Sous le président Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire vit une nouvelle ère énergétique. De nouvelles découvertes de gisements aurifères et d’hydrocarbures ont renforcé le positionnement du pays comme un acteur clé dans le monde.
L’or est devenu une ressource stratégique cette dernière décennie. De 20 tonnes en 2014, la production aurifère de la Côte d’Ivoire a plus que doublé en dix ans, passant à 32,5 tonnes en 2019, avant de franchir les 55 tonnes en 2024. Le pays compte à ce jour 15 mines industrielles. La production s’est bonifiée grâce à plusieurs découvertes. Parmi les plus importantes et récentes, il y a celle du Projet Koné découvert en mai 2024, dans les départements de Kani et Dianra, dans le nord-ouest du pays. Les ressources de ce gisement sont estimées à 5 millions d’onces, soit 155,5 tonnes d’or, avec une teneur moyenne de 0,72 gramme par tonne.
La capacité annuelle de traitement de l’usine est prévue à 11 millions de tonnes de minerai, ce qui en ferait la troisième plus grande mine d’or en Afrique de l’Ouest. L’entrée en production est prévue en 2027, pour une durée d’exploitation estimée à 20 ans. L’autre decouverte est celle du Gisement de Tanda en novembre 2024 par le groupe minier canadien Endeavour Mining. Le gisement aurifère situé dans la région de Tanda, est estimée à 11 tonnes, avec une projection totale de 150 tonnes sur la durée de vie du projet. Cette découverte devrait générer environ 4 000 emplois directs et indirects, et fera l’objet d’un investissement de 530 milliards de francs CFA. Le Gisement de Bagoué de 1,59 million d’onces d’or a aussi été identifié dans la région de Bagoué, au nord du pays en 2024, par la société minière australienne Aurum Resources. Ce projet est soutenu par des capitaux chinois.
Outre l’or, la Côte d’Ivoire a fait d’enormes decouvertes dans le secteur du nickel, du manganèse et de la bauxite, renforçant ainsi la diversification de son économie minière. La Côte d’Ivoire possède à ce jour, environ 12 M t de manganèse. Cinq mines sont en exploitation à Bondoukou, Guitry, Kaniasso, Grand Lahou et Lagnonkaha. De 207 045 t en 2016, la production se situait à plus de 900 000 T en 2024. Le pays a aussi un potentiel en Nickel latéritique estimé à 260 millions de tonnes et localisé à Sipilou (Ouest), Foungbesso (Nord-Ouest). L’exploitation du nickel a débuté en 2017 avec une production de 379 800 tonnes et a connu une augmentation régulière pour atteindre plus de 2 840 548,2 tonnes en 2024. Quant à la production de bauxite, elle se situe à 210 000 tonnes en 2024.
Le domaine pétrolier n’est pas en reste. Plusieurs découvertes ont été enregistrées au cours de la décennie. Dont le gigantesque gisement de pétrole et de gaz naturel « Baleine » en 2021 par ENI. Ce gisement offshore, le plus important de l’histoire du pays, contient plus de 2 milliards de barils de pétrole brut et 2 400 milliards de pieds cubes de gaz. Sa mise en production en 2023 a ouvert la voie à une autosuffisance énergétique et à une augmentation des exportations.
De même le gisement « Calao », découvert en 2023, est venue confirmer le potentiel offshore ivoirien. Calao est situé à environ 45 kilomètres au large des côtes, et à 120 km à l’ouest du gisement Baleine, est la deuxième plus importante découverte en Côte d’Ivoire. Cette nouvelle découverte fait suite au forage du puits Murène-1X, d’une profondeur de 2 800 mètres à partir du fond marin, dans une tranche d’eau de 2 200m, soit une profondeur totale de 5 000 m. Calao, beaucoup plus riche en gaz naturel, permet de répondre aux besoins du pays pour la production d’électricité.
Perspectives
Les perspectives sont prometteuses. Dans le secteur des mines, deux projets sont prévus. Le premier projet vise la construction de la mine d’or de Dabakala d’un coût global de 182 000 000 000 FCFA, financés par la Société des Mines de Lafigué, du groupe Endeveour Mining. Le second projet vise à transmettre aux artisans miniers les outils et rudiments nécessaires pour la pratique de l’exploitation minière à petite échelle pour qu’elle puisse passer d’une activité illégale à une activité minière légale et respectueuse de l’environnement.
Au titre du secteur des Hydrocarbures, trois projets sont prévus : Le projet de construction du quai SDV-SOCOPAO, qui vise à accroître les infrastructures de réception des navires de produits pétroliers à Abidjan, et à sécuriser les capacités de réception et d’expédition des produits pétroliers. Le Projet de Construction d’une sphère de 4 000 TM par SAPET Energy qui vise à augmenter les capacités de stockage du gaz butane. Et enfin, le Projet d’Equipement du laboratoire d’Analyses des Produits Pétroliers. Aussi, selon le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, l’année 2025 sera marquée par des réformes structurantes et par la mise en œuvre accélérée du contenu local.
Autres perspectives. les priorités pour 2025 portent sur la finalisation de la réforme du code minier et la révision du code pétrolier, la finalisation de la dématérialisation du cadastre minier, le lancement des grands travaux d’infrastructures dans les mines, les hydrocarbures et l’énergie, etc.
Il s’agira, au dire de Mamadou Sangafowa-Coulibaly, de mettre en place un cadre robuste, de gestion sécurisée, transparent, équitable et responsable des ressources extractives afin que leur exploitation profite à tous. « Cette exploitation devrait se faire en préservant l’environnement, en intégrant les intérêts des générations futures, en s’assurant que le pays bénéficie d’une valeur ajoutée et en faisant de la place aux entreprises nationales, surtout aux jeunes Ivoiriens», a-t-il indiqué, lors des vœux 2025.
Écrit par Fulbert Yao.
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