Serigne Sidy Mokhtar Mbacké a été remplacé à la tête des mourides par SerigneMountakha Bassirou Mbacké.
SerigneMountakha Bassirou Mbacké est le nouveau Khalife général des Mourides. Il succède à Serigne Sidy Mokhtar Mbacké décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 94 ans.
Le septième khalife général de la confrérie mouride, qui rassemble un tiers des Sénégalais, a été inhumé tôt hier matin dans sa résidence de Gouye-Mbind, à l’est de la ville sainte de Touba. SerigneMountakha Bassirou Mbacké était le dauphin du défunt Khalife.
Serigne Sidy Mokhtar Mbacké a passé 7 ans et 7 mois à la tête de la confrérie des Mourides. Il a vécu 94 ans. Durant son magistère, il a tout le temps milité pour l’unification des différentes confréries religieuses du Sénégal. Malade depuis plusieurs mois, le guide religieux avait renoncé à participer en novembre dernier au « Magal » de Touba, le pèlerinage des mourides, qui rassemble chaque année entre deux et trois millions de fidèles.
Grand bâtisseur
En qualité de descendant direct de Serigne Touba, fondateur de la confrérie des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké avait suivi une formation théologique poussée avant de s’adonner à l’agriculture dans ses terres autour de Touba. Peu connu du grand public, il avait succédé à son cousin en 2010 à la tête de la confrérie, où il s’était illustré par sa vision d’un Islam de paix et de tolérance.
Connun comme un bâtisseur philanthrope, le defunt jouissait d’une bonne réputation auprès des Sénégalais. « Dès 2010, il s’est attaché à gommer toutes les divergences et les velléités entre les différentes confréries du Sénégal », explique Bakary Sambe, enseignant-chercheur en religion à l’université de Saint-Louis.
« Dans toutes les grandes décisions, il agissait ainsi en parfaite coordination avec le khalife des tidianes, l’autre grande confrérie du Sénégal», ajoute-t-il. « Il ne se mêlait jamais de politique mais intervenait à chaque fois que la cohésion nationale était en danger, comme lors des violences de 2012, en appelant à la paix entre les Sénégalais», assure l’enseigant-chercheur. Au Sénégal, l’influence de la confrérie mouride dépasse largement la sphère religieuse. Ces dernières années de nombreuses personnalités politiques, issues du pouvoir comme de l’opposition, recevoir les bénédictions du chef religieux.
Malgré ce défilé de responsables politiques, le khalife général refusait de donner la moindre consigne de vote au moment des élections. Bâtisseur de nombreuses daara, des lieux consacrés à l’apprentissage du Coran, le khalife général finançait également chaque année le hajj de plusieurs dizaines de Sénégalais sans considération sur leur appartenance confrérique. Le président MackySall s’est rendu à Touba à la tête d’une forte delegation pour présenter ses condoleances.
Nomel Essis avec Jeune Afrique