C’est de la pure mauvaise foi lorsque le parti de Laurent Gbagbo demande à l’Etat de réduire son train de vie. Laurent Gbagbo et ses proches ont oublié leur gestion calamiteuse du pays lorsqu’ils étaient aux affaires. Toussaint Toutou, Vice-président du PPA-CI, s’est prononcé sur la cherté de la vie lors d’une conférence de presse le jeudi 29 août 2024. Il a affirmé que les prix des denrées alimentaires sur le marché continuent de flamber. « Tous les prix continuent de flamber sur le marché, le PPA-CI pense que la vraie solution est la politique d’un vrai contrôle, une maîtrise des prix par le ministère du Commerce, ce qui n’est pas le cas », a dit Toussaint Toutou. Pour rafraîchir la mémoire à Laurent Gbagbo et ses camarades, en 2008, sous leur gouvernance, plus d’une dizaine de manifestants ont été blessés au cours d’affrontements avec la police qui ont duré plusieurs heures, le 31 mars 2008, alors qu’ils réclamaient l’intervention du gouvernement pour freiner la hausse du prix des denrées alimentaires. « Nous avons déjà recensé huit blessés à l’hôpital de Yopougon et quatre autres à Cocody », a expliqué Irin Thomas Kacao de l’Association des consommateurs de Côte d’Ivoire (ACCI), l’une des organisations de la société civile à l’origine de la marche. Au plus fort de la manifestation, avant que la police anti-émeute ne commence à lancer des grenades lacrymogènes, quelque 1 500 manifestants scandaient : « Nous avons faim, mettez un terme à nos souffrances », ou encore « La vie est trop chère, vous allez nous tuer. « Nous ne mangeons qu’une fois dans la journée, maintenant », s’est désolée Alimata Camara, une autre manifestante qui ajoute : « Si les prix de la nourriture augmentent encore, comment va-t-on donner à manger à nos enfants pour qu’ils aillent à l’école ? ». Selon Thomas Kacao, l’ACCI a constaté une hausse « interminable » du prix des denrées de base au cours des trois derniers mois. Pour certains produits, les prix ont grimpé de pas moins de 30 ou 60 pour cent d’une semaine à l’autre. Des manifestations identiques ont été signalées dans les quartiers populaires de Yopougon et Port-Bouët où des témoins ont fait état d’un mort. « J’ai vu un jeune homme mort. Il portait un trou à la tempe », a déclaré un témoin interrogé par le confrère Reuters. Sur cette question de cherté de la vie, Laurent Gbagbo n’a pas pu trouver une solution définitive pour rendre les Ivoiriens heureux jusqu’à ce qu’il perde le pouvoir en 2011. Contrairement au Président Ouattara qui a vite anticiper les choses en donnant des instructions fermes aux membres du gouvernement. Le mardi 6 août 2024, en direct de la télévision nationale (RTI 1), à l’orée de la célébration de la 64e année de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le président de la République Alassane Ouattara a appelé le Premier ministre, chef du gouvernement, Robert Beugré Mambé, à poursuivre les efforts et à accélérer la mise en œuvre des projets, dans le cadre d’un plan réactualisé, pour plus d’efficacité dans la lutte contre la vie chère. Il a demandé au Gouvernement de continuer les efforts pour accroître l’offre de la production, notamment des produits vivriers, améliorer la chaîne logistique et la mise sur le marché de produits transformés localement. Lors du conseil des ministres marquant la fin des vacances du gouvernement tenu le jeudi 5 septembre 2024, au Palais de la présidence le chef de l’Etat a insisté sur le renforcement de l’action gouvernementale dans les secteurs à fort impact, notamment le renforcement du suivi des projets visant l’amélioration de la production des vivriers en mettant un accent particulier sur la conservation et l’information, ce dans le cadre de la lutte contre la vie chère. Le Vice-président du PPA-CI a demandé que le chef de l’Etat, qui est le premier garant des institutions, commence par donner le ton en « diminuant son fonds spécial de souveraineté (…) à des proportions acceptables ». Il a soutenu que ces mesures devraient « permettre au trésor public d’amasser une cagnotte », surtout que pour le chef de l’Etat, « le fonds de souveraineté est distinct du budget de la présidence, qui est passé de 80 à 100 milliards de FCFA ». « De tous les présidents de la République qui se sont succédé à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire, je suis celui qui a le plus petit budget de souveraineté, 5 milliards de Fcfa », avait déclaré Laurent Gbagbo lors d’un entretien télévisé qu’il avait accordé à la première chaîne ivoirienne. Sur cette sortie de Laurent Gbagbo, des investigations ont été menées par un confrère du journal le Nouveau Réveil dans sa parution du 20 octobre 2007 ivoirien qui a fait savoir : « Nous avons investigué sur la question et nous nous sommes rendu compte que non seulement le budget de la présidence de la République n’a cessé de s’accroître sous sa présidence mais pis Laurent Gbagbo n’a pas communiqué les vrais chiffres. En consultant le projet de loi de finances de l’année 2005 qui a été régulièrement discuté et voté par le parlement ivoirien, l’on peut s’apercevoir sans difficulté que le Président Laurent Gbagbo n’a pas dit la vérité sur le montant de son budget de souveraineté. En effet, au cours de cet exercice, le budget global alloué à la présidence de la République est de loin le plus important jamais consenti à un