Communiqué
A moins de dix jours de l’élection du Président de la République en 2020, l’on note une recrudescence des violences préélectorales dans notre pays, la Côte d’Ivoire, où les droits civils et politiques connaissent une transgression. Le 6 Août 2020 à la faveur de la fête de l’indépendance, le Président Alassane Ouattara a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 31 Octobre 2020.
Depuis cette annonce, notre pays traverse une crise préélectorale illustrée par de divers mouvements de contestation organisés dans certaines localités par des opposants politiques.
A l’observation de la situation actuelle, l’on note plusieurs pertes en vies humaines et des destructions de biens privés et publics dans certaines villes comme Bonoua, Daoukro, Dabou, Yopougon, Bangolo, etc
Cet état de fait a été accentué après la décision du Conseil Constitutionnel quant à la de la validation de la candidature du Président M. Alassane Ouattara et du rejet des candidatures de certaines figures clés de l’opposition que sont Laurent Messieurs GBAGBO (Ancien Président de la République), KOULIBALY Mamadou (Ancien Président de l’Assemblée Nationale et candidat du parti LEADER), SORO Kigbafory Guillaume (Ancien Président de l’Assemblée Nationale et Président de GPS), MABRI Toikeusse Abdallah (ancien Ministre et Président du parti UDPCI) et AMON-TANOH Marcel (ancien Ministre et ex militant du RHDP).
Ces rejets de candidatures ont permis à ces opposants sus cités de se coaliser et de se rassembler le Samedi 26 septembre 2020 au Stade Félix Houphouët Boigny où ils ont appelé à une désobéissance civile pour, exiger entre autres : – Le retrait de la candidature de Monsieur Alassane OUATTARA ; – la réforme de la Commission Electorale Indépendante ; – l’audit international de la liste électorale ; – la dissolution pure et simple du Conseil Constitutionnel avant la tenue de l’Election Présidentielle prévue le Samedi 31 octobre 2020.
Nonobstant toutes ces tentatives de l’opposition, le Gouvernement ivoirien a réaffirmé la tenue effective de l’élection du Président de la République à la date constitutionnelle du 31 octobre 2020. Ainsi, du 04 au 07 Octobre 2020, une mission conjointe, de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Africaine (UA) et des Nations Unies (NU), a séjourné en Côte d’Ivoire.
Cette mission a rencontré toutes les parties prenantes au processus électoral ivoirien. Dans le cadre du suivi de cette précédente mission, une mission ministérielle de la diplomatie préventive s’est rendue en République de Côte d’Ivoire du 17 au 19 octobre 2020 pour dit-elle, promouvoir une élection présidentielle inclusive, transparente et pacifique. A l’issue de cette mission, le Gouvernement a consenti un poste de Vice-Président au PDCI à la Commission centrale de la CEI et s’est engagé à la réorganisation des Commissions Locales ; ainsi qu’à l’organisation de réunions avec les partis politiques.
S’inquiétant d’un manque de confiance entre les acteurs politiques et toutefois, se réjouissant de la volonté du Gouvernement ivoirien quant à la mise en œuvre des actions pour la bonne tenue d’élection paisible, la mission de la CEDEAO a exhorté la classe politique ivoirienne dans sa globalité, à plus de retenue pour éviter une crise électorale en Côte d’Ivoire.
Au regard de tout ce qui précède et à quelques jours du scrutin présidentiel d’octobre 2020, la POECI voudrait appeler les acteurs politiques à faire cesser la violence sous toutes ses formes.
La POECI voudrait appeler toutes les parties prenantes au processus électoral notamment les partis politiques ainsi que les candidats à œuvrer pour le retour de la paix et de la stabilité.
La POECI invite le gouvernement et tous les partis et groupements politiques à privilégier le dialogue pour une issue heureuse à cette crise.
Fait à Abidjan le 26 octobre 2020 Pour le Bureau du Conseil d’Administration
Le Président : Imam Kone Ibrahima