A la veille du deuxième congrès ordinaire du Rhdp, le ministre du Tourisme et des Loisirs, Siandou Fofana, par ailleurs Coordonnateur régional principal parle des grandes articulations de ces assises. Dans cette interview exclusive, il rassure sur la mobilisation des populations de l’Indénié-Djuablin. Aussi évoque-t-il l’inéligibilité à l’élection présidentielle du samedi 25 octobre 2025, des presidents du Pdci-Rda et du Ppa-CI que sont Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo.
Bonjour monsieur le Ministre, en votre qualité de Coordonnateur régional principal du Rhdp, comment se porte le parti dans l’Indénié-Djuablin ?
Les dernières élections témoignent éloquemment de ce que le parti est désormais enraciné. Il est devenu le parti majeur et majoritaire de la région. La base est motivée et il y a une forte adhésion de nos parents à la vision partagée par le Président de la République.
Monsieur le ministre, demain débute un rendez-vous très important pour le parti. Il s’agit du deuxième congrès ordinaire du Rhdp. Quelle mobilisation l’Indénié-Djuablin réserve-t-elle pour les samedi 21 et dimanche 22 juin ?
Nous avons eu l’occasion de voir les quotas qui ont été attribués aux regions. Et nous sommes à pied d’oeuvre pour atteindre notre quota, voire le dépasser. Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour présenter d’ores et déjà, nos excuses à tous ces militants mobilisés qui veulent effectuer le déplacement, mais qui ne pourront pas le faire. On nous a demandés d’envoyer 500 personnes, indépendamment de nos congressistes qui seront autour de 163, mais nous allons nous arranger pour que nous soyons autour de 1500 à 2000 personnes.
Vous voyez, on a des millions d’adhérents au parti. Il ne serait pas possible pour tout le monde de venir à cette fête. Et je réitère mes sincères excuses à l’ensemble de tous ces militants qui meurent d’envie de témoigner leur adhésion et leur soutien au Président Ouattara. Nous viendrons massivement de l’Indénié-Djuablin pour apporter notre contribution à cette belle cérémonie qui va rassembler les Ivoiriens dans leur diversité et dans leur volonté d’accompagner l’action de développement et de paix dans notre pays, conduit par le chef de l’État, Alassane Ouattara.
Monsieur le ministre, la region de l’Indénié-Djuablin a organisé son pré-congrès les 24 et 25 mai. Quelles sont vos impressions, au termes de ces assises?
Nous avons eu l’un des pré-congrès, les plus réussis, au regard de l’engouement et de la forte adhésion des uns et des autres lors des travaux en commission comme en plénière. Tout s’est passé comme une lettre à la poste, par acclamation. Toutes les décisions et six motions ont été lues. La motion spéciale, qui reprenait dans les grandes lignes l’ensemble de toutes les motions des femmes, des jeunes, des élus, des cadres et de tous ceux et celles qui sont aux responsabilités dans notre parti, y compris les enseignants, l’on est en droit de dire que ce fut un grand succès.
Pour ce congrès du Rhdp qui débute demain. Quelles grandes décisions attendez-vous ?
Le congrès sera le reflet de ce que nous avons vécu lors des pré-congrès dans notre région. Nous avons accueilli dans notre region, une mission au cours de ce pré-congrès et nous avons conduit aussi deux missions à Dimbokro et Attecoubé. On peut affirmer sans risque de se tromper que ces moments ont été semblables aux nôtres parce que les militants, dans leur grand ensemble, ont réaffirmé leur volonté de voir le Président Ouattara demeurer le capitaine du navire Rhdp, mais encore pour les élections du 25 octobre. Nous prions qu’il soit notre porte-étendard, afin que la Côte d’Ivoire continue d’œuvrer pour un développement harmonieux au profit de tous et dans un climat de paix.
Vous souhaitez que le Président Alassane Ouattara soit le porte-étendard. Mais, l’opposition politique semble ne pas partager votre avis. Elle estime que le Président Ouattara ferait un mandat de trop. En tant que cadre du Rhdp, quels commentaires ?
