Le président Xi Jinping avait lancé le pari d’éliminer avant la celebration du centenaire du PCC (Parti communiste chinois) prevue en juillet prochain, d’éliminer l’extrême pauvreté en Chine qui compte environ 1,5 milliard d’individus. Ce défi semble avoir été relevé depuis ce jeudi 25 février 2021 où selon le patron du PCC, près de 100 millions d’habitants ruraux démunis selon les critères en vigueur, sont sortis de la pauvreté. « Aucun autre pays ne peut sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté en si peu de temps », s’est félicité le président chinois, au cours d’une cérémonie en grande pompe au Palais du peuple à Pékin. “C’est un miracle humain qui restera dans l’histoire”, a estimé le president Xi Jiping , qui a promis de partager “l’expérience chinoise” avec d’autres pays en développement. Sur la période 2013-2019, le revenu disponible par habitant des 832 districts défavorisés est passé de 6.079 à 11.567 yuans. Avec dix ans d’avance, la Chine a realisé l’objectif d’élimination de l’extrême pauvreté du Programme de développement durable à l’horizon 2030. La pauvreté n’est une fatalité pour personne. Le Secrétaire général de l’Onu, António Guterres avait bien raison de dire en 2018 à Boao : « La voie de la Chine pour éradiquer la pauvreté d’ici 2020 prouve qu’il est effectivement possible de ne laisser personne derrière”. Pour atteindre cet objectif en si peu de temps, le president chinois a adopté une strategie en trios volets.
le miracle chinois en trios clés
Le premier est « direction efficace ». La direction du Parti communiste chinois est la garantie fondamentale de l’action nationale. Le Président Xi Jinping fait de la lutte contre la pauvreté une priorité dans la gouvernance de l’Etat. Depuis 2015, il a convoqué sept réunions pour discuter de l’éradication de la pauvreté. Jusqu’en mars 2020, 255.000 équipes regroupant 2,9 millions de membres du Parti ont été envoyées dans les villages démunis pour diriger sur place les actions contre la pauvreté. Un régime de responsabilisation à cinq échelons, à savoir province, ville, district, bourg et village, a été mis en place pour assurer l’efficacité de l’application des politiques.
Le deuxième est « mesure ciblée ». Tout doit reposer sur la différenciation et le ciblage. En 2013, Xi Jinping a avancé l’idée d’une lutte ciblée contre la pauvreté. Plus précisément, de savoir pour qui, par qui et comment, et ce, en fonction de la situation sur le terrain. A la lumière de cette vision, d’énormes efforts ont été consentis pour identifier les populations prioritaires, analyser les causes profondes de la pauvreté, élaborer des politiques efficaces, assurer une bonne mise en œuvre et consolider les acquis.
Le troisième est « contribution commune ». Les efforts de chacun sont indispensables à l’accomplissement de cette mission importante. Les avis des différents milieux ont été attentivement écoutés et la créativité et l’initiative de tous ont été mobilisées. Tous les Chinois y participent et y contribuent. Une synergie gouvernement-marché-société a été mise en valeur. La coopération entre les régions plus développées de l’Est et celles moins développées de l’Ouest a porté des fruits. Les paysans ont été encouragés à la création d’entreprises et à l’e-commerce et ont bénéficié d’aides financières publiques et privées. Les consommateurs chinois se tournent davantage vers des produits bio des régions reculées… Chacun y contribue, chacun en bénéficie.
Cette réussite du “modèle chinois” de lutte contre la pauvreté est perceptible dans le « village au bord du précipice », petit hameau de la préfecture autonome Yi de Liangshan, dans la province du Sichuan. Dans cette bourgade défavorisée, les habitants étaient obligés d’emprunter durant des heures des échelles de bois rudimentaires pour se deplacer. Aujourd’hui, tout est différent : un escalier en acier a été construit en 2016 ; des stations-antennes 4G ont été installées ; de courtes vidéos réalisées par de jeunes villageois ont attiré près 100.000 touristes en 2019. La cerise sur le gateau, le dispensaire localqui inaccessible pour les camions, n’est aujourd’hui approvisionné ni par des nacelles soulevées par des treuils, ni par des travailleurs qui se tuent à la tâche à gravir de longues échelles, mais par des drones. Sacrés chinois!
Nomel Essis