Le président Macky Sall a annoncé samedi le report sine die de l’élection présidentielle avec un nouveau décret abrogeant celui portant convocation du corps électoral pour le 25 février 2024.
Une décision qu’il a dit être motivée par un conflit opposant l’assemblée nationale et le conseil constitutionnel.
« J’ai signé le décret 2024- 106 du 3 février 2024 abrogeant le décret 2023-22- 83 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral », a déclaré le président Sall, lors de son adresse à la nation diffusée sur la télévision nationale, Rts.
« Notre pays est confronté depuis quelques jours à un différend entre l’assemblée nationale et le conseil constitutionnel. Un conflit ouvert sur fond d’une une supposée affaire de corruption de juges », a-t-il motivé sa décision. Sall a aussi évoqué la binationalité de la candidate Rose Wardini – découverte seulement vendredi- tout en assurant que ces éléments peuvent nuire à la crédibilité du scrutin en installant les germes d’un conflit pré et post électoral.
« Notre pays ne peut se permettre une nouvelle crise », a-t-il insisté.
« Mon engagement solennel à ne pas me présenter à l’élection présidentielle reste inchangé. Enfin, j’engagerai un dialogue national ouvert afin de réunir les conditions d’une élection libre transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé et réconcilié », a ainsi rassuré Sall.
L’invalidation de la candidature de Karim Wade du fait de sa double nationalité franco -sénégalaise a été l’élément déclencheur de cette affaire.
Le groupe parlementaire de sa formation politique (le parti démocratique sénégalais – Pds) a dans la lancée introduit une requête pour la constitution d’une commission parlementaire pour enquêter sur les conditions ayant conduit à la disqualification de Karim Wade. Les membres du groupe ont accusé deux des sept membres du conseil constitutionnel de corruption active et de collusion avec un candidat.
La commission a été installée et dans la foulée le groupe a demandé le report de la présidentielle pour six mois. Une proposition qui a été validée ce samedi quelques heures avant l’adresse à la nation du Président Sall par le bureau de l’Assemblée nationale.
20 candidats étaient en lice pour la présidentielle inédite du fait que pour une première de l’histoire le président sortant n’est pas candidat.
AA