La fièvre des jeux de hasard va en grandissant au fil des années. L’on est tenté de dire qu’ils prennent des proportions inquiétantes eu égard au nombre incalculable de jeux. Dont « loto Bonheur, Pari mutuel urbain (Pmu), One X Bet etc » venant de personnes à l’imagination débordante. Dans les kiosques comme sur les réseaux sociaux, il ne se passe pas de jour sans que des individus ne misent des petits comme des gros montants. Assis à son comptoir fait en plastique de couleur orange, blanc et vert, pour supporter l’usure quotidienne, SK, a une caisse enregistreuse placer au centre du comptoir pour faciliter les transactions financières. Elle est équipée d’un écran tactile et d’un tiroir-caisse pour stocker l’argent qu’il reçoit. Ce gérant de point de vente de « Lotto », a positionné son matériel de travail près d’un maquis, à Terre-Rouge, un quartier situé dans la commune de Port-Bouët. Un endroit qui a vu d’œil est stratégique, car il y a toujours du monde quel que soit le jour. Présent à partir de 6 h du matin, avant d’être remplacé au environ de 15 heure par l’un de ses collègues qui reste jusqu’à 22 h. À côté de leur comptoir, se trouvent deux grands tableaux avec des chiffres qui sont écrits. Plusieurs jeunes le scrutent. Ils espèrent trouver le ‘‘ code’’ parfait.
Stephane K, un jeune d’une vingtaine d’années, en fait partie. Il passe presque tout son temps à s’adonner à ces paris. Son quotidien se résume à trouver de l’argent et chercher à le parier par la suite. Fort heureusement, comme pour la plupart des parieurs, la chance lui sourit, parfois à Stéphane. Cependant, il y a des jours où il collectionne les échecs.
Issu d’une famille défavorisée, ce jeune pense sortir ses parents de la galère en gagnant un jour le jackpot. « Je joue toujours au loto en espérant gagner une forte somme d’argent pour aider ma famille », espère-t-il.
Il trouve que le procédé du jeu est facile à jouer. Il suffit à l’en croire de choisir cinq numéros correspondants aux cinq premières boules tirées quel que soit l’ordre. Poursuivant, il fait savoir que pour augmenter ses chances, il opte parfois pour la ‘‘formule Perm’’. Qui consiste à désigner plus de numéros que le nombre de numéros définis pour un type de pari. Ce choix peut aller jusqu’à 10 numéros.
Comme lui, K. A, une jeune mère connaît toutes les techniques pour trouver les bonnes combinaisons selon elle. « J’ai commencé à m’intéresser au jeu de hasard, il y a de cela plus de 4 ans. Au début, je gagnais beaucoup, surtout avec le « Loto ghanéen ». Maintenant, je n’ai plus cette même chance. Mais je persévère. La chance va me sourire de nouveau », raconte-t-elle.
Ce jeu n’est pas le seul à faire tourner les têtes des jeunes parieurs et parieuses. Les sites de paris sportifs ont de nombreux adeptes. Explique A. O un jeune père de famille, qui a désormais son téléphone comme meilleur ami. Ce, afin d’y effectuer les paris sportifs à tout moment de la journée. Travaillant dans une société dans la commune de Cocody, il voit toujours de nombreux hommes et même des femmes jouer au prono-sport et bien d’autres jeux de hasard en ligne.
A l’en croire, cela marche, vraiment. Même si pour l’heure, il n’est pas chanceux. « Je connais un homme qui a remporté des millions grâce aux paris », le raconte, déterminé à être le prochain millionnaire. Ils sont nombreux ces jeunes qu’on voit à des coins des rues, aux pointes de jeux, pour s’adonner à leur nouvelle ‘‘drogue’’.
Selon des informations en notre possession, 70% des parieurs sportifs ivoiriens sont âgés entre 18 à 40 ans. C’est l’occasion pour le gouvernement d’avoir un regard plus que bienveillant sur cette jeunesse qui espère avoir « l’argent en vitesse ».
Ange Sarah