C’était un pays à la réputation ternie. En 2011, à l’issue de la crise post-électorale, à l’image de tout le pays, la diplomatie ivoirienne était ecornée. Ce constat se traduisait par la rareté des échanges et des visites de personnalités étrangères en Côte d’Ivoire. La suspension des appuis techniques et financiers de nombreux partenaires, accentuait la marginalisation du pays. De plus, plusieurs ambassades étrangères et organismes internationaux, tels que la Banque africaine de Développement (Bad) et l’Organisation internationale du Travail (Oit), avaient délocalisé. Des sanctions individuelles imposées par l’Onu contre des personnalités de premier plan et un embargo sévère sur les diamants et les armes avaient encore affaibli le pays, entraînant son exclusion des discussions sur les crises sous régionales et sa faible représentation dans les organisations internationales.
Un tableau sombre que le chef de l’Etat a corrigé. La stabilité et la paix retrouvées dans le pays ont permis au Président Ouattara de transformer la Côte d’Ivoire en l’un des pays les plus visités du continent par des chefs d’État et des personnalités internationales.
Parmi les visites marquantes, on peut citer celle de François Hollande (France) en 2014, qui a réaffirmé le soutien de la France au processus de stabilisation et de relance économique. En 2017, Emmanuel Macron a également visité le pays pour renforcer l’engagement français envers la jeunesse africaine et encourager les investissements. D’autres visites importantes incluent celles de Pedro Sánchez (Espagne) en 2021 et de Charles Michel (Belgique) en 2019, qui ont exploré de nouvelles opportunités d’investissement et de coopération en Afrique de l’Ouest. La présence de dirigeants tels que le président japonais Shinzo Abe en 2014, le président indien Pranab Mukherjee en 2016, ainsi que celle des présidents guinéen Alpha Condé et sénégalais Macky Sall, témoigne également de cette nouvelle dynamique. En 2021, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a visité le pays pour promouvoir les investissements sud-africains et renforcer les liens commerciaux.
Outre ces visites officielles, le président Ouattara a réussi à ramener sur le sol ivoirien plusieurs ambassades et organismes internationaux qui avaient délocalisé. Cela a contribué à re-positionner Abidjan comme un centre économique et diplomatique en Afrique de l’Ouest. En 2014, la BAD a réinstallé son siège à Abidjan après un accord avec le gouvernement ivoirien, suite à son déplacement temporaire à Tunis. D’autres institutions, telles que la Banque Mondiale et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ont également renforcé leur présence en Côte d’Ivoire, reconnaissant les signes de stabilisation politique et économique.
Dans le même esprit, le président Ouattara a restauré la confiance des investisseurs étrangers par le biais de réformes économiques. Celles-ci ont assaini le climat des affaires et favorisé un cadre légal propice aux investissements. Ainsi, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui l’un des pays africains les plus attractifs pour les capitaux étrangers, attirant des investissements dans des secteurs clés tels que l’agriculture, les infrastructures et les énergies renouvelables, contribuant ainsi à une croissance économique solide et diversifiée.
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire a renforcé sa diplomatie internationale en rejoignant plusieurs organisations pour promouvoir ses intérêts économiques, sociaux et environnementaux. En 2011, elle a intégré l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique (ACA) afin de bénéficier d’une couverture contre les risques politiques et de crédit, facilitant ainsi les investissements étrangers. En 2017, la Côte d’Ivoire a également adhéré à l’Alliance Solaire Internationale (ASI), affirmant son engagement envers les énergies renouvelables pour réduire sa dépendance énergétique et promouvoir le développement durable. De plus, elle a intégré en 2012 le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) et l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) en 2013, ainsi que l’Alliance pour la Finance Inclusive (AFI) en 2017 et l’Organisation Internationale du Café (OIC) en 2012. La création d’un marché commun africain a été renforcée par son adhésion à la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) en 2018.
Enfin, dans ses efforts pour redorer l’image de sa diplomatie, le gouvernement ivoirien a œuvré au renforcement de l’assistance aux compatriotes résidant à l’étranger et aux réfugiés. Cette initiative a particulièrement pris en compte les populations ayant fui le pays lors de la crise post-électorale de 2011, ainsi que les Ivoiriens piégés en Libye, au Maroc, au Soudan, au Liban et dans certains pays du Golfe.
Le chef de l’État a également donné un nouveau visage à la diplomatie ivoirienne par la construction et la rénovation de plusieurs bâtiments diplomatiques à l’étranger, renforçant ainsi la présence internationale de la Côte d’Ivoire. Parmi ces réalisations, on trouve la rénovation de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Abuja, au Nigeria, ainsi que celles à Paris, Washington D.C., et Pékin. Des missions diplomatiques ont également été rénovées ou construites dans des pays comme le Canada, le Gabon et d’autres nations, en fonction des besoins et des priorités diplomatiques de la Côte d’Ivoire.
Fulbert Yao (herrwall2007@yahoo.fr)