Durant ses congés, le président a mené plusieurs réflexions sur la gestion de son parti, à 13 mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Il en a fait part à ses ministres le 5 septembre.
Lors du conseil des ministres de rentrée, qui s’est tenu le 5 septembre, Alassane Ouattara a donné le ton. Le chef de l’État a en effet informé les membres de son gouvernement de son intention de reprendre la main sur la gestion du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir.
Koné Kafana contesté
Selon nos sources, il a donné des instructions fermes pour que, désormais, tous les coordonnateurs régionaux – dont la grande majorité gère un portefeuille ministériel – lui rendent désormais directement compte. Ils étaient jusqu’ici chapeautés par le président du directoire, qui est aussi le haut-représentant du chef de l’État, Gilbert Koné Kafana.
Le bilan de la mobilisation des nouveaux électeurs, en vue de la révision des listes électorales, demeure faible dans certaines régions du pays. Alassane Ouattara souhaite par ailleurs impulser un nouveau dynamisme à sa formation, dont les ténors se livrent une guerre de leadership. Certains d’entre eux remettaient d’ailleurs régulièrement en cause l’autorité de Gilbert Koné Kafana.
Sursis aux ministres
Au cours de ce même conseil des ministres, Alassane Ouattara s’est également agacé de certains résultats de l’action gouvernementale jugés insuffisants, mais aussi de la piètre mobilisation des ressources fiscales et non fiscales au niveau national, exposant le pays à un éventuel recours à la dette. Le chef de l’État a donc demandé à son Premier ministre, Robert Beugré Mambé, de veiller à l’amélioration de ces recouvrements.
Le président a toutefois donné un sursis aux ministres en leur déclarant qu’il n’envisageait pas de remanier le gouvernement dans l’immédiat.
Enfin, et pour la première fois, il s’est exprimé sur la vague de déguerpissements de commerces informels et d’habitats précaires survenue dans le district d’Abidjan. Ces opérations, gérées par le gouverneur Ibrahim Cissé Bacongo, sont très critiquées. Alassane Ouattara a assuré que le gouvernement allait accompagner les sinistrés.
Jeune Afrique