La présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Namizata Sangaré, a présenté, ce lundi 4 décembre 2023, devant le Sénat, le Rapport 2022 sur l’état des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. Ce Rapport annuel 2022 du CNDH, présenté au Vice-président Silué Kagnon, représentant la présidente Kandia Camara et à l’ensemble des Sénateurs, comporte trois axes notamment, l’état des Droits de l’Homme, les activités réalisées par le CNDH et les acquis, difficultés et perspectives.
Ce Rapport dévoile, relativement aux Violences Basées sur le Genre (VBG) que du 1er janvier au 31 décembre 2022, le CNDH a enregistré 913 cas de violences basées sur le genre. Sur ces 913 cas, l’on note 198 cas de viols représentant 21,68 %, 144 cas de violences psychologiques, y compris le harcèlement sexuel, 230 cas de violences physiques %, 218 cas de déni de ressources% et 32 cas de mariage forcé ou précoce, 33 cas d’agressions sexuelles (tentatives de viol, mutilations génitales féminines). Ces violences, a-t-elle précisé, sont principalement causées par la pauvreté, l’insécurité, les pesanteurs socio-culturelles et l’impunité.
Ce Rapport s’appesantit également dans son volet promotion de l’égalité Femme-Homme en portant une attention particulière sur les femmes présentes dans le corps préfectoral. « Sous représentées, elles ne représentent que 19 % dans les circonscriptions administratives. En 2022, sur un total de 917 personnes, membres du corps préfectoral, 748 sont en poste dans les circonscriptions administratives et 169 en service dans différentes administrations publiques. Sur les 748 en poste dans les circonscriptions administratives, l’on note 31 Préfets de Région dont une seule femme, 80 Préfets de Département dont 13 femmes, 144 Secrétaires Généraux de Préfecture dont 27 femmes et 493 Sous-Préfets dont 106 femmes. », a constaté Namizata Sangaré.
Qui également présenté les difficultés auxquelles fait face son Institution précisément l’insuffisance des ressources matérielles et financières pour la réalisation de son mandat, la collaboration insuffisante avec certaines institutions et structures étatiques, l’absence de coopération d’une frange de la population dans le cadre du traitement des abus ou des violations de Droits de l’Homme telles que les VBG.
Au titre des perspectives, elle envisage, entre autres, la consolidation des acquis à travers l’amélioration du cadre législatif et réglementaire et du renforcement des capacités matérielles et opérationnelles du CNDH, la construction d’un centre international des Droits de l’Homme et de la Démocratie pour renforcer le programme de formation « Université des Droits de l’Homme », l’opérationnalisation des mécanismes CNDH-Gendarmerie Nationale et CNDH-Police Nationale et l’extension des mécanismes CNDH-FACI à la Douane, aux agents des Eaux et forêts et aux agents de l’Office Ivoirien de la Protection des Réserves (OIPR) etc.
Traoré Yacouba Diarra