La ministre du plan et du développement Kaba Nialé était ce jeudi l’invité du quotidien fraternité matin. Occasion, pour elle de faire le point du recensement général de la population et de l’habitat.
Selon la ministre, depuis le 11 novembre 2021, les agents recenseurs procèdent effectivement au dénombrement proprement dit de la population.
« A ce jour, les agents de terrain sont tous à leur poste, tout comme les encadreurs. La quasi-totalité des bâtiments, logements et ménages est numérotée. Ceux qui ne le sont pas actuellement seront numérotés pendant le dénombrement (concomitance de la numérotation et du dénombrement prévue dans la méthodologie du dénombrement) », a t elle expliqué.
Poursuivant, la ministre a précisé que les premières données déjà collectées par les agents recenseurs sont transférées au fur et à mesure dans le serveur central.
« Ces données qui sont partielles laissent tout de même présager une bonne collecte des informations et l’atteinte des objectifs à la date du 28 novembre 2021. Le suivi de la collecte en termes d’exhaustivité du dénombrement et de la qualité des données est assuré par une équipe de veille logée au Bureau Technique Permanent du Recensement ».
Poursuivant, kaba Nialé a relevé les difficultés rencontrées au démarrage de l’opération de dénombrement.
Ces difficultés sont essentiellement liées, d’après elle « aux défections des agents enregistrées dans certaines régions. Ce qui a occasionné des remplacements et retardé la stabilisation de la liste des agents recenseurs et le paiement des primes de transport et de mise en route des agents recenseurs ; à la réticence de certains ménages, notamment de communautés étrangères à se faire recenser ; aux difficultés d’accès à certaines localités en raison de la pluviométrie et des moyens de déplacement limités ».
Entres autres solutions palliatives aux difficultés, elle a évoqué le rappel de certains agents figurant sur la liste d’attente concernant la défection des agents recenseurs, la poursuite de la sensibilisation auprès des représentations diplomatiques et des leaders communautaires sur le volet des ménages encore réticents et enfin, l’équipement en motos et autres moyens de mobilité des agents recenseur.
A noter que les données issues du Recensement de la population 2021 permettront notamment de faire le suivi et la revue du Plan national de développement (PND) 2021-2025, d’évaluer les politiques sectorielles dans tous le domaines (agriculture, santé, éducations, etc.) et de fournir des informations statistiques récentes et fiables permettant le suivi des agendas internationaux notamment les Objectifs du développement durable (ODD) à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
La Côte d’Ivoire a déjà réalisé quatre opérations du genre. Elles ont eu lieu en 1975, 1988 et 1998 et plus récemment en 2014. La périodicité décennale n’a pas été respectée en 2008, compte tenu de la crise sociopolitique qu’a connue le pays entre 2002 et 2014.
Le RGPH 2014 a donc montré des insuffisances notables, relevées par une évaluation commanditée par le Gouvernement avec l’appui technique de l’Organisation des nations unies pour la population (UNFPA). Ces insuffisances découlent notamment des difficultés d’ordre logistique et financier aggravées par le contexte sociopolitique d’alors.
Fulbert Yao