Dans cet entretien, Kalou Bonaventure, ex-footballeur international et président de la commission centrale des arbitres de la FIF fait l’état des lieux entre crises et soupçons de corruption.
En vous nommant président de la Commission centrale des Arbitres, quelle a été la feuille de route qui vous a été confié par le président Yacine Idriss Diallo ? Et 7 mois après l’état des lieux ?
Ma feuille de route est de pacifier le milieu parce que la commission avait beaucoup de problèmes de personnes. C’était d’apaiser le milieu et essayer de rapprocher les différentes positions quelque fois avec succès d’autres fois pas. Pour moi, les arbitres doivent se parler et regarder dans la même direction. De toutes les façons, les projets et les ambitions sont les mêmes c’est-à-dire avoir un bon arbitrage au niveau international.
Quelle est votre politique pour des arbitres de qualité en Côte d’Ivoire ?
C’est la supervision, le renforcement de capacité. Il n’y a que ça pour que les arbitres gagnent en qualité et soient bon sur tous nos terrains. En fin d’année, il y aura des évaluations. Sur la politique du président Idriss c’est de choisir 10 ou 11 quatuors qui seront des arbitres rémunérés. Mais avant d’y arriver, il faut de la supervision pour garder la crème de la crème de notre arbitrage.
On parle de Ligue de football professionnel, est-ce que la FIF sur exigence de la CCA filme tous les matches de Ligue 1 et Ligue 2 pour apprécier l’attitude des arbitres? Si non, sur quelles bases la CCA épingle les arbitres fautifs ?
Les matchs de Ligue 1 sont tous filmés. Tous ceux qui ont été épinglés pour la plupart, c’est sur des matchs de Ligue 1. Pour le moment, je ne pense pas que la FIF ait les moyens techniques de faire filmer tous les matchs de Ligue 2 et D3. En général, ce sont les présidents de club ou les clubs eux-mêmes qui font filmer leurs matchs et quand il y a des décisions un peu tendancieuses, on examine et on essaie de prendre des décisions adéquates. Par exemple, il y a un président de club qui a tempêté et quand il a envoyé la vidéo de l’action, il n’y avait pas grandes choses. Donc il faut que les uns et les autres arrêtent de façon systématique que lorsqu’on perd un match ce sont les arbitres. Je ne dis pas que tous les arbitres sont de très haut niveau mais il y a cette part d’humain dans l’arbitrage qu’il faut prendre en compte. Quand ce sont des erreurs manifestes qui changent le cours d’un match, on prend des décisions qui s’imposent. Parce que c’est aussi le rôle de la CCA. La CCA fait tout ce qui est en son pouvoir pour améliorer l’arbitrage ivoirien. En même temps il ne faudrait pas que les présidents ne cachent pas l’incompétence de leur club en toujours criant au loup même quand ça n’a pas lieu d’être.
Nous avons constaté que depuis votre arrivée l’arbitrage ivoirien refait surface sur le plan africain. Mlle Zomandré était présente à la CAN féminine. Au CHAN en Algérie, nous avons eu deux arbitres dont un a joué la finale. Quelle est votre potion magique pour avoir redynamisé l’arbitrage ivoirien ?
Il n’y a pas de potion magique. Ce sont des athlètes qu’il faut mettre en confiance. Pour ceux qui commencent, il faut les pousser. Pour ceux qui ont perdu la confiance, il faut les inciter à faire mieux. Le problème de l’arbitrage ivoirien est un verre à moitié vide et à moitié plein.
Pour être un arbitre, quel niveau intellectuel il faut avoir et à partir de quel âge on peut être arbitre ?
Tous les corps de métiers sont représentés dans l’arbitrage. Il y a des hauts cadres, des policiers, gendarmes, pharmaciens… C’est une question de vocation. On peut commencer à partir de 17 ans. Le mieux c’est de commencer à un jeune âge pour qu’arrivé à 25 ans, on frappe à la porte de l’arbitrage international.
L’Assistance Vidéo, quand est-ce que notre championnat sera soumis à la VAR afin que tout soupçon soit levé?
La VAR demande une configuration particulière et le stade Champroux n’en est pas doté. Tout en espérant que ça inclus dans les nouveaux stades que l’Etat a offert aux footballeurs et aux amoureux du football ivoirien. Mais en attendant nous sommes obligés de nous contenter de ce qu’on a.
Fulbert Yao