensons que s’il y a grève, ça sera catastrophique», a-t-il poursuivi, invitant aux dialogues.
A quelques encablures, assis au préau, Kanté Oumar, en 5e, observe des élèves déambuler dans la cour. L’air décontracté, mais inquiet, ce dernier raconte qu’il n’a pas aimé la précédente grève et ne veut pas d’une nouvelle grève car il «ne souhaite pas reprendre la classe ».
Comme lui, Beré Léontine, élève en Terminale A2, explique que la première grève a eu pour son conséquence son échec au Baccalauréat blanc. Elle ne veut donc pas qu’une nouvelle grève la conduise à un scenario similaire aux examens à grand tirage.
De leurs côtés, les parents sont également inquiets. Joint au téléphone, Le Président de l’Organisation des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Opeeci), Aka Kadio Claude, estime qu’il est inopportun d’engager une nouvelle grève, invitant les grévistes à sursoir à leur mouvement.
« Quand bien même que nous les soutenons dans leur combat de mieux-être dans leur fonction, cette grève nous parait inopportune dans la mesure ou eux-mêmes. Ils ont engagé des négociations et cette négociation n’est pas encore rompue. Dans la mesure où le dossier est en instruction, Il est inopportun d’engager une nouvelle grève. Nous leur demandons de sursoir à cette grève», a-t-il indiqué.
«Nous leur demandons de compter sur nous. Nous allons entrer en négociation avec le ministre. Nous allons nous impliquer dans ce dossier pour que satisfaction soit donnée à nous tous », assuré Aka Kadio Claude.
Pour rappel, la COSEFCI, a au cours d’une assemblée générale tenue le mercredi dernier, à Yopougon, décider d’observer un arrêt de travail, à partir de ce mardi 14 mai. Cette grève devrait durer 4 jours s’il n’y a pas gain de cause.
Fulbert YAO