La politique comme le père de la nation, le Président Houphouët nous l’a enseignée, est une saine appréciation des réalités du moment. Les réalités du moment commandent à l’heure où le monde est soumis à des aléas et à des soubresauts, et qu’aux différents endroits du monde, l’on assiste à des bouleversements qui vont forcément avoir des répercussions sur notre pays, qu’il faille garder pied sur terre. Et nous considérons que jusqu’à présent, celui qui, sur les 15 dernières années, a permis à la Côte d’Ivoire d’être en paix et d’avoir un développement harmonieux au profit de tous ceux qui nous font l’amitié de vivre en Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, c’est le Président Alassane Ouattara. Chez nous, une nouvelle constitution avait été adoptée et a donné naissance à la 3e République. Et donc de ce point de vue, il est en train de terminer son premier mandat avec cette Constitution. Je pense que nous devons laisser l’opposition jouer son rôle d’opposant. Cela ne fait l’ombre d’aucun doute pour nous: Alassane Ouattara est notre candidat. L’opposition ferait mieux de choisir son candidat, au lieu de nous imposer un choix. Nous le répétons à celui qui veut l’entendre: notre choix, au Rhdp, c’est le Président Ouattara. S’ils pensent qu’ils peuvent nous battre, qu’ils se mobilisent pour aller dans les urnes. Mais comme nous savons que nous sommes nombreux, nous ferons en sorte que notre choix triomphe. Et il n’y a pas de raison qu’au soir du 25 octobre, le Président Ouattara ne triomphe pas. Bien au contraire, on va le plébisciter. Nous allons mobiliser tout le monde pour saluer son action à la tête du pays, son œuvre de construction en tant que bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne, après le père fondateur. C’est une façon, pour nous ses soutiens, de mobiliser l’opinion en sa faveur. Et c’est ce qui sera fait. Et donc je demande à l’opposition de se consacrer à rechercher son candidat. Nous avons trouvé le nôtre. Qu’ils nous disent qui est leur candidat. Et puis on va s’affronter fraternellement dans les urnes.
Le président Alassane Ouattara a récemment évoqué l’existence d’une demi-douzaine de cadres, tout autour de lui, capables d’assurer la relève…
Croyez-moi, aujourd’hui nous avons tout fait pour que le Président Alassane Ouattara ne désiste pas. Et donc nous, l’option qui consiste à faire un autre choix, autre que le président, pour le moment, n’existe pas. Et moi qui vous parle, mon option première, c’est le Président Ouattara. L’option deux, c’est le président, l’option trois, c’est le président. Il n’y a pas d’autres options que le président. Mais, c’est le president nous connaît mieux que quiconque. Il nous côtoie au quotidien et il sait les capacités de chacun. En parlant de la demi-douzaine de cadres, je pense que le Président Ouattara sait de quoi il parle. Mais pour l’instant, nous considérons que les circonstances de notre époque et les conditions que traverse le monde commandent que le Président, au regard de son expérience et de ce qu’il a donné de savoir de lui, sait ce qu’il faut pour que la Côte d’Ivoire continue de vivre des heures glorieuses. Et c’est pourquoi, je le répète : mon choix, c’est le président Alassane Ouattara, et c’est le choix fait par l’Indénié-Djuablin lors des pré-congrès. L’Indénié-Djuablin dit c’est le président Ouattara.
Vous avez été un cadre du Pdci-Rda. Quel regard portez-vous sur la gestion actuelle de votre ancien parti ?
Ce n’est un secret pour personne que j’ai été un des cadres à un certain niveau du Pdci. J’ai été même membre du secrétariat en charge de la Vie du Pdci-Rda. Pour les 70 ans du Pdci, j’ai été le commissaire général. Et ce n’est un secret pour personne que je suis très proche du Président Henri Konan Bédié, de regrettée mémoire. C’est quelqu’un qui m’a donné tout ce dont j’avais besoin. Il fut un père pour moi et il demeurera un père pour moi. Je le porte en estime. Nous avons des liens de famille et ce n’est pas véritablement un secret. C’est quelque chose dont je me réclame et je le revendique avec force et véhémence. Et au moment où je le dis, j’ai une pensée très pieuse à son endroit. Et je suis d’autant plus choqué que parfois, il me revient de constater que des interventions salissent sa mémoire. Je ne suis pas un donneur de leçons, et je n’ai pas de leçons à donner aux militants et cadres du Pdci. Je me consacre désormais à mon parti, qui est le Rhdp. Mais, je considère que si le président Thiam est venu et dirige le Pdci, il lui revient de prendre les bonnes décisions. En politique, on finit un jour par subir tout ce que nous disons et faisons. Ce que je conseille à nos frères du Pdci c’est la culture de la paix et de garder fermement l’enseignement du père fondateur dans toutes les actions qu’ils auront à entreprendre.
