Mesdames et Messieurs, nous annonçons aujourd’hui la création de la Coalition des partis politiques membres de l’opposition ivoirienne dénommée, Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire en abrégé CAP-CÔTE D’IVOIRE.
CAP- CÔTE D’IVOIRE est dotée d’un organe suprême, la Conférence des Présidents dont le Coordonnateur est le Président du PDCI-RDA, TIDJANE THIAM, d’un Porte parolat avec une Porte Parole, la Présidente du MGC, Mme SIMONE EHIVET GBAGBO et d’une Porte Parole adjointe, la Présidente de l’URD, Mme DANIÈLE BONI- CLAVERIE. La Conférence des Présidents est assistée d’un Secrétariat Technique dirigé par un Secrétaire Permanent, assisté de 3 Secrétaires adjoints, tous cadres des partis membres de la Coalition.
Le 25 octobre 2025, les Ivoiriennes et les Ivoiriens seront invités aux urnes selon les dispositions constitutionnelles pour élire leur présidente ou leur président de la République. Cette élection prévue par la Constitution et donc censée être préparée par un organe électoral dédié ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. En cela, elle s’inscrit dans une continuité historique faite de plus de 30 années de crises électorales générées par un système des élections biaisé et un environnement politique délétère. Aujourd’hui en 2025, la situation n’a pas vraiment évolué.
Ainsi, depuis bientôt un an, interpellée par les manquements à la loi, par les passages en force et la surdité de la CEI, l’opposition ivoirienne suivie par la majorité des ivoiriens n’a eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme et d’inviter à un dialogue national sur la question électorale. La grande activité politique, médiatique et diplomatique des douze derniers mois témoigne en sa faveur d’une conscience claire des enjeux du moment et des dangers encourus par la paix civile si le système électoral n’est pas révisé de façon sérieuse et profonde.
Cette crainte exprimée formellement depuis avril 2023 a donné lieu à un travail concerté dont le premier acte officiel, après une réunion tenue le vendredi 17 mai 2024 au siège du MGC, a consisté en la signature d’une déclaration conjointe de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile le 28 mai 2024 au siège du MGC. Il était alors question :
– de dénoncer le démarrage en catimini de l’opération d’actualisation de la cartographie électorale par les préfets et les sous-préfets ;
d’appeler à l’ouverture d’un dialogue ouvert et inclusif de sorte que les points de désaccord soient réglés en amont pour permettre l’organisation d’élection transparentes et apaisées.
Le deuxième acte fort a été la tenue d’un point de presse sanctionné par une deuxième déclaration le 9 août 2024 à la maison du parti du PDCI-RDA. Réitérant leur appel au dialogue national, les Partis d’opposition, les organisations de la société civile signataires de la déclaration ont affirmé leur désaccord quant à la conduite du processus électoral tel qu’engagé alors.
Le samedi 21 septembre 2024, à Bonoua, à l’issue d’un long travail de réflexion sur le système électoral, les forces d’opposition coalisées décident de saisir directement le chef de l’Etat. Un premier courrier est donc envoyé au Président de la République, Monsieur Alassane Ouattara le 26 septembre 2024 pour solliciter l’ouverture d’un dialogue politique. Les points dont ils souhaitent débattre portent sur :
– le découpage électoral
– la liste électorale
– la commission électorale indépendante (CEI)
– le code électoral
– le financement des élections
– la réforme constitutionnelle
– la communication ou la gestion du service public de l’information
– et la sécurisation des élections.
Le chef de l’Etat n’a pas réagi à cette demande. L’opposition ivoirienne tiendra une nouvelle réunion de haut niveau des présidents des partis politiques le lundi 14 octobre 2024 à la maison du PDCI-RDA qui va décider alors d’adresser un deuxième courrier au Chef de l’État.
C’est le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité qui, le 29 octobre 2024 et le 7 novembre 2024, répond à nos deux courriers de demande de convocation du Dialogue politique. Selon lui, il n’y a aucun besoin de convoquer un dialogue politique, la 5 e phase du dialogue politique ayant déjà traité et résolu toutes ces questions de façon satisfaisante.
Les deux courriers de réponse s’achevant sur la promesse de sa disponibilité à poursuivre les échanges, l’opposition lui adressa un courrier de demande d’audience le 23 décembre 2024 resté sans suite.
D’avril 2023 à décembre 2024, notre coalition aura tout fait, en élargissant sa base, en s’ouvrant à la communauté nationale et internationale.
Nous notons que le passage de la Côte d’Ivoire à l’Examen Périodique Universal (EPU) le 05 novembre 2024 à Genève devant le conseil des droits de l’Homme de l’ONU, a mis en exergue plusieurs anomalies de notre système électoral que nous dénoncions déjà.