président d’un régime antérieur. Ce budget s’élevait à 36,628 milliards de francs dont 10 milliards au titre du budget de souveraineté du chef de l’Etat ». Toussaint Toutou a demandé que le Président Ouattara « réduise le nombre de ministres et ne conserve que les ministres à portefeuille. Le gouvernement Aké N’Gbo de Laurent Gbagbo était composé de 34 alors que le gouvernement Beugré Mambé en compte 33. Pour le Vice-président du PPA-CI, l’appartenance au régime RHDP (pouvoir) et/ou à la région du Nord sont les principaux critères d’avancements professionnels et de nomination. Ces critères, selon lui, excluent toutes les ressources humaines, compétentes, non originaires du Nord. Sous la gouvernance de Laurent Gbagbo, la corruption, la fraude, le favoritisme et le clientélisme dans les concours étaient une plaie qu’il fallait soigner. Le ministre de l’Intérieur de Laurent Gbagbo, Désiré Tagro, a été vertement accusé par le président de l’Assemblée Nationale, vice-président du FPI, Mamadou Koulibaly, de tremper dans une affaire de fraude, de favoritisme et de clientélisme dans les concours d’entrée à l’Ecole Nationale de Police. Devant la gravité des faits et de l’accusation, le ministre de la République, Désiré Tagro, avait choisi l’option de la bouche cousue. En visant le ministre de l’Intérieur du président Gbagbo, c’est le cœur de tout le système de la Refondation que Koulibaly avait atteint. Il fallait sauver Tagro dont la réhabilitation équivaudrait systématiquement à celle de toute la maison FPI. La fin justifiant les moyens, le ‘’Woody de Mama’’ lui-même, est monté aux avant-postes pour prendre la direction des opérations. La première raison de la protection de Tagro, c’est que l’homme était le spécialiste des questions électorales du Front Populaire Ivoirien. Une pièce d’une telle importance doit être protégée par tous les moyens. C’est à cette fin qu’une enquête judiciaire a été imposée par le chef de l’Etat aux fins de réhabiliter Tagro. Malgré les suspicions qui entouraient cette enquête en ce qui concerne son impartialité et sa crédibilité sur ses conclusions, elle a été conduite à son terme afin d’atteindre le but visé. Pour cela, les velléités d’une contre-enquête parlementaire demandée par Koulibaly n’ont pu prospérer pour des raisons connues de tous. Tagro blanchi, le navire de la Refondation sauvé.
Scandale au conseil café-cacao : Gbagbo trempé jusqu’au cou
24 personnes avaient été inculpées dans l’affaire qui a secoué le conseil café-cacao sous le régime Laurent Gbagbo. En dehors de deux personnalités ayant aussi été interpellées, toutes sont des militants et responsables du Fpi d’alors, parti au pouvoir et ont été pour la plupart, de la même ethnie que Laurent Gbagbo. Certaines, dont Placide Zoungrana, Pca de l’Autorité de régulation de la filière café cacao et Kouakou Firmin, DG du Fonds de régulation et de contrôle, à l’époque des faits, ont été respectivement directeur de campagne de M. Laurent Gbagbo à Toumodi et Sinfra. Didier Gbogou, un ancien dirigeant de la filière incarcéré à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan avait révélé que c’était environ 200 millions par semaine ( tous les vendredis) qui étaient versés à la Présidence de la République, par les dirigeants du FRC dont le PCA était la seconde épouse de l’ancien Premier ministre, Pascal Affi N’guessan, par ailleurs actuel président du FPI. Alexis Nezzi, syndicaliste, agent de Bourse du café et du cacao et ex-responsable du guichet unique de sortie où se font toutes les opérations de contrôle du produit et d’embarquement du café et du cacao lors de son audition avait signifié que des quantités importantes de cacao de grade 1 ont été déclassés en sous grade ou hors norme et exportées avec la complicité de l’ancien ministre de l’Economie Bohoun Bouabré et de l’agriculture, Dano Djédjé. Y sont impliqués également, selon Alexis Nezzi, le gendre du président Gbagbo Stéphane Kipré devenu milliardaire. Profitant de cette manne financière, il avait commencé à sillonner le pays faisant des dons aux populations rurales dans le cadre de l’implantation de son parti politique Union des Nouvelles Génération (UNG) créé pour soutenir son beau-père, le président Gbagbo. A la barre, Akobé Mathias, Bouabré Charles et Abo Léon, respectivement directeur des ressources humaines, comptable et chef comptable entre 2002 et 2008 à la Bourse du café et du cacao (Bcc) avaient évoqué des faits portant sur les indemnités et salaires perçus à la Bcc. L’ex-Drh a dû avouer, suite à un interrogatoire serré du parquet, que l’ex-directeur général de la Bcc (Tano Kassi) percevait 6 millions de francs Cfa comme salaire mensuel. Le chef comptable a affirmé que l’ex-président du Conseil d’Administration de la Bcc Tapé Do recevait environ 2,2 millions de francs Cfa comme jetons de présence à chaque réunion du Conseil d’administration quand les onze (11) autres administrateurs avaient chacun 1 million de francs Cfa. Au regard de toutes ces gabegies indénombrables, Laurent Gbagbo et ses hommes sont fondés à faire la morale à un pouvoir, comme celui d’Alassane Ouattara, qui chaque jour travaille à réduire drastiquement les effets de la conjoncture mondiale sur le quotidien des Ivoiriens. Les Ivoiriens sont conscients que le régime de Laurent Gbagbo a été vorace qu’ils ne l’imaginaient.
Georges Kouamé