Le procureur de la République, Adou Richard, a animé une conférence de presse ce lundi 27 décembre 2021, à la salle des pas perdus sis dans l’enceinte du palais de justice, Abidjan-Plateau.
Il s’agissait pour lui de présenter le rapport de l’Unité Spéciale d’Enquête (USE), mise en place pour faire la lumière sur les évènements survenus à l’occasion de l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Selon le procureur, les investigations menées par 20 gendarmes, 20 policiers et trois juges durant six mois, « ont mis en évidence que la manipulation des sentiments d’appartenance ethnique, politique et religieuse ainsi que l’impunité demeurent un ressort important de l’escalade de la violence, y compris politique. »
L’unité spéciale d’enquête a par ailleurs constaté que la jeunesse pendant la période électorale a été « instrumentalisée comme bras exécuteur de la violence politique par des leaders politiques », dont Henri Konan Bédié.
« Cette jeunesse galvanisée par des discours d’appel à la haine, a été armée et financée pour faire échec à la tenue de l’élection présidentielle et surtout accentuer le climat de terreur », a souligné le procureur.
Ainsi à ce jour, « 233 personnes impliquées à divers degrés dans la commission de ces infractions graves ont été interpellées dans plusieurs localités du pays et quarante autres personnes ayant été formellement identifiées sont activement recherchées pour avoir participé à ces événements ».
La grande majorité de ces personnes a bénéficié d’une mise en liberté provisoire ou a été placée sous contrôle judiciaire, a souligné Adou Richard
Le procureur a en outre précisé que « que seules 11 personnes sont toujours détenues préventivement. »
Il s’agit notamment, selon le procureur, des personnes présumées avoir commis des crimes crapuleux comme la décapitation du jeune Nguessan koffi toussaint à Daoukro, le meurtre de l’adjudant Sanogo Seydou, atteint par balle à la tête, ainsi que des auteurs présumés des meurtres perpétrés à Dabou.
Toutes les personnes dont la culpabilité pourrait être retenue au cours des procès à venir , subiront toute la rigueur de la loi pénale, l’objectif étant de lutter contre l’impunité des auteurs des infractions.
Sur les évènements de Yopougon, les investigations ont permis de recueillir des informations sur les occupants du « Gbaka Vert » impliqués dans les affrontements dans cette Commune. Ainsi le le Chef opérationnel des individus à bord de ce bord de ce véhicule, lors de l’élection présidentielle, serait le gérant d’un fumoir à Yopougon//Wassakara, actuellement en fuite.
Au plan politique, Bédié qui a appelé à des manifestations est « justiciable », selon Adou Richard
Fulbert Yao