La cigarette électronique est très prisée auprès des jeunes Ivoiriens.Cependant, cet état de plaisir que procure ce dispositif électronique, n’est pas sans conséquence sur leur santé.
Des saveurs sucrées, des emballages ‘’flaschi’’, l’industrie du tabac ne cesse d’innover. Sa dernière trouvaille qui fait un vrai tabac en Côte d’Ivoire est la cigarette électronique (ou e-cigarette). Aussi appelée vapoteuse, vaporette ou vaporisateur personnel, c’est un dispositif électronique, rechargeable ou jetable, générant un aérosol (Suspension de particules dans un gaz) destiné à être inhalé. Cette nouvelle version de la cigarette en plus raffinée, stylée avec des saveurs et parfums fruités, est devenue un effet de mode auprès de la jeunesse. Coulibaly Koné en raffole, ce jeune d’une vingtaine d’années assis à l’arrière d’un Gbaka en direction pour la commune de Grand-Bassam, vape (simuler l’acte de fumer en utilisant une cigarette électronique) en toute sérénité. Selon lui, c’est comme fumer de la chicha mais encore plus relaxer. « Il ne dégage pas la mauvaise odeur habituelle de la cigarette. Mais, une odeur fruitée. On à l’impression d’avoir du bonbon dans la bouche, c’est vraiment fun », s’exclame-t-il. À l’en croire, c’est grâce à ses amis ainsi que les réseaux sociaux qu’il a connu la cigarette électronique. De plus en plus tendance, les jeunes s’arrachent la cigarette électronique comme des petits pains. Et ce n’est pas Anne Sofli qui dira le contraire. Âgée de 22 ans, elle et ses amies font les belles en boite de nuit avec un puff (une cigarette électronique jetable) en main. Le prix de ce produit du tabac varie de 2500 Fcfa à 4500 Fcfa, explique Larissa Kipré, vendeuse dans un magasin spécialisé de cigarette électronique dans la zone de Marcory. Vendu à bas prix sur les réseaux sociaux (parfois à 800 Fcfa si on veut en gros), les jeunes Ivoiriens ne s’en privent pas. Pousser pas l’envie de ressembler à certaines stars sur les réseaux sociaux ainsi que leurs amis, pour se sentir ‘‘branché’’, filles comme garçons s’adonnent à cette nouvelle tendance. La plus prisée est en majorité les cigarettes jetables. Cependant, elles contiennent un taux de nicotine qui rend addictif et peut causer un problème de santé.
Accès facile et utilisation discrète
La puff a rapidement connu du succès auprès des non-fumeurs et certains mineurs. C’est le cas de Joseph Kouamé, non-fumeur. La senteur et le packaging du produit l’ont sur le champ donner l’envie d’essayer à l’en croire. « Je ne suis pas un fumeur. Mais, ma première vape m’a poussé à le faire régulièrement et cela fait plus de 4 mois que je le fais », raconte Joseph Kouamé. Pour Dupont François, ressortissant français vivant en Côte d’Ivoire, les autorités ivoiriennes doivent réglementer ce secteur. Car selon lui, si rien n’est fait, cette bombe à retardement viendra amplifier les maux que cause le tabagisme. « J’ai pu observer qu’il y a des puffs qui ont une forte teneur en nicotine. C’est-à-dire un taux de nicotine à 20mg/ml. Ce qui est interdit en France », révèle-t-il. À l’en croire, l’industrie du tabac va « très loin avec ces parfums qui contribuent fortement à l’addiction. Ces cigarettes sont parfois réutilisables et donnent une impression de ne pas fumer. Mais s’il y a autant de nicotine que dans une cigarette ordinaire. De plus, on ne connaît pas les effets des adjuvants artificiels qui y figurent dans la cigarette électronique », fait-il savoir, tout inquiet pour la jeunesse. En France, la teneur médiane en nicotine est d’environ 6 mg/ml ; cependant, sous nos cieux, c’est trois fois plus élevé. Ainsi, les dangers sont nombreux en plus de l’addiction. Selon le Groupe Onco Addiction Unicancer, l’initiation de l’utilisation de la vapoteuse par une personne qui n’a jamais fumé peut nuire au système respiratoire.En particulier, si cela se produit à un jeune âge. Des arômes pourraient avoir un effet toxique sur les cellules respiratoires via le stress oxydatif et les processus inflammatoires. « Il existe des preuves modérées d’une augmentation de la toux et de la respiration sifflante chez les adolescents qui utilisent les e-cigarettes ainsi qu’une augmentation des exacerbations de l’asthme », explique le Groupe Onco Addiction Unicancer.
Ange Sara