Joli coup de filet !! Cinq présumés trafiquants d’ivoires d’éléphants ont été interpellés le mercredi 31 juillet 2024 à Duékoué et à Daloa, des localités situées à l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Quatre des cinq présumés trafiquants ont été arrêtés à Duékoué et le cinquième, une dame à Daloa suite aux enquêtes.
Ces derniers ont été pris en possession de deux défenses d’ivoires de 59 kg appartenant probablement à un gros éléphant de plus de 4 tonnes.
L’arrestation a été possible grâce à la collaboration entre l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT), la Direction de la Police forestière et de l’Eau du Ministère des Eaux et Forêts (DPFE-MINEF) et EAGLE-Côte d’Ivoire dont ils ont bénéficié une assistance technique.
C’est en début de matinée du 31 juillet 2024 que les hommes de l’UCT, de la DPFE-MINEF avec l’appui technique de EAGLE – Côte d’Ivoire, une ONG spécialisée dans la lutte contre le trafic des espèces animales sauvages protégées sont arrivées dans la ville de Duékoué où étaient retranchés quatre présumés trafiquants d’ivoires d’éléphants. L’assaut a été mené au moment où ces derniers s’apprêtaient à passer à la vente de leur contrebande. Les quatre présumés trafiquants ont été interpellés avec en leur possession deux grosses pointes d’ivoires d’éléphants pesant 59 Kg et appartenant probablement à un éléphant adulte.
L’interpellation faite, les éléments de l’UCT remontent de fil en aiguille pour interpeller une complice présumée trafiquante à Daloa. Cette dernière était chargée de trouver de potentiels acheteurs pour les 59 Kg d’ivoires saisis.
Arrêtés, pour flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de produits fauniques, les cinq prévenus trafiquants d’ivoires ont été placés dans la foulée en garde à vue au Commissariat de Guiglo. Après quoi, ils ont été déférés le lundi 05 août 2024 au Tribunal de première instance de Guiglo. L’affaire a été mise en procédure de flagrant délit et les suspects ont été placés sous mandat de dépôt.
Si les cinq contrebandiers sont reconnus coupables, ils risquent une peine d’emprisonnement allant de dix (10) ans à vingt (20) ans et d’une amende de 10 millions à 100 millions de francs CFA si l’on se réfère à la loi N°2024-364 du 11 juin 2024 portant gestion de la faune.
Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroitre. Chaque année 20.000 à 30.000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent de 50 à 80 individus par jour. L’espèce ne compte plus que 415.000 pachydermes en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.
Selon le rapport 2016 de l’’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sur le statut des éléphants africains, la population d’éléphants en Afrique de l’ouest oscillerait entre 2500 et 11.000 éléphants et entre 200 et 600 en Côte d’Ivoire, dont une centaine dans le parc National de la Comoé, une population encore très fragile qui aura besoin de plusieurs années pour se reconstituer.
Deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du trafic illégal d’animaux lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat. Le commerce illégal de défenses d’éléphant est malheureusement en constante augmentation et pèse trois milliards de dollars américain (soit près de 2.000 milliards de francs CFA) par an avec pour principal marché l’Asie du Sud-est, avec notamment, la Chine et le Vietnam comme principaux acheteurs.