Cette question a été posée le samedi 21 décembre à Abidjan, au président français Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara.
Voici la réponse du président Emmanuel Macron:
«Sur cette question. Soyons clairs. Certes il y a tout un travail qui a été fait du coté de l’UEMOA et le mandat qui a été donné au président Ouattara. Mais la volonté de mettre fin aussi à ce système est une initiative et une volonté française que j’assume totalement. Et qui est aussi lié au fait ce que nous entendons. J’entends ce que dit la jeunesse africaine, j’entends ce que disent les milieux d’affaires, économique africains, j’entends ce que dise aussi nos diaspora, qui nous demande de bouger sur ce sujet. Il était l’héritage en effet d’un système historique, il était perçu comme les vertiges d’une France-Afrique.
Il faut aussi prendre en compte les éléments de perception en ces matières. Je considère que l’avancée que nous actons aujourd’hui, est le changement historique que nous avons présenté, je n’en vient pas sur les détails, mais il marque un choix très clair que la France accepte et qu’elle partage avec l’UEMOA la fin du compte et de l’obligation de réserve de change, parce que nous considérons que, ça n’est plus inutile et ça crée trop de doutes, trop de questions et donc on ouvre une nouvelle page et je considère que la sortie de la France et des nominations que nous faisons dans les instances de gouvernances est cohérent à cet égard. C’est en effet, une étape de l’émancipation économique et financière, d’une plus grande intégration régionale et d’une clarté. Et je considère que la demande qui est faite coté africain, par l’UEMOA et qui a été dite très clairement par le président Ouattara, elle illustre aussi des éléments de responsabilité des chefs d’état de gouvernements, mais aussi les investisseurs, de leurs milieux d’affaires. Ils veulent la stabilité. Et la stabilité se construit en évitant l’instabilité monétaire, et donc l’idée d’avoir justement cette convertibilité et de demander à la France en sortant de rester un garant, me parait un choix d’équilibre que nous avons trouvé ensemble. Ce qui est nouveau dans cette grammaire commune, c’est que la France répond à une demande explicite et assumée des états africains et des banques centrales et nous le faisons, que parce que s’est demandé.
Le président Ouattara a d’ailleurs eu l’occasion de le dire que c’est un élément de stabilté qui facilite le développement et limite l’inflation, et il est bien meilleur expert que moi et il pourrait vous dire que les pays qui n’ont pas cette stabilité, ont beaucoup plus d’inflation dans la région comme ailleurs. Je pense que c’est bon aussi pour ces économies. Donc oui, C’est la fin de certains vertiges, oui c’est une avancée.
Je ne crois pas une seule seconde que ce soit la perte de l’influence, parce que c’est une clarté encore donnée à l’amitié. Moi, je ne veux pas l’influence par la tutelle, je ne veux pas l’influence par l’intrusion. ça n’est pas le siècle qui se bâti aujourd’hui, dans lequel je crois pour nos deux pays et pour la relation qu’ont le continent africain et la France. C’est un partenariat équilibré, c’est une amitié qui repose sur la confiance. C’est exactement, ce qu’on a décidé et quand on est ami, on a de l’influence réciproque dans le respect conjoint, et pas de manière institutionnelle par des accords qui ont été décidés.
Je pense que ce qu’on fait est bon pour l’économie ivoirienne, bon pour la région. Je pense qu’à terme c’est bon pour notre influence, parce que le peuple ivoirien, comme les africaines et les africains, sauront qui a pris cette bonne décision pour eux. A ce moment là, c’est-à-dire nous. Voilà le type d’influence auquel je crois. Par celui d’hier ou pas celui, parfois pratiquée par d’autres qui consiste à dire : l’influence c’est beaucoup d’argent et d’hégémonie. Ça ne marche plus et la jeunesse africaine ne s’y trompe pas. »
Propos retranscrits par Fulbert YAO (herrwall2007@yahoo.fr)