Avez-vous également un message pour Laurent Gbagbo, qui veut se battre pour sa réinscription sur la liste électorale?
La question d’inscription sur la liste électorale relève du domaine administratif et du domaine du droit. Nous faisons partie de l’Exécutif. Ceci n’est pas de notre ressort. La question d’inscription est du ressort de l’entité qui est en charge de traiter ces questions. S’il y a un souci, c’est de s’en remettre à la justice et puis la justice tranchera. Mais, je pense que les questions qui ont concouru à le sortir de la liste sont bien connues de tout le monde. Il est sous le coup d’une sanction liée à une décision de justice qui lui est défavorable. Il s’agit de voir comment traiter ce sujet. Mais, ce n’est pas le rôle du gouvernement de prendre à contre-pied les decisions de justice, mais de les faire respecter. Il a été ancien chef d’État, et ses déclarations surabondent dans la presse et les archives. L’on comprend aisément que quand on gère un pays, il y a une certaine fermeté qu’on doit observer pour que les institutions de la République soient respectées. Vouloir respecter les institutions de la République, c’est de faire en sorte que les décisions émanant de ces institutions fassent l’objet du respect de façon scrupuleuse. De ce point de vue, je suis d’avis avec ceux qui disent qu’il est une nécessité absolue de faire respecter les décisions émanant de nos institutions. Au nom de la séparation des pouvoirs, je ne voudrais pas trop m’immiscer dans ces questions. Mais, je pense que le Conseil constitutionnel, en temps voulu, procédera aux délibérations de qui peut être candidat et qui ne peut pas l’être. A partir de ce moment-là, nous parlerons.
Revenons au Congrés très attendu. Selon le Comité d’organisation, il y aura 7 000 personnes au Parc des expositions et 100 000 au Stade d’Ebimpé. Avez-vous des consignes à l’endroit des militants ?
Je considère que ce deuxième congrès ordinaire de notre parti est un grand rendez-vous. Un rendez-vous qui vient après que le parti ait vécu des moments très douloureux, notamment avec la disparition du premier président du directoire de notre parti, Amadou Gon, qui nous quitté dans des conditions tragiques. Ça a été suivi du départ du Premier ministre Hamed Bakayoko. Depuis ce temps, le parti a vécu des moments douloureux avec de grands noms qui nous ont quittés. Au moment où nous nous retrouvons et nous avons la chance d’avoir le chef, le grand timonier, notre mentor et notre leader charismatique, le Président Alassane Ouattara, nous devons le célébrer. Nous sommes reconnaissants au Président Ouattara pour tout ce qu’il a apporté à la Côte d’Ivoire. Nous qui sommes membres de sa famille politique, nous devons le célébrer. Quand vous avez votre père, que vous-même vous ne faites pas l’apologie de votre père, et que vous ne cherchez pas le moyen de le vénérer, ne soyez pas étonnés que dehors les autres le vénèrent. Et donc nous voulons faire de ce deuxième congrès ordinaire un moment de fête, de grande communion nationale et de célébration du president. En somme, lui dire notre gratitude et notre reconnaissance, et faire en sorte que ce moment-là soit le signal fort que nous envoyons à l’endroit de la population ivoirienne et de la communauté internationale, de ce que le président est encore populaire. Le Président Alassane Ouattara est encore l’homme de la situation. Nous nous alignons donc derrière lui pour aller à la conquête du pouvoir, pour construire le bonheur des Ivoiriens et bâtir un pays qui soit un havre de paix de la sous-région.
Interview réalisée par Fulbert Yao (herrwall2007@yahoo.fr)