Dans cette interview accordée à l’infoexpress, Samouka Diabaté président du Parti Africain Contre l’Injustice (PACI) et ancien collaborateur de Laurent Gbagbo, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour se prononcer sur la situation politique en Côte d’Ivoire. Notamment sur la réforme de la CEI que demande l’opposition, la présidentielle de 2025 et la coalition de l’opposition qui a été mise en place.
Président à moins de 15 mois de la présidentielle de 2025, comment percevez-vous la situation politique actuelle en Côte d’Ivoire ?
La situation actuelle du pays nous oblige de parler aux populations, aux hommes politiques et aux religieux parce que c’est notre devoir. Face aux députés le 18 juillet 2024, le Président Ouattara a fait l’état de la nation.Il a présenté un bilan très positif même si les oiseaux de mauvais augures contestent ce bilan. Nous sommes en démocratie certes, mais elle a des règles. Reconnaître le bon quand il le faut. Ensuite le Président Ouattara, le 06 août 2024, a rappelé aux Ivoiriens la nécessité de faire la paix et d’aller vers le développement. Quoi de plus normal quand on connaît ce qui a été fait en 13 ans.
Récemment à Bonoua Laurent Gbagbo a demandé le rassemblement de l’opposition. Quel est votre commentaire sur cette sortie de l’ancien chef de l’Etat ?
Je ne condamnerais pas son appel. Chacun est libre de faire des appels. Il y’a eu l’appel de Daoukro mais le ciel n’est pas tombé sur notre tête. Pour moi, le plus important c’est celui qui fait l’appel. Je suis très surpris de l’appel de Gbagbo qui disait que son rôle n’est pas de réunir la gauche. Pensez-vous que ce Monsieur est sincère dans son appel? Ce qui est intéressant dans cette affaire, c’est qu’on se connait très bien dans ce pays. Le boulanger est toujours à la manette.
Des partis politiques et deux organisations de la société civile ivoirienne ont signé, le vendredi 9 août 2024 au siège du PDCI, un protocole d’accord en vue de mener des actions communes pour des élections transparentes et crédibles en Côte d’Ivoire. Quel est votre regard sur cette coalition de l’opposition ?
Pour moi, c’est une coalition qui n’a pas de sens. Les initiateurs sont des personnes en maille avec la justice qui voudraient marcher sur nos Institutions et nos lois. Je me demande si ces partis politiques sont reconnus par l’État. Le préalable, pour gouverner il faut obéir à nos Institutions.
Pour eux, ils défendent des causes nobles qui sont la réforme de la Commission Electorale Indépendante (CEI) et la prorogation de la révision de la liste électorale. Qu’en pensez-vous?
Quelles causes? Ils défendent leurs intérêts personnels. Ce qu’ils demandent est fait à dessein. En réalité ils veulent empêcher la tenue à bonne date des élections présidentielles, pousser les ivoiriens à un gouvernement de transition puisque le Président Ouattara sera en fin de mandat. Mais aussi permettre au Président du PDCI de remplir une clause du code électoral qui stipule que pour être candidat il faut vivre successivement 5 ans en Côte d’ivoire.
Président, expliquez-nous bien en quoi ils veulent un gouvernement de transition ?
S’il vous plaît, refondre la CEI, refondre le fichier électoral sous-entend qu’on touche le code électoral et par ricochet la Constitution. Pensez-vous que cela peut se faire en une année?
Ne pensez-vous pas que l’opposition veut encore contraindre le gouvernement à un autre dialogue politique ?
Je suis de ceux qui pensent qu’il faut la tenue d’un dialogue politique pour débarbouiller toutes ces questions. Être le petit fils d’Houphouët Boigny n’est pas un passeport. Nous n’accepterons pas d’être sous l’hégémonie d’un autre pays sous régional.
Georges Kouamé