Si le volet social constituait il y a un peu plus de 5 ans le point faible de la politique gouvernementale, il faut reconnaitre que des bonds qualitatifs ont été réalisés depuis quelques années.
Il y a de cela des années, le volet social constituait le ventre mou des différents Gouvernements. Mais depuis ces dernières années, les choses se sont améliorées. Au niveau de la Santé, de l’Ecole et de l’Emploi, il y a des efforts qui ont été fait. Au mois de décembre 2017, le chef de l’Etat a inauguré le CHU d’Angré et le Centre de Radiothérapie et d’Oncologie Médicale, le premier du genre en Côte d’Ivoire. Un centre qui donnera aux populations de Côte d’Ivoire et de la sous-région, l’accès aux thérapies de haut niveau et aux technologies développées pour le traitement et la prise en charge des patients atteints de cancer. Ces malades du cancer du sein, depuis le lancement officiel d’«Octobre Rose» le 9 octobre 2017, bénéficient d’une prise en charge totale du traitement suite à un protocole que l’Etat de Côte d’Ivoire à signé ce jour là avec les laboratoires Hoffmann La Roche.
Avant tous ces actifs, plusieurs décrets pour améliorer l’environnement sanitaire ont été pris, entre autres le décret portant règlementation des produits cosmétiques et produits d’hygiène corporelle ; le décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Comité National de Lutte contre le trafic illicite et la contrefaçon des médicaments et le décret portant interdiction de fumer dans les lieux publics et les transports en commun. Une carte sanitaire a également été élaborée dans le cadre du Programme présidentiel d’urgence (PPU) et a permis d’avoir une bonne cartographie des établissements sanitaires de premier contact sur toute l’étendue du territoire. A cela a été adjoint une convention d’un montant de 45 milliards de FCFA sur trois ans signée avec l’Agence Française de Développement (AFD) au titre du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D). Concernant le volet de la Couverture maladie universelle (CMU), le ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida en charge de l’offre de soins a achevé l’élaboration de son document qui comprend les prestations, la codification, la tarification et le type de personnel, et ce en lien avec le Ministère d’Etat, Ministère de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et des Affaires Sociales.
Sur le Plan des Ressources Humaines, le Gouvernement a consenti une revalorisation salariale, à concurrence de 450 points de bonification indiciaire pour les personnels cadres de la santé et de 150 points pour les personnels techniques. Cette mesure a pris effet le 1er janvier 2014. Le gouvernement a également songé au recrutement et l’intégration à la fonction publique de 4087 personnel de santé en 2013 et de 4140 en 2014. Sur le plan des prestations sanitaires, il y a eu de nombreuses améliorations. Interrogé l’année passée, Dr Konaté Seydou, directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS) nous confiait que pour rapprocher les populations des centres de transfusion sanguines, sa structure a accompli de nombreuses actions. De 4 centres de transfusion sanguine en 2004, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui à 27 centres repartis sur l’ensemble du territoire national. «Hormis ces structures, le CNTS dispose aujourd’hui de 22 équipes mobiles qui sillonnent tout le territoire national à la recherche de sang », avait-il indiqué. Avant de préciser que de 4 grands laboratoires de sang logés à Abidjan, Yamoussoukro, Daloa et Abengourou, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui à 8 laboratoires. La volonté du gouvernement de décentraliser les Services d’aide médicale d’urgence (SAMU) a aussi permis l’ouverture de trois centres de dialyse (Cocody, Yamoussoukro, Bouaké). Il est bon de signifier que la prise en charge médicale des populations par le ministère de la Santé et de la Lutte contre le sida a été assurée à hauteur de plus de 300 millions FCFA.
Des investissements pour la construction ou la réhabilitation des infrastructures
Concernant le renforcement des infrastructures et équipements, il faut dire au titre des constructions que le Président de la République a procédé à la remise officielle aux populations, le 4 mars 2013, de l’Hôpital général de Gagnoa et l’Hôpital général d’Adjamé, le 14 juillet 2014. L’hôpital Saint Joseph Moscati de Yamoussoukro a été mis en service le 28 décembre 2014. Mais l’Etat de Côte d’Ivoire a aussi tissé des liens avec le secteur privé pour l’accompagner dans actions dans le domaine de la santé. Ainsi, dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé, le Président Ouattara a procédé à la remise officielle de l’Hôpital ultra-moderne Saint Jean Baptiste de Bodo aux populations de Tiassalé, le 16 avril 2015. En plus de cela, un laboratoire de haut niveau de biosécurité a été construit au CHU de Bouaké avec 2 laboratoires mobiles ainsi que l’acquisition d’un scanner. Mais également Un centre de télémédecine a été construit et équipé au CHU de Yopougon.
