Les inondations enregistrées chaque année en saisons pluvieuses en Côte d’Ivoire préoccupent les experts et acteurs locaux qui sont à la recherche de solutions innovantes.
Ainsi, dans le cadre du projet intitulé “Résilience des Territoires Francophones face aux Inondations (RTFI)”, l’Université Senghor à Alexandrie, opérateur direct de la Francophonie, en partenariat avec l’Association Française pour la Prévention des Risques de Catastrophes Naturelles et Technologiques (AFPCNT), ainsi que le Centre d’Excellence Africain « Changement Climatique, Biodiversité et Agriculture Durable » et son Laboratoire Mixte International LMI NEXUS en Côte d’Ivoire, un séminaire international s’est tenu le 12 juillet 2023, à l’hôtel Palm Club à Abidjan Cocody, en collaboration avec le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique.
Le séminaire avait pour thème : «La réduction des risques d’inondation : quelles solutions innovantes pour les territoires ? ». Il a permis de croiser les savoirs des acteurs locaux (collectivités territoriales, agences nationales, populations, universitaires) autour de trois tables rondes, puiser dans le partage d’expérience interculturelle afin de co-construire des solutions innovantes à tester dans le cadre d’un exercice de simulation de crise, qui sera organisé dans le mois de novembre 2023.
Dans son discours d’ouverture, Prof Bamba Aboudramane, représentant le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Adama Diawara a assuré que le ministère est pleinement engagé dans la démarche de relever les défis des inondations auxquels les ivoiriens sont régulièrement confrontés, avec leurs lots de dégâts, de sinistres.
Aussi, le Prof Bamba Aboudramane a précisé que le ministère a dégagé un programme national de recherche qui est dédié au changement climatique, aux activités anthropiques et à leurs impacts.
Il a assuré en outre que le ministre Adama Diawara encourage la collaboration avec ses partenaires internationaux et nationaux pour proposer des solutions innovantes en matière de prévention et de gestion des risques d’inondation.
« Mr le Ministre est convaincu de la grande contribution de la solidarité francophone pour révéler ces défis », a t il ajouté, assurant de l’engagement ferme du Prof Diawara à renforcer la résilience des territoires.
Catherine Songhi, Représentant le Ministère de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire a déploré l’augmentation de la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles, y compris des inondations dévastatrices.
Elle a assuré que son ministère partage les objectifs du projet. Car il « n’aborde pas seulement les aspects physiques des inondations, mais reconnaît également le rôle crucial de la culture dans la promotion de la force et de l’identité de la communauté. »
Les Objectifs de développement durable fournissent un cadre global pour guider nos efforts face aux défis les plus pressants du monde, y compris le changement climatique et la réduction des risques de catastrophe. En intégrant des projets dans ce cadre, nous renforçons notre engagement à assurer des territoires résilients qui peuvent résister aux impacts des inondations. Grâce à ce séminaire international », a soutenu Catherine Songhi.
Notons que le projet RTFI vise à contribuer à l’atteinte des objectifs du cadre d’action de Sendai, pour la Réduction des Risques de Catastrophes (RRC), risques liés aux pertes en vies humaines et aux dommages matériels et économiques (atteintes aux moyens de subsistance, entreprises, biens économiques, santé de la population…).
Le projet s’intéresse particulièrement à contribuer à réduire les risques d’inondation qui menacent les territoires francophones. En Afrique, plus spécifiquement en Côte d’Ivoire, plus de 45 milles personnes sont touchées chaque année par les inondations. Aussi, les pertes annuelles directes s’élèvent à environ 77 millions USD. Ces cinq dernières années, notamment, on compte annuellement en moyenne une dizaine de décès, et par centaine les ménages qui se retrouvent sans biens et sans moyens de subsistance en raison des inondations, spécifiquement dans la ville d’Abidjan. Les efforts du pays en matière de RRC sont inscrits dans la mise en œuvre des priorités d’actions prévues par le cadre d’action de Sendai dont la Côte d’Ivoire est signataire. De nombreuses initiatives ont été mises en œuvre dans ce sens face aux risques d’inondation, mais le bilan en saison des pluies demeure lourd pour les personnes et les biens.
Ce projet se veut d’être un exemple d’action pour le développement qui rassemble des acteurs universitaires et des praticiens pour co-agir à l’avancement des pratiques en vue de répondre à un besoin de développement. L’expérience d’Abidjan servira à le consolider et à l’étendre vers les autres capitales.
Fulbert Yao