Elles apparaissent dès que les premières pluies se signalent. Ces pathologies saisonnières que sont le paludisme, la Fièvre typhoïde, … ne laissent quasiment personne indifférent. Et pourtant, certaines précautions permettent de les éviter.
La saison des pluies est là. Elles aussi. Elles, ce sont les maladies hydriques (affections dues à l’eau) qui constituent une véritable menace pour la santé des populations. Au nombre de ces pathologies, les spécialistes de la santé relèvent le paludisme qui constitue le premier type, les infections digestives (la fièvre typhoïde, les infections du péril fécal) le second type et le troisième les infections des voies respiratoires à savoir la grippe et l’asthme (changement brusque du climat).
Concernant le paludisme, il faut dire selon Dr Radji Mohammed, médecin au centre médical Nimatoullah d’Angré, que c’est une maladie qui met en relation l’homme, le moustique et l’environnement. Le parasite du paludisme est principalement transmis, la nuit, lors de la piqûre par une femelle moustique du genre Anophèle. Et les lieux de prédilection de ce moustique restent les eaux stagnantes, les marécages, les ordures, les pneus usagers, les creux d’arbre aux environs des maisons, les gites larvaires (tous les endroits contenant de l’eau calme où les moustiques peuvent pondre des œufs). En somme, la pluie se trouve être le meilleur générateur de ces «gîtes larvaires», véritables nids à moustiques qui permettent la prolifération de ces derniers par milliers.
Quant aux infections digestives comme le précisent les spécialistes, elles surviennent généralement après la consommation d’eau contaminée par des fèces animales ou humaines, après les piqûres d’insecte ou alors lorsque l’aliment consommé n’a pas été soigneusement nettoyé avant la consommation. «Ces aliments contaminés envahissent alors les intestins et y produisent des toxines nuisibles à l’organisme », explique sous le sceau de l’anonymat un médecin exerçant au Chu de Cocody. Il poursuit en disant que ceci vient le plus souvent du fait que se croisent deux chaînes qui ne devraient jamais se rencontrer : la chaîne alimentaire et la chaîne des excréments humains.
«Ce croisement, c’est l’eau souillée (que l’on boit ou qui sert à arroser les légumes) et les mains sales (qui manipulent les aliments) », clarifie t-il. A cela s’ajoutent les infections dues au péril fécal responsables de l’ensemble des infections digestives. «Ces infections surviennent suite à la consommation d’eau contaminée par les fèces animales où par un manque d’hygiène de la main qui peut être rentrée en contact avec des fèces humaines par exemple sur la poignée d’une porte», a expliqué un médecin sous le sceau de l’anonymat. «Ces infections qui peuvent être bactériennes (dues à des bactéries) parasitaires (dues à des parasites) et viral (dues à un virus) s’expriment généralement par des diarrhées aigües, des crampes d’estomac, des nausées, des vomissements, des diarrhées et la fièvre », précise Dr Radji.
Ces maladies hydriques peuvent …
Au nombre de ces pathologies hydriques viral, l’on note le cholera qui est une toxi-infection intestinale humaine contagieuse, due au vibrion cholérique. La maladie sévit de façon endémique dans les zones tropicales humides d’Afrique et d’Asie. La contamination se fait par contact direct avec les malades (mains, linges, cadavres) et par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés. L’incubation est courte (1 à 3 jours). La maladie débute brutalement par une diarrhée liquide en jet (plusieurs litres par jour), des vomissements et une angoisse. Ces troubles digestifs majeurs provoquent une fatigue importante, une soif intense et des crampes musculaires traduisant la déshydratation massive. L’hypothermie (baisse de la température) est de règle. Une perte de poids rapide, un état stuporeux, le collapsus cardiovasculaire (C’est l’effondrement de la tension artérielle, ce qui oblige le cœur à travailler plus vite. Mais cela entraîne une irrigation sanguine. Ce qui provoque pâleur, sueur, refroidissement des extrémités ne tardent pas à survenir et la mort est fréquente en l’absence de traitement. Le vibrion peut être vu au microscope sur l’examen des selles.
La coproculture retrouve le vibrion cholérique dont la culture est aisée. Et toutes ces pathologies hydriques ont quasiment les mêmes symptômes (diarrhées, fièvre, …) qui peuvent se manifester peu de temps après la consommation d’aliments contaminés, mais ils peuvent également apparaître au cours du mois suivant et même plus tard, précisent les spécialistes. Chez certaines personnes, en particulier les jeunes enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli, les toxi-infections alimentaires peuvent s’avérer très dangereuses. Bien heureusement, certaines dispositions permettent de s’en prémunir.
……être évitées par de simples gestes
La prévention de ces pathologies beaucoup plus fréquentes en saison des pluies, passe par un ensemble de gestes très simples à faire. Pour le premier type de pathologie, à savoir le paludisme en saison de pluie, quatre types de mesures sont nécessaires selon Dr Radji. Primo, il s’agit de prendre les précautions visant à limiter les risques de piqûre de l’anophèle femelle. Il faut pour ce faire éliminer les points d’eau aux alentours de la maison afin de réduire les zones de prolifération de l’anophèle femelle, fermer les issues au lever et au coucher du soleil pour empêcher les migrations des moustiques.
A cela, le spécialiste adjoint qu’il est nécessaire de dormir sous une moustiquaire imprégnée et de mettre des vêtements longs surtout aux enfants. «Pour les voyageurs venant des pays développés, il est conseillé l’utilisation de produits répulsifs (pommade qui repousse les moustiques). Secundo, une chiomioprophylaxie (prise préventive de certains médicaments) dès l’apparition des premières pluies peut également être salvatrice pour les femmes enceintes, les enfants et également les personnes adultes. Tercio, la pulvérisation des habitations. Selon L’Organisation mondiale de la santé (Oms), la pulvérisation d’insecticides à effet rémanent à l’intérieur des habitations est un moyen très efficace de réduire rapidement la transmission du paludisme. «Pour obtenir un résultat optimal, il faut pulvériser des insecticides dans 80% au moins des habitations dans les zones ciblées », préconise cette organisation. Quatro, dormir sous une moustiquaire.
Là, l’Oms préconise les moustiquaires à imprégnation durable (MID) qui sont le premier choix pour les programmes de santé publique. Pour le second type de pathologie relatif aux infections digestives, le spécialiste commence par relever que la fréquence de ces infections digestives liées à l’alimentation est d’autant plus élevée que le niveau d’hygiène est plus bas. Aussi, préconise t-il une bonne hygiène alimentaire, la consommation d’eau potable, et une bonne hygiène environnementale. «Il s’agit donc de bien se laver les mains avant de porter n’importe quel aliment à la bouche, de laver les fruits et légumes avec de l’eau potable et non avec l’eau de pluie. Lorsqu’il pleut, nous avons cette attitude régulière de laver les fruits que nous voulons consommer avec l’eau de pluie.
C’est une habitude à proscrire si l’on veut éviter les infections digestives », précise le Docteur qui ajoute que la stérilisation de l’eau (filtrer l’eau ou la faire bouillir) constitue également une mesure efficace pour l’élimination de la plupart des bactéries. «Mais cette mesure reste insuffisante pour la lutte contre les kystes d’ambes (parasite responsable de l’amibiase) et de la giardia (parasite qui infecte les intestins des humains et des animaux). Enfin, pour le troisième type de pathologie se rapportant aux personnes asthmatiques et enclines à contracter la grippe, le spécialiste conseille de se vêtir avec des Pull over et d’avoir régulièrement à portée de main leurs médicaments. Quant aux personnes souffrant déjà d’allergie, Dr Radji conseille en plus de ces deux mesures, une chimioprophylaxie à base d’Antihistaminique (médicament de base dans le traitement des allergies).
Touré Yelly
Les jeux sous la pluie sont à proscrire aux enfants
Les enfants adorent généralement la survenue de ces grandes pluies. C’est pour eux le moment de s’amuser et de dérouler toute leur panoplie de jeux. Mais en réalité, selon le Dr Radji Mohammed, ce sont des actes à proscrire. «Il faut proscrire aux enfants l’amusement sous la pluie. Pour éviter qu’ils prennent froid et qu’ils contractent une affection pseudo grippale (on ne parle de grippe qu’après un diagnostic établi par un médecin). Mais en plus, les enfants doivent être régulièrement mis au chaud. Il faut pour cela, au dire du spécialiste, leur mettre des habits qui couvrent tout les corps, leur faire prendre des bains tièdes et leur donner de la boisson chaude « et non brûlante ». Les parents doivent en outre, prendre soin de leur laver régulièrement les mains.
T.Y