Trois présumés trafiquants opérant dans le commerce illégal de l’ivoire ont été interpellés avec en leur possession, deux défenses d’un poids total de 31 kg ; sectionnées en quatre morceaux dans la commune de Koumassi vendredi dernier.
Ils ont été appréhendés au moment où ils s’apprêtaient à écouler les défenses d’un mètre chacune. L’arrestation a été possible grâce à la collaboration des éléments de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale organisée (UCT) et de la Direction de la Police Forestière et de l’Eau (DPFE), avec l’assistance technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire.
Les trois contrebandiers ont été arrêtés, pour flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques.
Ces présumés trafiquants sont impliqués dans un réseau criminel international très sophistiqué. Ils faisaient passer en contrebande, les ivoires d’éléphants à travers les frontières de la sous-région, notamment le Burkina où le braconnage est effectué, ensuite l’acheminement vers le marché noir asiatique via Abidjan.
Les prévenus ont été aussitôt placés en garde à vue. Ils ont été déférés au parquet du tribunal d’Abidjan-Plateau le mercredi 16 octobre 2019. S’ils sont reconnus coupables, ils risquent une peine de prison allant de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 FCFA.
La loi faunique dans le pays est loin d’être dissuasive. Ainsi, pour la rendre plus dissuasive, le Ministère des Eaux et Forêts a organisé il y’a quelques mois un atelier national d’analyse et de validation des textes sur l’avant-projet de loi relative à la faune. Avec ses partenaires, ils se sont planchés sur la révision de ladite loi.
Si le projet de loi est adopté, un trafiquant d’ivoire pourrait par exemple désormais être puni d’une peine d’emprisonnement allant de 10 à 20 ans et d’une amende de 10.000.000 à 100.000.000 francs CFA ou de l’une des deux peines pour toute infraction liée à la future législation.
Cette arrestation concernant le trafic de l’ivoire que réalise les autorités ivoiriennes fait suite à l’opération d’arrestation du 12 septembre dernier où deux trafiquants avaient été appréhendés.
Le constat est clair, le trafic de l’ivoire ne faiblit pas. Pourtant le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) ; équivalent entre 50 à 80 par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier. En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse guère les 300 d’après de récentes estimations.
Fulbert YAO avec EAGLE Côte d’Ivoire