Face aux revendications exprimées ces dernières semaines par les différentes faîtières du secteur de la boulangerie, le gouvernement a décidé d’agir. De fait, un fonds de garantie a été décaissé avec à la clé une enveloppe de deux milliards de Fcfa.
Le directeur général du Commerce intérieur, Aimé Koizan a fait cette annonce hier mercredi 22 février 2023 à l’issue d’un atelier consacré aux problématiques du secteur de la boulangerie en Côte d’Ivoire à Yamoussoukro. Le gouvernement n’entend pas s’arrêter là. Il a décidé de faire de la transformation structurelle de la filière blé-farine-pain, l’une de ses priorités afin de trouver des réponses durables aux maux qui minent le secteur. L’un des axes majeurs de l’assemblée de quatre jours (ouvert depuis le 19 février 2023) qui a réuni les acteurs dudit secteur dans la capitale politique. Selon le Directeur général du Commerce intérieur, les travaux de l’atelier de Yamoussoukro sont suivis de très près par le gouvernement qui accorde une attention particulière aux recommandations qui ont été faites. C’est pourquoi, il a invité chacune des structures concernées par ces problématiques de la boulangerie, les faîtières de la boulangerie en première ligne, à s’engager réellement dans la mise en œuvre diligente des recommandations. Bien que les défis du secteur soient importants, Aimé Koizan a exhorté les acteurs à croire en un avenir meilleur au regard de la disponibilité du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara et de son gouvernement à l’accompagner dans la mise en œuvre des mesures nécessaires à sa survie. Intervenant au nom des faîtières, Amadou Coulibaly, le président du Haut patronat des boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire (Hpbp-CI), a félicité le gouvernement pour l’organisation dudit atelier. Même si celui-ci n’avait pas la prétention de régler tous les problèmes du secteur, cet atelier a eu le mérite de passer en revue la chaîne de valeur du secteur de la boulangerie, et, après discussions, de parvenir à des recommandations allant parfois au changement de paradigmes avec notamment, l’incorporation de produits locaux dans la fabrication du pain. « Nous voulons ici donner l’assurance de notre plein engagement à la transformation de l’économie nationale ainsi que de procéder à l’offre d’emploi à notre jeunesse, tant que les conditions de travail nous le permettront », a déclaré le président des boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire. Et d’ajouter « C’est une bonne initiative. Cela peut nous aider à restructurer notre secteur ».
Notons que l’atelier de Yamoussoukro a permis de valider, dans une approche inclusive, le projet de texte réglementaire devant régir la filière boulangerie en Côte d’Ivoire et de formuler, après examen des préoccupations des acteurs, des recommandations à soumettre au gouvernement en vue de l’assainissement du secteur et de la préservation de l’outil de production. Les travaux ont porté d’une part sur l’examen du projet de décret portant réglementation des activités de boulangerie. Et d’autre part, sur les présentations suivies d’échanges et la formulation de recommandations sur le mode opératoire du fonds de garantie dédié au secteur de la boulangerie. Sans oublier la parafiscalité et les frais en vigueur dans le secteur en passant par le mécanisme de fixation du prix de la baguette de pain, la mise en place d’une fiscalité adaptée et la stratégie de formation des acteurs de cette chaîne de valeur.
Fulbert Yao