L’EPU faut-il le rappeler, consiste en une revue périodique de la situation des droits de l’homme de tous les pays membres de l’ONU tous les quatre ou cinq ans. La Côte d’Ivoire après avoir été évaluée en 2009, 2014 et 2019, a été évaluée pour la quatrième fois le 5 novembre 2024 à Genève.
Cette dernière évaluation a été particulière car elle a mis en exergue les problèmes profonds qui existent en Côte d’Ivoire à l’orée des élections générales de 2025.
Pour la première fois, la Communauté internationale a été très dure avec la Côte d’Ivoire. La France, les USA, le Canada, la Suisse, l’Espagne, et même l’Estonie ont été très critiques, en déphasage avec les éloges habituels que la Côte d’Ivoire recevait jusque-là.
La Côte d’Ivoire a reçu 273 propositions de recommandations dont certaines ont particulièrement fait l’objet de débats. Nous en citerons trois :
1- Créer les conditions pour un dialogue pour des élections libres, ouvertes et transparentes en octobre 2025. Des élections transparentes s’entendent aussi et surtout d’un organe électoral réellement indépendant et impartial.
2- Revoir l’ordonnance du 12 juin 2024 sur la société civile afin de les rendre plus conformes à la constitution et aux lois ivoiriennes.
3- Prendre des mesures pour réduire le nombre de détenus préventifs dans les prisons ivoiriennes.
Ces recommandations ont embarrassé la Côte d’Ivoire qui pour la première fois, a décidé de reporter ses réponses à la mi-février 2025. Quelle suite le Gouvernement ivoirien à t-il donné à cet important dossier de l’EPU puisque nous sommes au mois de Mars ? Silence radio absolu !
Aujourd’hui, alors que s’amorce le dernier virage de l’élection présidentielle en octobre 2025 la mère des élections, les partis politiques dans l’opposition maintiennent par amour de la Nation et pour préserver les vies, pour préserver les Ivoiriens des désirs et tentatives scélérates de violence, leur appel au dialogue national en vue de pacifier les esprits et conjurer le sort des violences électorales. Ils invitent les délégataires du pouvoir, c’est-à-dire le régime du RHDP, à user de la chose du peuple, le véritable souverain, avec parcimonie et sens de la responsabilité.
Le ratage de la dernière mise à jour du fichier électoral, le refus de la révision de la liste électorale avant les élections, tel qu’envisagé par la CEI en 2025, la collusion à peine voilée entre le parti au pouvoir et l’organe électoral, l’instrumentalisation de la justice risquent de produire des effets dont les conséquences sont susceptibles d’échapper à tout contrôle à tout moment. Il urge de s’asseoir à la table du dialogue.
Pour sa part, notre Coalition a décidé, ce jour, de franchir une autre étape dans son projet de renforcement du regroupement de l’opposition par la formalisation de cette structure.
Nous vous annonçons aujourd’hui, la création de la Coalition de Partis politiques dans l’opposition dénommée Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CÔTE D’IVOIRE).
CAP- CÔTE D’IVOIRE va être un cadre permanent non idéologique de concertation et d’échanges des partis politiques dans l’opposition, en vue de déterminer et de mettre en œuvre des actions unitaires pour obtenir la réforme du système électoral ivoirien. C’est à ce prix que la paix règnera dans notre nation.
CAP-CÔTE D’IVOIRE a pour objet :
− d’organiser l’unité d’actions des Partis politiques de l’opposition en faveur des réformes électorales susceptibles de garantir des élections inclusives, libres, justes , transparentes et apaisées en octobre 2025 en Côte d’Ivoire, conformément aux standards internationaux ;
− de défendre l’Etat de droit, la démocratie et les libertés ;
− de promouvoir la réconciliation nationale, l’unité nationale et la paix.
Cet instrument politique non idéologique, s’entend comme un centre névralgique, le point de ralliement de toutes les forces du progrès dont la première réussite, la plus grande, à inscrire au catalogue des victoires nationales, adviendra lorsque notre pays sera rendu à lui- même par la conjuration du mal électoral responsable de tant de désolations.
Unis, nous sommes plus forts.
La mission que s’assigne CAP -CÔTE D’IVOIRE est nationale, elle est historique. C’est pourquoi, elle dresse pour chaque ivoirienne et pour chaque ivoirien par-delà les appartenances et la prison des chapelles, et au nom du bien commun, le mât de l’unité nationale dont le défi si grand nous appelle.
Désormais, apprêtez-vous à nous voir agir ensemble.
L’élection présidentielle d’octobre 2025 doit entrer dans les esprits comme ce tournant historique où le peuple de Côte d’Ivoire a montré sa grandeur et sa maturité à la face du monde.
C’est pourquoi nous appelons tous les hommes et les femmes de bonne volonté dans notre pays, à nous rejoindre. Nous voulons construire, ensemble, une société cohérente, mature, raisonnable, respectable et respectée dans laquelle le peuple, et le peuple seul choisit celui ou celle qui le gouvernera.
Que Dieu vous bénisse !
Qu e Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !