Des candidats témeraires n’hésitent pas à se venger des examinateurs qui les empêchent de tricher avec leurs téléphones portables.
Ils sont agressés et leurs biens parfois détruits à la grande indifférence de l’opinion qui ne s’émeut point de ces actes graves. Depuis quelques années, de nombreux enseignants subissent le courroux des candidats aux examens de fin d’année pour avoir commis « le péché » d’arracher les portables aux candidats tentés de frauder au Bepc et au baccalaureat. Les actes d’agression sur ces examinateurs rigoureux sont légion dans plusieurs régions du pays de la part de ces candidats téméraires. Dans la nuit du 5 au 6 juillet, le proviseur du lycée de Zikisso, Adama Sidibé, a fait les frais de la furia de ces mauvais élèves qui ont réglé le compte au chef d’établissement qui n’a pas voulu manger le pain de la fraude. Sa résidence et son véhicule ont été saccagés par des élèves qui ont échoué au Bepc en raison de la rigueur et de la conscience professionlle de ce chef d’établissement. Ailleurs, des enseignants qui ont démantelé des réseaux de fraude, ont été pris à partie par de véritables gangs d’élèves désireux de faire mordre la poussière pour les avoir empêchés d’utiliser leurs téléphones portables. « Un superviseur de la Direction des examens et concours (DECO) a été poignardé dans le centre d’Agnissankoi pour avoir arraché des téléphones portables », raconte un témoin oculaire. Au groupe scolaire « Les Pingouins » à Abobo, un autre superviseur a été exfiltré après le passage d’une équipe de l’Inspection générale de l’éducation nationale (IGEN) qui avait emporté tous les portables pris sur les candidats. Pour éviter de subir de tels actes, certains surveillants préfèrent fermer les yeux sur les cas de tricherie par téléphone portable en pleine composition. « Pour ne pas me faire agresser, mieux vaut sauver ma vie que de m’attirer des ennuis en arrachant les téléphones. Quand on t’envoie, il faut savoir t’envoyer », se justifie une institutrice.
Nomel Essis