A l’image du film long métrage primé « Djagassa » (« Advienne que pourra ». Ndlr), le Festival International du film des Lacs et Lagunes d’Abidjan (Festilag 2021) aura tenu jusqu’au bout. Comme tous les évènements culturels et artistiques, le Festival a dû composer avec les conséquences de la crise sanitaire de la Covid 19. Festivaliers bloqués où empêtrés dans les démarches pour obtenir un pass sanitaire pour Abidjan (Plusieurs invités du Festilag dont Iz-eddine Gourirran, Directeur du Festival International du cinéma africain de Khouribga (Maroc) et des comédiennes du Burkina Faso n’ont pu effectuer le déplacement). Mais malgré toutes ces difficultés, la promotrice a honoré ses engagements. Le Festilag a pu tenir tout son programme autour d’une cérémonie d’ouverture le 23 novembre à la Mairie d’Abobo, Une « Nuit du Niger », pays invité d’honneur, sur le terrain du quartier Abobotê, un atelier avec les artistes sur les enjeux de la Copie privée, la marche des femmes de Grand Bassam et la Jam Session, concert de reggae, pour la cérémonie de clôture au Parker Place Marcory. « Le Festilag se bat pour la relance du cinéma en Côte d’Ivoire. Nous croyons à la jeunesse ivoirienne et africaine. C’est pourquoi, nous dédions cette 9ème édition aux jeunes réalisateurs. C’est une manière pour nous de les encourager à ne pas baiser les bras malgré les contraintes liées à la crise sanitaire », a-t-elle déclaré avant de remercier tous les festivaliers qui ont pu effectuer le déplacement Kissita Olivier, Viviane Yameogo, Amog Lumra, Georgette Paré etc. Avant le concert de reggae 100% femmes, le jury a dévoilé le palmarès du Festilag 2021 avec le sacre du film « Djagassa » du réalisateur ivoirien Hyacinthe Hounsou. « Merci aux membres du Jury et à la promotrice du Festival Maman Naky Sy Savane, une icône de notre art engagée dans plusieurs combats dont la promotion du cinéma de proximité et la cause des femmes dont elle est l’un des symboles forts. Au-delà de la récompense, ce prix est une exigence… Je le dédie à l’ensemble de mes équipes », a commenté le réalisateur.
Naky Sy Savané relance les « Récon-ciné » … et annonce une édition en couleurs en 2022
L’autre gros défi relevé par la promotrice du Festilag reste la relance du concept de « Récon-ciné » ou la réconciliation par le cinéma. Cette année, le Festival a en effet travaillé au rapprochement des communautés du Niger et celles de la Côte d’Ivoire. Et le « Prix Zalika Souley » de la Meilleure prestation Féminine : <<Koukan Kourcia : Le Cri de la Tourterelle>> du réalisateur Elhadj Magori Sani, par ailleurs Directeur Général du Centre national de la cinématographie du Niger (Cncn) a remercié le jury pour avoir porté son choix sur son film. « Ce prix honore la femme nigérienne dans son combat quotidien. Mais également dans son combat au-delà des frontières. Le film retrace une aventure depuis le Niger jusqu’à Abidjan. Cette aventure s’est ensuite poursuivie à travers un second film. Zabaya Hussey, cantatrice adulée, a ensuite été décorée par le président de la République du Niger pour le combat qu’elle a mené de génération en génération. Si vous vous rendez à Adjamé et que vous prononcez Zabaya Hussey, tout le monde a envie de rentrée à la maison », a-t-il raconté. A en croire Naky Sy Savané, ce prix vient honorer la mémoire d’une grande comédienne africaine, pionnière des actrices africaines au cinéma. Et surtout, a-t-elle insisté, membre fondatrice de l’Association des comédiennes Africaines de l’Image (ACAI). « Même si nous n’avons pas d’argent pour mettre dans le prix, pour nous, il était important que le Festilag puisse rendre un vibrant hommage à Zalika Souley. C’est la toute première édition où nous décernons un prix d’interprétation qui porte son nom », a affirmé la comédienne ivoirienne. Mme Idari Madelaine, représentante du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat du Niger, a félicité la patronne du Festilag et son équipe. Elle a salué une édition riche avec une ‘‘marche mémorable des femmes’’ à Grand Bassam.
Fofana Ali