Concernant les réhabilitations, 48 infrastructures sanitaires ont été réhabilitées dans le cadre du PPU ainsi que les services de gynéco-obstétrique et de néonatalogie du CHU de Yopougon. Les services de maternité et de pédiatrie de l’hôpital Général de Yopougon Attié ont été réhabilités ainsi que Les services d’urgences de chirurgie du CHU de Treichville. La réhabilitation complète du CHU de Yopougon et la remise à niveau de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan pour plus de 55 milliards de F Cfa sont en cours. Nos sources ne manquent pas de révéler aussi que pour le compte des équipements, ce sont 110 ambulances qui ont été acquises et affectées dans plusieurs localités du pays.
«Plus de 100 véhicules 4×4 ont été acquis et affectés aux Directions régionales et départementales de la Santé ainsi que du matériel informatique et de bureautique», précise une de nos sources. Et il faut également dire que la prise en charge en Anti rétroviraux (ARV) pour 2013 s’élevait à 8 milliards de FCFA dont 400 millions par l’Etat de Côte d’Ivoire pour 112 670 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) », a précisé notre source proche du cabinet du ministère de la santé et de l’hygiène publique. Et lors de son adresse à la Nation à la veille du nouvel an 2018, le Président Ouattara n’a pas manqué de dire aux populations que l’amélioration de la qualité de notre système de santé se poursuivra sur la période 2018 – 2020, avec la construction de nouvelles infrastructures de santé sur l’ensemble du territoire national; il s’agit notamment d’un CHU à Abobo, de six nouveaux Centres Hospitaliers Régionaux, de cinq hôpitaux Généraux, de trois hôpitaux militaires à Daloa, Bouaké et Korhogo et de 200 établissements sanitaires de premier contact. Outre la santé, l’école connait également des bonds qualitatifs. Pour juguler le problème des effectifs pléthoriques et du manque de salle de cours, des actions ont été prévues. Dans le Plan national de développement (PND) 2012-2015, des actions prioritaires étaient attendues de la part de la Direction de la planification, de l’évaluation et des statistiques (DPES), entre autres la construction effective de 36.000 salles de classe du primaire, la construction de collèges de proximité, de lycées d’excellence dans les 14 districts. Lors de son discours à la Nation, le Président de la république a annoncé que 12000 salles de classe du primaire et 3000 salles de classe au niveau du secondaire ont été livrées.
Ce qui fait 1500 salles de classe. Mais il faut également noter que depuis septembre 2015, le Président a pris un décret rendant obligatoire l’école pour tous les enfants de 6 à 16 ans en Côte d’Ivoire. Toute chose qui contraint les parents à scolariser leurs enfants. Mais en plus, l’on constate depuis bientôt 2 ans, le recrutement des Instituteurs adjoints (I.A) en vue d’étoffer les effectifs au niveau des enseignants. Après l’école, il y a l’emploi où le gouvernement consent de nombreux efforts. Au delà des projets jeunes déjà existant, depuis le 7 décembre 2017, le gouvernement ivoirien à travers un partenariat entre l’Agence Emploi Jeunes (AEJ) et l’ONG International Rescue Committee, qui bénéficie de l’appui de la fondation MasterCard, souhaite créer dans les 3 prochaines années 10 000 emplois pour les jeunes dans l’ensemble du pays. Le Gouvernement a mis en œuvre, de 2015 à 2017, trois programmes en faveur du développement des compétences des jeunes, pour l’accès à l’emploi et à l’entrepreneuriat ainsi que pour l’appui à l’auto-emploi dont plus de 200 000 jeunes ont pu bénéficier.
Par ailleurs, le programme d’apprentissage a permis de former plus de 6 000 jeunes. Mais malgré cela, d’énormes sacrifices restent encore à consentir, avec le taux de chômage des jeunes, qui constitue à n’en point douter la fuite de nos forces vives. En juillet 2014, l’Agence d’études et de promotion de l’emploi (Agepe) annonçait un taux de chômage de 9,4%, soit près d’un million de sans-emploi. Selon le Gouvernement ivoirien, le taux de chômage approcherait les 25%, si les critères dits internationaux étaient élargis aux « réalités du terrain ». Les chômeurs seraient alors d’environ 6,5 millions de personnes, chiffre assez proche des 7 millions annoncés en 2014 par le BIT (Bureau international du travail). La population active en âge de travailler en Côte d’Ivoire est estimée à 10,5 millions de personnes, sur une population de 25 millions d’habitants. Soit un taux de chômage de l’ordre de 42%, sur la base de critères non conventionnels, mais reflétant la dure réalité du terrain.
Touré Yelly