À Eloka-to, la tension est toujours vive, entre la chefferie et des propriétaires Terriens, au sujet de l’Affaire Propriétaires terriens ELOKA-TO/ KRAGBE & Communauté villageoise de ELOKA-TO.
Face à la situation délétère, dans ce village Ebrié, les premiers cités se sont de nouveau exprimés devant la presse ce vendredi 15 mars 2024, dans un réceptif hôtelier à Bingerville .
Leur porte-parole, Danho Danho Richmond, a rappelé à cette occasion, qu’ils sont toujours « confrontés à des difficultés dans la jouissance de leurs droits d’usage sur leurs parcelles ».
En effet, selon lui, conformément à leurs us et coutumes, ils avaient tous obtenu des parcelles de terre dont ils jouissaient paisiblement jusqu’à ce qu’ils décident de confier la consolidation de leur droit de propriété sur ces parcelles à un opérateur privé nommé ADANGBO DOGBO Franck, gérant de la Société WENINCY GROUP.
« Dans ses démarches, Monsieur ADANGBO s’est heurté à l’existence au profit de la Communauté villageoise d’Eloka-to du Titre Foncier N° 227 841 du livre foncier d’Allobe portant sur une superficie de 3.403.630 m² située à Eloka-to, sous-préfecture de Bingerville. Ce titre a été ultérieurement confirmé par l’ACD délivré à ladite Communauté. Après vérification, il s’avère que la parcelle titrée au nom de la Communauté villageoise englobe les parcelles des propriétaires terriens susmentionnés, dont Monsieur ADANGBO, la Société WENINCY GROUP et la Fondation WENINCY sont les mandataires », a-t-il expliqué.
Afin de préserver leurs intérêts, Danho Danho Richmond a précisé que « les propriétaires terriens ont initié, par le biais de leur Conseil, un recours devant le Conseil d’État pour obtenir l’annulation de l’ACD délivré en fraude de leurs droits au nom de la communauté villageoise ».
Malheureusement, a-t-il déploré, dans l’attente de la décision de la Haute Juridiction Administrative, « les propriétaires terriens font l’objet de mesures restrictives allant jusqu’à les empêcher de sortir du village ou de se concerter librement. Ils auraient même été condamnés à payer des amendes à la chefferie ».
« Le plus grave, c’est que depuis quelque temps, ils sont menacés d’agression physique par des représentants de la chefferie alors que leurs parcelles font l’objet de décapage et de mise en vente, contre leur gré, par des opérateurs choisis par la chefferie », a-t-il souligné.
Au nom de ses pairs, Danho Danho Richmond a dénoncé cette manière de faire, jugée inacceptable, et qui « risque d’entraîner des troubles à l’ordre public, car ils n’entendent pas se laisser spolier de leurs terres et se voir opposer des situations de fait illégitime ».
Il interpelle les autorités administratives locales et centrales « afin qu’elles rappellent à l’ordre cette chefferie qui se comporte comme un vulgaire bandit, là où son rôle est de créer de façon permanente un climat de paix dans la localité dont elle a la charge », a conclu le conférencier, qui demande l’implication du Premier ministre Beugré et du chef de l’État dans cette affaire.
Fulbert Yao