Se dirige-t-on vers une pénurie d’attiéké dans le Grand Abidjan ? La question mérite d’être posée, car si rien n’est fait, la situation pourrait rapidement se détériorer.
En effet, À Abobo Baoulé et dans plusieurs autres zones de production, les unités semi-industrielles de transformation du manioc en attiéké ont brusquement cessé leurs activités depuis bientôt une semaine. En cause : une hausse du prix du manioc imposée par les fournisseurs.
Jusqu’ici, les femmes transformatrices achetaient le manioc à 280 000 FCFA la livraison. Mais depuis peu, les livreurs, qui opèrent avec des pick-up bâchés, ont décidé d’augmenter ce tarif à 300 000 FCFA.
Une décision qui a suscité la colère des productrices, entraînant un arrêt total de la production depuis une semaine.
Les premiers signes de pénurie commencent déjà à se faire sentir sur les marchés, et si la situation perdure, les consommateurs pourraient subir une flambée des prix.
Avec une production annuelle moyenne de 6 millions de tonnes, la filière manioc fait face à une demande croissante, tant sur le marché local qu’à l’exportation. Cette pression entraîne des fluctuations importantes des prix, rendant la filière particulièrement vulnérable aux tensions économiques.
Fulbert Yao