Le département d’État a informé mardi 30 août 2023, le Congrès de l’octroi d’une enveloppe de 80 millions de dollars (Plus de 40 milliards de FCFA), modeste par rapport à ses ventes récentes d’armes à Taïwan, mais qui serait la première à Taipei dans le cadre du programme de financement militaire à l’étranger.
Le département d’État américain a souligné que cette toute première aide accordée dans le cadre de ce programme n’implique aucune reconnaissance de la souveraineté de Taïwan. «Conformément à la loi sur les relations avec Taïwan et à notre politique de longue date d’une seule Chine, qui n’a pas changé, les États-Unis mettent à la disposition de Taïwan les articles (d’armement) et services de défense nécessaires pour lui permettre de maintenir une capacité d’autodéfense suffisante», a déclaré un porte-parole du département d’État.
Pékin a fustigé cette « provocation » des Américains et fait savoir que toute livraison d’armes à Taïwan nuit à la « sécurité » de l’île. La Chine soupçonne en effet Washington de longue date de soutenir – sans le dire – l’indépendance formelle de l’île que Pékin considère comme une province rebelle et censée rentrer dans son giron à moyen terme, comme le numéro un chinois Xi Jinping l’a martelé à maintes reprises. «L’aide et les ventes militaires américaines à Taïwan ne font que nourrir le complexe militaro-industriel américain tout en nuisant à la sécurité et au bien-être des compatriotes taïwanais», a déclaré Wu Qian, un porte-parole du ministère chinois de la Défense, lors d’un briefing.
L’annonce de la vente d’armes des USA à l’île « rebelle » intervient en pleine relance du dialogue entre les États-Unis et la Chine, après une succession de visites de hauts responsables américains à Pékin dont le chef de la diplomatie Antony Blinken et, plus récemment, la secrétaire au Trésor Janet Yellen et l’envoyé spécial pour le climat John Kerry.
Depuis la victoire des forces communistes lors de la guerre civile chinoise en 1949, Pékin considère Taïwan comme une province sécessionniste. La Chine, qui affirme privilégier une réunification pacifique avec l’île, n’exclut toutefois pas un recours à la force pour y parvenir.
Nomel Essis avec RFI et Le Figaro,